Perte et fracas

Jonathan Tropper

Fleuve Noir / 10/18

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Le pitch

Doug a 29 ans et il est veuf. Depuis deux ans. Depuis que l'avion dans lequel voyageait Hailey a explosé en plein vol. Et depuis, Doug se noie dans l'autoapitoiement comme dans le Jack Daniel's.

Jusqu'à ce que sa petite famille débarque en force. Son beau fils, Russ, en conflit avec l'humanité entière. Sa jumelle, enceinte, qui décide de s'installer chez lui. Et sa plus jeune sœur, qui s'apprête à épouser l'ex-meilleur ami de Doug... rencontré à l'enterrement de Hailey ! Sans oublier son père, qui commence à perdre la tête et lui demande régulièrement des nouvelles de sa femme, ou encore sa voisine qui s'obstine à lui susurrer des mots cochons à l'oreille...

Et que dire de ses allures d'écrivain ténébreux qui lui attirent les faveurs de la gent féminine et des grands éditeurs, grâce à sa chronique hebdomadaire "Comment parler à un veuf" qui a fait de lui une star !

Qu'il le veuille ou non, plus question de se couper des autres. Pourtant, ce n'est que lorsque Russ est précipité dans les pires ennuis que Doug reprend réellement les choses en main. Et son retour à la vie ne se fera pas sans perte et fracas...

Mon avis

Troisième roman de Jonathan Tropper, Perte et fracas arrive juste après Le livre de Joe (une petite merveille) et Tout peut arriver (un petit bijou).

Trois romans en trois ans, le risque d'être déçu... et non, pas du tout, le troisième volet de la trilogie troppienne est largement à la hauteur des deux premiers !

Pourtant, Jonathan Tropper manie toujours à peu près les mêmes thèmes, qu'il triture et malaxe indéfiniment : la famille, la filiation, la mort des proches, les rebonds de la vie.

Pourtant, il utilise toujours le même procédé narratif, le récit à la première personne d'un personnage principal, mâle autour de la trentaine, une sorte de double de lui-même qu'il n'épargne en aucune manière.

Pourtant, il utilise à chaque fois à peu près la même alchimie d'écriture, mélangeant effrontément le drame et la comédie pure pour en faire un cocktail a priori totalement hétérogène.

Et pourtant... à chaque fois, le lecteur se laisse embarquer dans le récit parfaitement réussi d'une vie où "rien n'est simple", comme disait Sempé.

Personnages un peu déjantés, vivant dans un cadre urbain et américain un peu flippant, rien ne leur est épargné, même pas la mort.

La mort, d'un proche, la mort d'un amour et la possibilité de reconstruction de l'être survivant, c'est bien le thème générateur de Perte et fracas.

"Houlà !", allez-vous vous exclamer, "ce n'est pas aujourd'hui qu'on va s'amuser !"

Eh bien détrompez-vous : vous allez rire aux éclats, pleurer aussi sans doute, parfois, mais vous n'oublierez pas, une fois le livre lu très, très vite et refermé, de l'offrir autour de vous, et d'aller acheter le quatrième roman de Jonathan Tropper.

C'est encore une histoire de deuil. Et elle est aussi réussie que les autres !

Fortement recommandé (conseil d'ami) !

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