Le pitch

D’où viennent les inégalités et pourquoi perdurent-elles ? Pour répondre à ces questions, le livre propose une version accessible à tous du best-seller de Thomas Piketty, Capital et Idéologie.

Dans cette grande enquête historique, parfois teintée d’humour, Claire Alet et Benjamin Adam ont conçu une saga familiale. Jules, le personnage principal, né à la fin du XIXe siècle, incarne le rentier, figure privilégiée d’une société hyper inégalitaire où la propriété est sacralisée. Lui, sa famille et son entourage vont vivre l’évolution des richesses et des modèles sociaux. Huit générations se succèdent ainsi, traversant toutes les époques. Jusqu’à Léa, jeune femme contemporaine qui va découvrir le secret de famille à l’origine de leur patrimoine. La « petite histoire » de cette famille rejoint alors la « grande histoire ».

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Mon avis

Résumer - synthétiser ? - un essai écrit de 1 200 pages en un essai graphique de 170 planches, c'est le pari un peu fou qu'ont tenté Claire Alet (au stylo) et benjamin Adam (à la plume).

Le pavé de 1 200 pages, c'est l'essai publié en 2019 par l'économiste star Thomas Piketty au Seuil.

Une tentative de tracer un vaste panorama de l'histoire de l'économie à travers les siècles, pour en stigmatiser les défauts et les dérives, et proposer quelques pistes d'amélioration.

Le pari de Claire Alet, vous l'avez compris, c'est de rendre le contenu de cet énorme étude accessible à la majorité des lecteurs, y compris ceux qui n'y comprennent et n'y connaissent que pouic à l'économie.

Ce type d'essai à vocation pédagogique peut parfaitement fonctionner.

Le meilleur exemple (et le plus spectaculaire) est celui de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, Un monde sans fin qui pose de manière claire et synthétique les problèmes et les enjeux contemporains de la gestion de l'énergie.

Alors, allez-vous me demander, le pari est-il tenu et cela vaut-il le coup de se lancer dans la lecture de cet album d'une densité un peu folle (un gaufrier de 9 cases sur un petit format, cases absolu bourrées de texte) ?

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Avec honnêteté, je dois vous répondre en bon normand que je suis : oui... mais non.

Oui, si l'on considère que les cent premières planches sont franchement réussies.

Le résultat, sans doute, d'un "truc" malin pour bien faire comprendre aux lecteurs les évolutions de notre monde depuis le début de la révolution industrielle.

Le truc, c'est d'incarner les citoyens (vous, moi) dans une famille lambda, sur près de huit générations.

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Grâce à la personnification de ces générations de français dans des personnages identifiés, Claire Alet balade le lecteur sur près de deux siècles d'évolution, éclairant l'évolution de notre civilisation à coup d'aller et retour dans le temps.

C'est dense, mais c'est plutôt clair, pédagogique et convaincant.

Malheureusement, arrive la page 100 et les trente glorieuses.

A partir de là, la démonstration part complètement en vrille, quittant l'exposé didactique pour une analyse biaisée et partisane du dernier demi-siècle.

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Bourrées d'omissions, d'approximations, de raccourcis faciles et souvent erronés, c'est un vrai discours politique que le lecteur se prend sur la tronche, à coup de "circulez et discutez pas, y'a rien à débattre, c'est comme ça".

50 pages sur ce schéma qui se termine par un dernier chapitre où le (les ?) auteurs nous assènent 6 solutions pour sauver la situation.

Et là, c'est franchement n'importe quoi, quel que soit l'œil politique (pour autant qu'on en est un) avec lequel on regarde le propos !

Le ou les auteurs ? Je ne sais pas à qui attribuer la paternité de ces propos, faute d'avoir lu l'essai de Thomas Piketty (dont j'estimais jusque là la capacité de remise en cause de notre système, sans discours excessif). Du tout Piketty, ou un mixte avec Claire Alet ?

Quoiqu'il en soit, j'ai refermé l'album plutôt énervé car l'objectif initial de ce livre n'est, à mon avais, pas atteint. Dommage.