Les enfants du blizzard

Mélanie Benjamin

Albin Michel

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Le pitch

Au matin du 12 janvier 1888, un redoux inattendu s'installe dans les plaines hostiles du Dakota. Les fermiers sortent enfin de chez eux et les enfants regagnent l'école sans leurs lourds manteaux d'hiver. Mais à l'heure de la sortie des classes, un blizzard aussi fulgurant que terrifiant s'abat sur la région. Raina et Gerda Olsen, deux soeurs institutrices de 16 et 17 ans, sont alors confrontées à un dilemme : garder leurs élèves au risque qu'ils meurent de froid, une fois le bois de chauffe épuisé, ou les renvoyer chez eux en priant pour qu'ils survivent.

Tandis que les éléments se déchaînent, les deux jeunes filles, seules et livrées à elles-mêmes, se retrouvent au coeur d'un véritable cauchemar. Parviendront-elles à sauver les enfants ?

Dévoilant un épisode méconnu de l'histoire américaine, Melanie Benjamin nous entraîne dans un suspense déchirant, une magnifique histoire de courage et d'abnégation.

Mon avis

Mélanie Benjamin est une auteure américaine avec qui j'ai passé, ces dernières années, quelques heures (de lecture !) fort agréables.

Jetez un oeil sur mes critiques des Cygnes de la 5ème avenue, d'Hollywood Boulevard et de La femme de l'aviateur : vous verrez que Mélanie Benjamin possède une jolie plume et un réel talent à mettre en scène la vie de personnages célèbres dans des romans de fiction.

Elle est donc devenue, indubitablement, la meilleure spécialiste de la veine littéraire qui cartonne outre-Atlantique : l'exofiction. Comment partir de personnages réels, de faits réels, pour réinventer une histoire romanesque.

Cependant, chez l'auteure, la veine autofiction a fini par s'épuiser.

La preuve : avec La dame du Ritz, sorti en 2021, Mélanie Benjamin s'est complètement plantée : scénario inconsistant, toile de fond transparente, personnages réels mais plus proches de l'ectoplasme que du héros.

C'est donc avec plaisir - et inquiétude - que j'ai acheté Les enfants du blizzard où, pour la première fois, l'auteure s'éloigne (à 90 %) de l'autofiction car il s'agit ici plutôt d'un roman historique dont le scénario s'appuie sur un évènement réel, mais dont les personnages sont fictifs.

Résultat ? Une demi réussite, tout au plus.

Car si Mélanie Benjamin possède toujours cette plume simple, claire, aérée, qui porte une histoire avec élégance, le sujet et son traitement manquent trop de consistance pour satisfaire un lecteur exigeant.

Le pitch de l'éditeur (voir ci-dessous) résume fort bien l'histoire mais - sachez le d'ores et déjà - il contient à peu près tout.

Le récit de la tempête effroyable qui est au centre du roman dure la première grosse moitié du livre, le récit des suites de l'évènement la seconde.

Le premier volet est certes parfois poignant, tant les aventures des petits enfants sont terribles.

Mais tout est très linéaire et souvent prévisible.

Cette fameuse plume claire, aérée, peine à porter la violence de l'histoire (allez lire sur le site ma critique de Ravage, de Ian Manook, vous verrez ce qu'est une histoire prenante dans le blizzard !) et l'on se surprend, parfois, à peiner pour s'attacher aux pauvres personnages.

Le second volet est vraiment trop long, encore plus prévisible et développé sous un angle feel good qui donne parfois une tonalité "roman pour adolescent" au livre.

Une petite déception donc, pour le dernier né de cette auteure sympathique et talentueuse. Mais on ne s'improvise pas sans risque auteure de nature writing...

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