Le jeu de la dame

Walter Tevis

Gallmeister

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Le pitch

Kentucky, 1957. Après la mort de sa mère, Beth Harmon, neuf ans, est placée dans un orphelinat où l'on donne aux enfants de mystérieuses "vitamines" censées les apaiser. Elle y fait la connaissance d'un vieux gardien passionné d'échecs qui lui en apprend les règles. Beth commence alors à gagner, trop vite, trop facilement. Dans son lit, la nuit, la jeune fille rejoue les parties en regardant le plafond où les pièces se bousculent à un rythme effréné.

Plus rien n'arrêtera l'enfant prodige pour conquérir le monde des échecs et devenir une championne. Mais, si Beth prédit sans faute les mouvements sur l'échiquier, son obsession et son addiction la feront trébucher plus d'une fois dans la vie réelle.

Mon avis

Ce roman écrit en 1983 par Walter Tevis n'aurait sans doute jamais été traduit et publié (pour le première fois, semble-t-il) en France par l'éditeur Gallmeister sans le succès fabuleux de l'adaptation en série sur Netflix, fin 2020.

Dès sa mise en ligne, j'ai été littéralement scotché devant mon écran pendant les huit épisodes de la saison (unique), fasciné par l'univers abordé et les thèmes développés, l'esthétique de la série (les 60's aux Etats-Unis), la qualité de la réalisation et, bien entendu, le jeu étonnant de l'actrice principale.

J'ai alors découvert qu'il s'agissait, donc, d'une adaptation.

Et en creusant un peu, je me suis rendu que Walter Tevis n'était pas un auteur inconnu, célèbre pour ce succès one shot. C'est lui qui, a également abordé avec succès le roman noir (avec L'arnaqueur puis La couleur de l'argent, encore des romans sur un jeu, le billard) et la SF (avec L'homme tombé du ciel). Une constante : tous ces livres ont également été adaptés au cinéma, avec de grands réalisateurs, de grands acteurs, ces adaptations ayant obtenu un grand succès) !

Dernier point : je venais de livre, quelques mois plus tôt, un autre de ses romans de SF, L'oiseau moqueur, une dystopie majeure dont la lecture m'avait également fasciné.

Bref : Walter Tevis et moi étions destinés à nous rencontrer ! Et j'espère qu'il en sera de même pour vous car Le jeu de la dame est un bouquin absolument formidable, que je place immédiatement dans ma bibliothèque idéale.

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Le jeu de la dame

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Sa lecture m'a permis de découvrir, mieux que je ne l'avais fait jusqu'alors dans mon long parcours de grand lecteur, à quel point l'écriture d'un roman peut être, lorsque le talent est là, véritablement cinématographique.

Sans le moindre doute, Le jeu de la dame est le roman le plus littéralement adapté de l'histoire de la littérature : la série est une mise en image, quasiment plan par plan, du roman !  Quasiment aucune omission, aucun raccourci, mais aussi - ce qui est encore plus rare - aucun ajout et même aucune distorsion dans les faits ou dans les caractères des personnages principaux.

Je ne rentrerais pas plus avant dans la critique du livre de peur de vous spoiler l'histoire. Sachez simplement que vous devez lire ce livre, même si vous n'avez aucune attirance pour les échecs et même si vous ne connaissez pas les règles !

En cela, il rejoint dans l'intention le merveilleux (court) roman de Stefen Zweig, Le joueur d'échec : les échecs sont un cadre, un décor; devant, il y a des femmes et des hommes, qui vivent, s'agitent, en manipulant - ou en étant manipulés par - leurs circuits cognitifs et en gérant leur(s) addiction(s).

NB : série et roman peuvent se visionner et se lire dans l'ordre qui vous tente, cela n'a aucune importance, vous prendrez autant de plaisir quel que soit votre choix.

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