Blacksad

T5 - Amarillo

Juan Diaz Canalès & Juanjo Guarnido

Dargaud

Partager sur :

Le pitch

Ce cinquième épisode de Blacksad, Amarillo, s'ouvre à La Nouvelle-Orléans : Weekly doit quitter la ville ; il y laisse John qui préfère rester sur place pour chercher du travail. Par chance, celui-ci croise justement un riche Texan qui lui propose de ramener sa voiture chez lui : un boulot simple et bien payé !

Le détective accepte, mais, dans une station-service, il se fait voler la voiture par Chad Lowell et Abe Greenberg – deux écrivains beatniks qui cherchent à rejoindre Amarillo, au Texas. Bientôt, une querelle entre les deux hommes, rivaux, vire au drame : Chad, poussé à bout, tire sur Abe qui meurt sur le coup.

Obligé de fuir, Chad trouve refuge dans un cirque. John se lance à sa poursuite sur les routes américaines du Nouveau-Mexique, du Colorado, du Texas et de l'Illinois.

*

Mon avis

5ème tome de la série Blacksad, et avant-dernier publié (puisque le sixième est enfin sorti, après avoir joué l'arlésienne pendant huit longues années).

Après Quelques part entre les ombres, puis Artic Nation, deux albums tout simplement hallucinants, Juan Diaz Canalès et Juanjo Guarnido nous avaient concocté deux titres, Âme rouge, puis L'enfer, le silence, encore de très grande qualité mais... un poil en dessous des deux premiers.

On sentait dans ces deux épisodes une légère perte de fraîcheur, essentiellement côté scénariste, qui ne manquait pas d'inquiéter pour l'avenir.

Allaient-ils se ressaisir ? Là était toute l'enjeu d'Amarillo; et malheureusement, je dois bien livrer ce triste constat : impossible de ne pas déchanter.

*

Amarillo

*

Il n'y a pire contempteur qu'un amoureux déçu; c'est cette impression que j'ai ressentie à la lecture de cette histoire qui ne tient pas la route (c'est le cas de le dire, puisqu'il s'agit d'un road trip !).

Le scénario est linéaire (une course poursuite avec un long passage dans un cirque), invraisemblable et parfois même à la limite de la cohérence.

Quant à la morale de l'histoire, elle est pour le moins étrange, voire choquante puisque l'auteur accorde toute sa sympathie à un personnage inconséquent et double meurtrier (complètement inspiré de Jack Kerouac)... j'avoue ne pas avoir compris.

*

Amarillo

*

Côté graphisme, heureusement que Guarnido tient la baraque, c'est son incroyable talent qui permet à l'album de "tenir debout", avec quelques planches superbes.

Mais j'ai eu parfois l'impression que, même lui semblait un peu moins concerné, avec des vignettes parfois moins travaillées dans les détails et très peu de visuels "waouh !" comme on en trouvait dans les épisodes précédents.

Il faut également parler de la mise en couleurs : après quatre albums aux tonalités sombres, en phase avec l'atmosphère des scénarios, changement complet de gamme : le lecteur découvre un album aux couleurs vives, pétantes. Pourquoi ? Mystère...

*

Amarillo

*

Un épisode dispensable donc, à acheter - peut-être - avec la fidélité d'un amoureux éconduit...

Après cette déception, les auteurs ont pris le temps de travailler sur d'autres projets (à succès !) pour retrouver un peu d'enthousiasme et de fraîcheur. Tant mieux.

Acheter sur Amazon

Du même auteur