Le premier jour du reste de ta vie

Virginie Grimaldi

Le livre de poche

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Le pitch

Marie a tout préparé pour l’anniversaire de son mari : décoration de l’appartement, gâteaux, invités… Tout, y compris une surprise : à quarante ans, elle a décidé de le quitter. Marie a pris « un aller simple pour ailleurs ». Pour elle, c’est maintenant que tout commence. Vivre, enfin.

Elle a donc réservé un billet sur un bateau de croisière pour faire le tour du monde. À bord, Marie rencontre deux femmes qui, elles aussi, sont à la croisée des chemins.

Au fil de leurs aventures, parfois loufoques, elles pleurent et rient ensemble, à la reconquête du bonheur. Leurs vies à toutes les trois vont être transformées par ce voyage au bout du monde.

Mon avis

L'histoire de Virginie Grimaldi avec Le premier jour du reste de ma vie, c'est celle que rêve de vivre tout auteur(e) en devenir.

Un premier manuscrit, accepté par un éditeur régional en 2015. Un succès progressif, porté par un bouche-à-oreille intense.

Des ventes qui explosent, pour atteindre, puis dépasser (largement) un nombre à six chiffres.

Puis deux, trois autres romans, publiés chez un éditeur national (Fayard), avec toujours un énorme succès à la clé.

Résultat des courses : en trois, quatre ans, Virginie est devenue une des best-selleuses du top français, au côté de Marc Levy, Guillaume Musso ou Michel Bussi.

Une fois cela posé, posons-nous la question avec le recul suffisant : "mais alors, qu'est-ce qu'il vaut, ce fameux Le premier jour ?"

Deux heures de lecture plus tard, je ne peux que répondre : "pour moi, franchement, c'est du feel good book de division inférieure".

Feel good, c'est certain, puisque le roman est destiné avant tout et essentiellement à napper la vie quotidienne de la lectrice potentielle d'une couche d'excellents sentiments, sucrée à souhait, comme on en rencontre plus souvent dans la division Harlequin.

Si je parle de lectrice potentielle, ce n'est pas dans un réflexe d'auto destruction.

J'en connais certaines qui vont tirer à vue sur ce propos qu'elles considéreront comme éminemment sexiste, mais je l'assume, haut et fort : tous les personnages principaux sont des femmes, des femmes fortes, et des femmes qui ont souvent eu des problèmes avec des hommes, égoïstes, méchants, ou autres tares fréquentes chez les hommes !

Non, j'exagère : certains des personnages masculins du roman sont aussi des caricatures transparentes d'hommes parfaits : gentil, charmant, attentionné, discret, poète, ou vieux (et donc non prédateurs)... la vraie vie, quoi !

Le roman est donc aussi sexué à l'excès, pour les femmes que - par exemple - une aventure de Malko Linge (SAS) pour les hommes. Trop, c'est trop !

Outre ce défaut rédhibitoire, Le dernier jour du reste de ta vie présente un manque évident de surprises dans son déroulement (on sait dès les premiers chapitres comment tout va exactement se dérouler jusqu'à la fin) et, plus grave, d'une absence totale de second degré.

L'humour qui rend la lecture des romans comme Le diable s'habille en Prada ou Le journal de Bridget Jones si savoureuse ? Oubliez, circulez, y-a rien à voir !

"Mais alors", allez-vous me dire, "ce livre est un naufrage ?"

Eh bien non, ami lecteur, car paradoxalement, il est porté par quelque chose d'ineffable : la croyance en certaines valeurs humaines qui rend l'existence supportable !

Chapitre après chapitre, Virginie Grimaldi distille une foi en l'existence, une positive attitude, qui a séduit visiblement nombre de lectrices (lisez les critiques; elles se résument presque toutes en "Qu'est-ce que ça fait du bien") et qui leur permet de sortir du bouquin avec le sourire aux lèvres.

Feel good, donc, à dose excessive, quasi létale.

Mais - comme pour certains gâteaux over sucré - si cela fait du bien à certain(e)s, pourquoi les en priver !

   

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