47 cordes

Timothé Le Boucher

Glénat

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Le pitch

Un jour, une métamorphe tombe amoureuse d’un jeune homme nommé Ambroise. Elle peut changer de forme à volonté, mais des questions finissent par la hanter : quel visage doit-elle incarner pour se faire aimer ? Qui doit-elle être pour conquérir sa proie ?

Inconscient de l’obsession dont il est l’objet, ignorant la vraie nature de la créature, Ambroise cherche à acquérir une légitimité au sein de l’orchestre qu’il vient d’intégrer en tant que harpiste. C’est alors qu’il rencontre Francesca Forabosco – cantatrice aussi excentrique que renommée – qui va le prendre sous son aile. Elle lui propose un marché. S’il veut obtenir la harpe de ses rêves, Ambroise devra relever 47 défis. Un seul échec, et l’instrument lui échappe...

47 cordes

Mon avis

Des romans graphiques plus épais que des romans "normaux", on en voit de plus en plus. Le record, à ma connaissance, doit être le Habibi de Craig Thomson, 670 pages au compteur.

Record qui risque d'être battu, au final, par le 47 cordes de Timothé Le Boucher dont la première partie (il y en aura deux) affiche déjà 380 pages.

Mais la qualité d'une œuvre littéraire, quelle qu'elle soit, n'a rien à voir avec sa longueur, sinon cela se saurait !

J'avoue que j'ai mis bien longtemps à me plonger dans 47 cordes, les illustrations (couverture et planches) ne m'attirant pas du tout. Dessin "à plat" et couleurs très, très claires (fades ?) sans beaucoup de volume.

Mais je ne regrette pas d'avoir finalement soulevé l'épaisse couverture, poussé par la curiosité, les échos des lecteurs étant en grande majorité favorable.

Le thème et le développement de 47 cordes sont aussi étranges que son titre.

Une aventure aux tonalités complètement fantastiques.

47 cordes

De l'étrange qui fait irruption dans le quotidien d'un homme au point de le faire dévier de son destin, cela pourrait être le développement d'un roman de Marcel Aymé ou, pour se rapprocher de notre époque, des albums de Cyril Bonin (dont je parle sur le site).

Timothé Le Boucher choisit de laisser la parole aux images. Rarement un album aura présenté autant de planches sans aucun texte : il y en a une bonne centaine !

L'œil bouge et découvre  l'histoire qui se déroule lentement, le cerveau interprétant ce qu'il voit... comme il pense le percevoir; mais tout n'est que faux semblant dans ce récit où les personnages changent de forme constamment !

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47 cordes

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Hummm... je sens qu'il va m'être difficile de traduire l'étrange fascination qu'inspire, peu à peu, le récit de Timothé Le Boucher.

Car ces illustrations qui, de prime abord, me rebutaient un peu - trait à plat, couleurs fades - se révèlent être, en fait, le résultat d'un véritable projet graphique, assez unique en son genre.

On aime ou on aime pas, mais pas de doute : Le Boucher est un véritable artiste, doté d'un véritable style.

47 cordes

Un style qui s'accorde, finalement, remarquablement bien avec le ton fantastique du récit et qui lui donne même souvent, une profondeur étonnante.

Bien, ceci dit, l'ensemble aurait mérité d'être un brin plus court, les boucles scénaristiques ayant tendance à se répéter un peu. Mais, diantre, que voilà un projet original !

J'attends le second volet avec gourmandise.

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