Robilar

ou le maître chat

David Chauvel, Sylvain Guinebaud

Delcourt

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Le pitch

Robilar est un chat domestique qui coule des jours heureux auprès d'une comtesse dont l'obsession est de marier son fils à la fille du roi. Un jour qu'ils cheminent tous ensemble vers le royal château, un ogre vient malencontreusement pulvériser le carrosse, ne laissant parmi les débris qu'un seul survivant : Robilar.

Anéanti, perdu, chassé, passé à tabac, il ne doit son salut qu'à la gentillesse d'un fils de meunier et décide de le remercier... à sa façon.

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Robilar

Mon avis

Faire rire, avec une BD, est un des exercices les plus difficiles qui soit, car n'est pas Gottlib, Franquin ou Goscinny qui veut.

C'est pour cela que quand je tombe sur un album qui, sans prétention aucune, parvient à faire jouer mes muscles zygomatiques, j'en suis ravi.

C'est ce qui m'est arrivé avec Robilar, ou le maistre chat, et Maou !!, le titre du premier tome d'un triptique qui se lit comme un one shot (heureusement, car les suivants sont ratés).

Robilar

Robilar, c'est of course une parodie, un démarquage pur jus du conte du Chat botté : la couverture de l'album y fait expressément référence.

David Chauvel déroule sur un 64 planches bien tassées (il y a de quoi lire) une aventure ma foi bien tournée, bourrée de péripéties et de rebondissements.

Pour faire rire, vous savez comme moi que le rythme fait tout.

Robilar

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Avec Robilar, cela va vite et chaque vignette et chaque bulle, presque, apporte une référence, une démarque qui fait rire, en utilisant à bon escient un agréable comique de répétition (l'utilisation d'un vieux français de pacotille par le narrateur est vraiment drôle).

Tous les poncifs et routines des contes de fées sont repris, malaxés, tournés en ridicule.

Entre les rois plus fainéants que nature, les géants encore plus bêtes que géant, les princesses et le jeune premier qui se font bousculer comme les imbéciles qu'ils sont, difficile de ne pas s'amuser jusqu'au bout.

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Robilar

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L'humour, parfois, est à la limite de la vulgarité, mais ne tombe jamais vraiment dedans (contrairement au tome 2).

Dans l'esprit, on est assez proche de Traquemage, la délirante saga de Wilfrid Lupano.

Sur le plan graphique, le résultat est mitigé. Le trait rond de Sylvain Guinebaud colle bien à l'ambiance de carabins, avec des visages très expressifs, limite carricatures.

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Robilar

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Cependant, j'ai parfois été gêné par un je ne sais quoi d'imprécis dans l'encrage, souvent beaucoup trop épais, et dans la mise en couleurs (dont les contrastes font parfois un peu mal aux yeux). Un travail réalisé sur ordinateur explique sans doute ses défauts (à vérifier).

Bref, vous l'avez compris, on n'est pas sur l'album du siècle, mais Robilar permet de passer une ou deux heures vraiment sympa !

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