L’arnaqueur

Walter Tevis

Gallmeister

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Le pitch

Si tu perds, c’est que tu ne voulais pas vraiment gagner.

Eddie Felson est une énigme. On rapporte des parties de billard extraordinaires, un joueur au talent incroyable. Seulement, personne ne l’a jamais vu tirer. Le bruit court qu’il veut s’attaquer à Chicago, mais ses faits d’armes sont remis en question par Grand John, vétéran de l’académie Bennington. Pour lui, Fast Eddie n’est qu’un arriviste imbu de lui-même, un roublard qui n’a pas la moindre chance contre des légendes comme Minnesota Fats, peut-être moins doué qu’Eddie mais bien plus expérimenté. De toute façon, les arnaques auxquelles se livre Eddie vont forcément lui jouer de mauvais tours.

Mon avis

Grâce aux éditions Gallmeister, l'œuvre - réduite : juste 6 romans ! - du très grand écrivain américain Walter Tevis continue à être rééditée en français.

Avec L'arnaqueur, après Le jeu de la dame, L'homme tombé du ciel et L'oiseau d'Amérique, voilà la confirmation de ce que l'on subodorait déjà : tous les romans de l'auteur sont formidables, qu'il s'agisse de SF ou de romans sur le jeu !

Attention cependant : ne vous fiez pas au pitch, un vrai délire d'éditeur, qui raconte n'importe quoi ! S'il s'agit bien de l'histoire de Fast Eddie, un génie du billard tombé dans l'arnaque, elle n'a par contre pas grand chose à voir avec ce résumé.

Sans vous spoiler l'histoire, sachez qu'il s'agit en fait d'un drame psychologique au cours duquel Fast Eddie va affronter tous ses démons pour trouver un sens à sa vie.

L'entier roman se déroule dans le milieu du billard professionnel mais, rassurez-vous, nul besoin d'aimer ce jeu, ni même d'en connaitre bien les règles, pour comprendre le scénario et s'intéresser à l'histoire.

Comme dans son adaptation à l'écran (avec le magnifique Paul Newman dans le rôle de Fast Eddy), l'écriture de Walter Tevis est en noir et blanc.

Style concis, phrases courtes, beaucoup de dialogues percutants, on se retrouve dans l'atmosphère des grands polars des 50's (les points de comparaison et d'influence avec les chefs-d'œuvre de James McCain, Le facteur sonne toujours deux fois et Assurance sur la mort, écrits dans les 30's, sont nombreux et flagrants).

Comme dans les livres de McCain, il y a une femme qui accompagne le héros dans ses errements mais, heureusement, la finalité du roman de Tevis est moins désespéré et le rôle de la femme moins pernicieux, même si le message délivré par l'auteur n'est pas bien gai : pour survivre, il faut être plus vicieux que les autres...

N'hésitez pas vous lancer dans ce court récit, écrit à l'os, avant d'enchainer sur sa "suite", le tout aussi fameux La couleur de l'argent, dont la nouvelle traduction ne devrait pas tarder à sortir !

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