Le Facteur sonne toujours deux fois

James M. Cain

Folio

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Le pitch

" J'étais étendu sur elle, nous nous regardions dans les yeux. Nous étions serrés l'un contre l'autre, essayant d'être plus unis encore. L'enfer aurait pu s'ouvrir devant moi alors, je n'en aurais pas bougé. Il fallait que je l'aie, même si l'on devait me pendre pour cela. Je l'ai eue. "

Chômeur à vingt-quatre ans, Frank Chambers arpente les routes, une petite valise à la main, à la recherche d'un emploi. Il s'arrête à une station-service restaurant. Le patron, Nick Papadakis, qui exploite l'établissement avec son épouse Cora, lui propose un travail. Après avoir aperçu la jeune femme, Frank accepte de rester et devient rapidement son amant. Ensemble, ils décident de tuer Nick.

Mon avis

Le facteur sonne toujours deux fois ? Tout le monde connait ce titre qui - profitons-en pour le rappeler - n'a qu'un rapport totalement lointain avec l'intrigue du roman.

La plupart des gens ont vu au moins une fois dans leur vie une des deux grandes adaptation du bouquin de James M. Cain au cinéma; soit la version de 1946 avec Lana Turner, soit celle de 1981 avec Jessica Lange (et Jack Nicholson).

Mais le livre est finalement resté dans les rayons des amateurs purs de polar "à l'ancienne". Dommage, car ce petit condensé de cynisme et de sensualité mérite le détour pour être lu par le grand public !

Le facteur est le premier roman de l'auteur, écrit en 1934.

De par son ambiance, son style, et la gestion des personnages et des évènements, il est très marqué par cette époque et pourra paraître, pour certains, comme un peu daté. Et je pense qu'il doit être lu comme cela : un des romans fondateurs du genre Policier, dont s'inspireront dans les décennies suivantes des cohortes d'auteurs !

Récit sec comme un coup de trique sur le crâne, le petit opuscule (150 pages tout mouillé) déroule un récit à la première personne.

Le narrateur - celui qui va tomber amoureux d'une pétroleuse en plein désert et qui va tenter de tuer son mari pour vivre un parfait amour tranquille - raconte, presque comme dans un procès-verbal de police, les évènements qui vont conduire aux drames (au pluriel !).

Les dialogues fusent, réduits aux phrases essentiels.

Entre évènements prévisibles et coups de théâtre, l'action ne cesse pas une seconde. Brut de chez brut, noir de chez noir : Le facteur est le prototype du roman noir !

Venant de relire, quelques mois plus tôt, Assurances sur la mort, l'autre grand polar classique de James M. Cain écrit juste dix ans plus tard, je n'ai pas manqué de noter les innombrables points communs qui existent entre les deux intrigues. A chaque fois, un couple infernal, une femme fatale, une histoire de police d'assurances...

Le facteur pâtit sans doute de la comparaison, car Assurance est mieux fini, l'intrigue mieux limée dans les coins. Probablement car, entre temps, l'auteur a rédigé son chef-d'œuvre Mildred Pierce.

Quoiqu'il en soit les trois romans sont à lire. Obligatoire !

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