Le maître de Ballantrae
10/18
Le maître de Ballantrae
10/18
Le pitch
Écosse, 1745. Une révolte jacobite menace le roi George II. James Durie, le charismatique mais amoral Maître de Ballantrae, s'engage par opportunisme aux côtés des révolutionnaires en dépit de l'avis de son père et de son frère cadet, Henry. La bataille de Culloden va cependant sceller son destin. Les armées du roi mettent fin à l'insurrection et c'est au vertueux mais injustement mal-aimé Henry qu'échoie la responsabilité du domaine familial. James, présumé mort, est contraint à l'exil.
Voyageant des Highlands jusqu'au Indes orientales, rongé par la jalousie, il entreprend de se venger de son frère, s'engageant dans une lutte qui finira par avoir raison de lui.
Mon avis
Il est toujours difficile d'aborder l'oeuvre d'un grand écrivain par la face nord, c'est à dire par un roman beaucoup moins connu que ses textes principaux.
C'est ce qui m'est arrivé avec ce Maître de Ballantree (prononcer Ballantré) de Robert Louis Stevenson, publié - à la fin de sa courte existence - une poignée d'années après ses chefs-d'œuvre L'île au trésor et L'étrange cas du docteur Jekyll et de mister Hyde, et juste avant La flèche noire.
Après une lecture un peu difficile, je comprends mieux pourquoi ce récit d'aventures historiques est resté dans l'ombre car Le maître ne possède ni la maîtrise ni le charme de ses glorieux ainés.
Récit d'un terrible conflit fraternel qui finira par ruiner la vie des deux frères, le récit souffre cruellement d'une narration malhabilement hachée par le temps (l'histoire se déroule sur une vingtaine d'années).
Mais c'est surtout la caractérisation des personnages principaux en archétypes absolus qui gâche le plaisir du lecteur car James, le frère aîné, est si méchant, si caricaturalement mauvais (sans que l'auteur n'en fournisse les raisons), que l'on se désintéresse très vite de son sort.
Quand à son frère, Henry, il est dépeint comme un gentil si faible et dénué de caractère que le lecteur en vient presque à considérer que la haine que James déverse sur sa tête va lui faire du bien et le réveiller !
Reste quelques rares scènes un peu plus relevées (le duel fratricide), mais les aventures promises sont quasi inexistantes et le drame final mal amené.
Bref, pas grand chose à sauver de ce drame absolu, n'hésitez pas à (re)découvrir le reste de l'oeuvre du grand Stevenson !
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