Le secret d’Edwin Strafford

Robert Goddard

Sonatines / Le livre de poche

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Le pitch

1977. Martin Radford, jeune historien londonien, arrive sur l’île de Madère. Il y rencontre Leo Sellick, qui habite l’ancienne propriété de Edwin Strafford, mort en 1951.

En 1908, Strafford a été ministre de l’Intérieur aux côtés de Lloyd George et de Churchill, avant de démissionner brutalement en 1910. Le manuscrit de ses mémoires, retrouvé dans la villa, devrait pouvoir expliquer cette mystérieuse rupture, mais la lecture qu’en fait Martin pose de nouvelles questions. En particulier sur le rôle d’Elizabeth, une suffragette avec qui Strafford a vécu une histoire d’amour passionnée.

Fasciné par les énigmes qui jalonnent le destin de cet homme, Martin décide d’éclaircir cette affaire. Il va bientôt comprendre que beaucoup ont intérêt à ce que le voile ne se lève jamais sur le secret d’Edwin Strafford…

Mon avis

Pour Le secret d'Edwin Strafford, j'ai été attiré par l'édition "spécial Noël" comportant une couverture spéciale, au cartonnage plus épais et à l'illustration plus soignée, comme Le livre de poche en propose chaque année pour une dizaine de romans censés être suffisamment exceptionnels pour être mis en avant.

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Jusqu'à maintenant, je n'ai jamais été déçu par cette forme de "conseil" de l'éditeur, cette manière de mettre en avant un titre avec ce message sous entendu : regardez, je rend très beau un livre qui le mérite, offrez le pour Noël !

Cette période formidable est terminée : j'ai été déçu par ce roman, au point que je l'ai abandonné aux alentours de la page 200 (sur 750 !).

J'aurais pourtant du me méfier, la biographie de l'auteur mentionnait : "longtemps souterraine, son œuvre vient d'être redécouverte en Angleterre et aux États-Unis, où elle connaît un succès sans précédent". Pour quelle raison est-elle restée longtemps souterraine, mmmmh ?

Pourtant, tout commence plutôt bien. Un récit ancré pour une bonne partie dans l'histoire anglaise, au début du XX° siècle, il y a Lloyd Georges, Churchill, Asquith, un manuscrit retrouvé dans le cadre idyllique de l'île de Madère, un mystère à élucider... Le style de Goddard est d'un classicisme absolu, l'intrigue aussi, d'ailleurs...

Bon, dès le départ, on note un manque de rythme certain, une propension à faire durer chaque scène et chaque dialogue deux fois trop longtemps, mais enfin... pour un roman écrit il y a un siècle, ce sont des choses qui arrivent, l'ensemble restant très agréable.

Sauf que... au bout  de quelques heures de lecture, au milieu du deuxième chapitre (ce n'est une formule de style, le roman ne comporte que six chapitres !), j'ai découvert à ma plus grande stupéfaction que cette oeuvre ne datait pas de 1920... mais de 1986 !

En fait, cette révélation est survenue lors du tournant de l'histoire, vers la page 150, où, cassant une intrigue très politico-historique (c'est le seul intérêt du roman), une succession de faits (que je ne vous révélerais pas) entraîne le récit dans une parodie de roman de genre tel que les journaux populaires anglais en publiaient au XIX° siècle.

Drame de l'honneur, désespoir, trahisons... d'un seul coup, l'histoire classique se transforme d'un coup de baguette pas magique du tout en drame victorien complètement démodé, avec des personnages qui sur-réagissent de manière ridicule.

J'ai continué 50 pages; puis j'ai laissé tomber. Comme certains ont apprécié ce "roman policier" (qui n'en est pas un, voilà encore un gros pipeau) historique, peut-être mon rejet est-il purement personnel et subjectif.

Cependant, crois-en mon expérience, cher lecteur: pour 800 pages et 15 heures de lecture, j'ai de la came de bien meilleur qualité à te proposer, il suffit de se balader sur le site Le Tourne Page !

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