Blacksad

T4 - L'enfer, le silence

Juan Diaz Canalès & Juanjo Guarnido

Dargaud

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Le pitch

Années 1950, La Nouvelle-Orléans, où la fête de Mardi gras bat son plein. Grâce à Weekly, un producteur de Jazz dénommé Faust fait la conniassance de Blacksad. Faust demande à ce dernier de s'occuper d'une affaire: un de ses musiciens, le pianiste Sebastian, a disparu. Il n'a pas donné signe de vie depuis des mois, mettant en péril le label musical privé d'une star. Faust craint que Sebastian ait, une fois de trop, sombré dans la drogue. Sa requête est d'autant plus pressante que Faust se sait atteint d'un cancer.

Blacksad accepte la mission et découvre peu à peu que Faust ne lui a pas tout dit. Il s'aperçoit qu'il est lui-même manipulé, mais décide tout de même de retrouver Sebastian pour comprendre les raisons de sa disparition. Il ne sait pas encore qu'il va connaître son enquête la plus éprouvante, à plus d'un égard.

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Blacksad - L'enfer, le silence

Mon avis

4ème tome de la série Blacksad, qui en compte cinq au moment où j'écris ces lignes.

Après Quelques part entre les ombres, puis Artic Nation, deux albums tout simplement hallucinants, Juan Diaz Canalès et Juanjo Guarnido nous avaient concocté un troisième titre, Âme rouge, encore de très grande qualité mais... un poil en dessous des deux premiers.

Pour L'enfer, le silence, les deux auteurs ont visiblement pris plus que leur temps, puisque le titre sort en 2010, cinq ans après Âme rouge.

D'autres projets pour les mobiliser ailleurs, malgré l'énorme succès de la série ? Sans doute. Mais peut-être un léger début de commencement de lassitude, également.

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Blacksad - L'enfer, le silence

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Quoique d'un très bon niveau, L'enfer, le silence est cependant un ton en dessous de ses prédécesseurs.

Attention : le bémol est placé essentiellement sur le scénario.

Canalès a déplacé son héros matou charmeur de la côte ouest jusqu'au golf du Mexique, puisque l'action se déroule à La Nouvelle-Orléans, source majeure d'inspiration de la littérature américaine.

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Blacksad - L'enfer, le silence

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L'histoire, très glauque, ne manque pas de tenue, mais tout simplement de complexité, et il ne suffit pas de placer l'intrigue dans le décor magique de la ville du jazz pour emporter le morceau.

Par contre, Juanjo Guarnido remplit sa partie avec son brio habituel et la partition graphique justifie à elle seule l'achat de l'album.

Allez jeter un œil fasciné sur la planche 18, où le dessinateur espagnol accomplit une performance tout simplement à tomber par terre en composant des vignettes éclairées par un soleil filtrées par le feuillage d'un arbre. Étonnant !

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Blacksad - L'enfer, le silence

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Mieux : les planches 32 et 33, dont des couleurs pétantes éclairent des scènes de carnaval magiques.

Et les planches 36 et 37, (double) plongée dans... tout simplement indescriptible.

Courrez, non pas lire, mais REGARDER ce travail d'artiste !

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