Fatherland

Robert Harris

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Le pitch

Mardi 14 avril 1964 : la paix nazie règne depuis vingt ans en Europe et Berlin s'apprête à fêter l'anniversaire d'Adolf Hitler. Les juifs ont été expulsés quelque part, loin à l'est. Encore plus loin à l'est, en Sibérie, la guerre continue. Kennedy a annoncé sa venue en septembre : ce sera la première visite d'un président américain en Allemagne depuis le traité de paix de 1944.

L'inspecteur Xavier March enquête sur les meurtres de deux anciens hauts gradés SS. L'affaire est sensible, et March commence à subir des pressions. Mais il s'obstine, et, peu à peu, commence à entrevoir un secret énorme et monstrueux.

Mon avis

Dès sa sortie, en 1992, Fatherland a marqué l'histoire de la littérature prospective.

Premier roman de Robert Harris, il créait alors une véritable onde de choc parmi les lecteurs puisque l'auteur situait ce thriller dans le proche passé d'un monde parallèle au nôtre, un monde où l'Allemagne nazie a gagné la second guerre mondiale et domine le monde.

En un instant, Fatherland montait dans le top 10 des uchronies les plus célèbres, au côté de son aîné, Le maître du haut château, de Philip K. Dick, auquel il fait étrangement résonance.

Il faut dire que l'entreprise était osée, le sujet brûlant et l'expérience terriblement traumatisante.

Dès la première page, Harris plonge l'histoire dans le noir du désespoir le plus complet.

Son personnage principal, Xavier March, va, au fil d'une enquête rapidement interdite par les autorités, lever peu à peu le voile du discours officiel sur de terribles secrets d'état.

Des secrets que nous, lecteurs, connaissant forcement puisque, dans notre monde, l'Allemagne a perdu la guerre et que la vérité a été faite sur les horreurs qui ont été commises par  les nazis pendant des années.

Je n'en dirais pas plus sur la trame de l'histoire.

Sachez simplement qu'il s'agit, bien plus qu'un livre de SF (genre auquel sont souvent raccrochées les uchronies), d'un polar terriblement noir, stressant de la première à la dernière page.

Noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir : jamais les paroles de la chanson des Los bravos n'ont été mieux appropriées à un sujet romanesque.

Résultat des courses : Robert Harris s'inscrit d'un seul coup dans la lignée des grands auteurs de thrillers historiques, genre dans lequel il excelle depuis un quart de siècle : Enigma, D., la trilogie d'Imperium...

Il reviendra même sur le sujet du nazisme avec Munich, en 2018, avec moins de bonheur.

Pour lire ce récit glacé/brûlant, attendez d'être en pleine forme, avec une pêche d'enfer, puis plongez... en enfer !

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