Le pitch

Finances et moral au plus bas, Blacksad est à Las Vegas où il travaille pour le compte d'un joueur fortuné. Pourtant une rencontre inattendue va bousculer sa nouvelle vie : un ami, Otto Lieber, scientifique de haut rang, est de passage dans la ville où a lieu une conférence sur le nucléaire. Les deux hommes réussissent à se voir et les souvenirs remontent à la surface...

Otto semble avoir une vie passionnante malgré l'excentricité de son "bienfaiteur", Gotfield. Celui-ci est marié à la troublante Alma et, après ces rencontres, la vie de Blacksad va prendre une nouvelle tournure...

Mon avis

3ème tome de la série Blacksad, qui en compte cinq au moment où j'écris ces lignes.

Après Quelques part entre les ombres, un formidable premier album installant le monde anthropomorphique dans lequel évolue le héros éponyme aux moustaches viriles, Juan Diaz Canales au scénario et Juanjo Guarnido aux pinceaux avaient livré un second tome encore plus impressionnant.

Artic-Nation ? Une des meilleures BD du nouveau siècle, rien que ça !

Après ces deux performances... difficile de faire mieux, n'est-ce pas ?

C'est bien le problème auquel les deux auteurs ont été confrontés et qu'ils ont - reconnaissons le - en large partie gagné, surtout pour le présent volume.

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Âme rouge quitte le terrain très politique du deuxième épisode pour replonger dans l'atmosphère fétiche de Diaz Canales, cet univers à la Chandler où Blacksad fait figure de Philip Marlowe.

Détective privé, ce n'est pas tous les jours la fête, mais le beau matou aux épaules larges et au sourire charmeur a toujours les neurones actifs et un punch d'enfer.

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L'histoire est sacrément bien goupillée et le lecteur tourne la page avec avidité, captivé par un découpage toujours aussi brillant et de nouveaux personnages animaux étonnants (le bison incarnant un poète à la Allen Ginsberg est génial).

Mais ce qui fait encore une fois toute la valeur de l'album, ce sont les graphismes et les couleurs de Guarnido qui sont tout simplement exceptionnels.

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Quel sens du cadrage ! Quel modelé dans les reliefs !

Quel dynamisme dans la mise en valeur des scènes d'action !

Quel travail sur les atmosphères (la soirée sur la plage planche 13...) !

Reste ce qui rend l'épisode inoubliable : le personnage d'Alma, la voluptueuse chatte que Blacksad va - on s'en doute - emballer avec maestria : elle est tout simplement exceptionnelle !

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Une petite critique, pour expliquer pourquoi le volume m'a semblé un poil en dessous des deux premiers : Diaz Canales abuse un peu de la voix off du récitant et des dialogues trop touffus sur la fin.

Mais c'est vraiment pour ne pas tomber dans le panégyrique car, nom d'un matou, Blacksad : quelle patte  !