Sacrées sorcières

Pénélope Bagieu , Roald Dahl

Gallimard

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Le pitch

Les enfants sont répugnants ! Ils puent ! Ils empestent ! Ils sentent le caca de chien ! Rien que d'y penser, j'ai envie de vomir ! Il faut les écrabouiller ! Les pulvériser ! Écoutez le plan que j'ai élaboré pour nettoyer l'Angleterre de toute cette vermine...

Attention ! Les vraies sorcières sont habillées de façon ordinaire et ressemblent à n'importe qui. Mais elles ne sont pas ordinaires. Elles passent leur temps à dresser les plans les plus démoniaques et elles détestent les enfants.

La Grandissime Sorcière compte bien les faire tous disparaître. Seuls un jeune garçon et son extravagante grand-mère semblent capables de l'en empêcher...

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Sacrées sorcières

Mon avis

Roald Dahl, c'est une part de l'enfance de combien d'entre nous ? 50, 60, 80 % ?

Imagination délirante, humour corrosif : les récits du délirant auteur anglais (également fabuleux novelliste pour adulte) sont désormais confortablement installés dans notre culture collective.

Ses roman sont si chargés d'affect et d'images qu'ils ont été, pour la plupart, adaptés au cinéma : Le bon gros géant, Charlie et la chocolaterie, James et la pêche géante, Matilda... autant de films à succès.

Et pourtant, bizarrement, seul parmi ses best sellers, Sacrées sorcières n'avait pas fait l'objet d'une déclinaison en images...

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Sacrées sorcières

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Mais voilà qui est fait, en 2020, grâce à la BD de Pénélope Bagieu (sans oublier l'adaptation programmée au cinéma de Roland Zemeckis).

Penelope Bagieu, la petite rousse qui, encore trentenaire, a fait son chemin - un sacré chemin ! - vers le succès.

Consacrée ses dernières années par Culottées, la série de bio express sur les femmes qui ont marqué l'histoire, voilà qu'elle se lance dans une adaptation/interprétation de cette histoire qui - comme toujours chez Roald Dahl - est destinée à faire frissonner et rire les jeunes et moins jeunes.

Si je parle d'interprétation, c'est qu'elle s'est permis quelques modifications dans le scénario original, avec le changement de sexe d'un des deux personnages principaux et une fin divergente.

Mais pour le reste, l'album est très fidèle et surtout très réussi !

Plongez vous dans cet épais album cartonné de 300 planches, et vous n'en sortirez pas avant la fin : garanti !

Sacrées sorcières

Lecture rapide, une heure tout au plus, car à Pénélope Bagieu a dessiné (à la tablette graphique) gros, très gros (4 à 6 vignettes par page), et les textes - essentiellement des dialogues - réduits au minimum.

En fait, le scénario et son découpage sont à l'image d'un script de thriller : du suspens, des mouvements de caméra incessants, un enchaînement de péripéties qui vous font tourner la page vite, très vite... quel que soit votre âge.

Attention cependant : évitez de mettre l'album sous le nez d'un trop jeune enfant car, comme pour les autres romans de Roald Dahl, certains passages font peur (la réunion des sorcières ? Brrrrr...)

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Sacrées sorcières

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On pourra sans doute reprocher à l'auteure - c'est mon seul regret - ses dessins à l'emporte pièce, quasiment des crobards dont les imperfections sont soulignées par la taille géante des vignettes.

Non que Pénélope Bagieu soit une cador du dessin, cela se saurait, mais elle a tout de même déjà fait mieux...

Les couleurs sont formidables, hyper flashy, donnant à l'ouvrage l'apparence d'un bonbon sucré...

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Sacrées sorcières

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Et c'est bien ce qu'est Sacrées sorcières : une délicieux bonbon sucré qui se savoure et s'avale fastoche.

Comme ça fait du bien par où ça passe !

 

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