Soleil vert

Harry Harrison

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Le pitch

Tandis que l'humanité s'apprête à entrer clans le troisième millénaire, la surpopulation est devenue telle que les ressources naturelles ne suffisent plus à couvrir ses besoins. La nourriture et l'eau sont rationnées, il n'y a plus de pétrole, plus guère d'animaux. Trente-cinq millions de New-Yorkais, pour la plupart sans emploi ni logement, se battent pour survivre.

Andy Rush a un travail, lui. Tous les jours, avec les autres policiers de sa brigade, il part disperser les émeutes de la faim qui se produisent lors de chaque nouvelle distribution de nourriture de synthèse.

Alors, qu'importe si un nabab aux activités louches s'est fait descendre ? S'il parvenait à attraper le meurtrier, Andy le remercierait presque pour services rendus...

Mon avis

Parfois, un roman sort de l'anonymat pour des décennies, grâce à son adaptation au cinéma. Soleil vert est l'archétype de ce prototype d'oeuvre à laquelle un film devenu mythique a donné une seconde chance.

Dans ce cas de figure, la lecture du roman, sur lequel le lecteur cinéphile va forcément plaquer des images chéries pendant des années, est presque toujours décevante.

Coup de chance : le livre d'anticipation d' Harry Harrison échappe à cette malédiction et mérite de mener sa propre vie dans l'imaginaire des lecteurs !

Pourtant, ce n'était pas gagné : Soleil vert est un film dont les images, à la fin des années 70, ont marqué à juste raison les esprits.

A une époque où, juste après le premier choc pétrolier, on ne parlait encore quasiment pas des questions de ressources de la planète et des conséquences de la croissance exponentielle de la population mondiale, la vision de hordes grouillantes d'humains se battant dans un New-York apocalyptique pour quelques grammes de nourriture avait de quoi provoquer de véritables traumatismes intellectuels.

Quand à la mort programmée de Sol, le vieil homme, interprété par Edward G. Robinson,  au son de la symphonie Pastorale, elle avait tiré des larmes à plusieurs générations de spectateurs (dont votre serviteur faisait partie...)... [même si elle ne figure pas dans le roman !]

Surprise, donc : le roman de SF est un sacré bon bouquin ! Pour une raison très simple : c'est avant tout un polar du futur, avec un héros charismatique, un flic de base qui navigue au milieu du cloaque qu'est devenu la grosse pomme.

Le roman se passe en 1999 et, même si l'humanité compte 7 milliards d'individus, l'auteur s'est complètement planté dans sa projection temporelle (mais 1984, ce n'est pas mieux, n'est-ce pas ?!).

Mais ce qui fait tenir le récit debout, c'est une approche très concrète de la vie quotidienne des pauvres malheureux qui se battent pour quelques décilitres d'eau.

Comment se nourrir, comment se laver, comment boire ? Le New-York de Soleil vert, c'est quasiment l'équivalent de certaines mégalopoles du tiers monde de nos jours.

Soleil vert est une dystopie majeure dans la littérature de SF car Harrison a su donner corps à une réalité finalement à quelques décamètres de la nôtre.

Le roman est terrifiant car jamais nous n'avons été aussi proche d'une prospective que l'auteur, à l'époque où il l'écrivait, devait imaginer comme un futur fantasmagorique.

A découvrir. Sérieux.

NB : sans spoiler le moindre du monde, je dois signaler que la plus grosse surprise de cette lecture, c'est que le twist final, terrifiant, du film... n'existe pas dans le roman !

 

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