Les fontaines du paradis

Arthur C. Clarke

Folio SF

Partager sur :

Le pitch

Imaginez une station orbitale reliée à la Terre par un réseau de câbles, le long desquels un Transporteur spatial permettrait, tel un ascenseur, d'envoyer sans risque et à moindre coût hommes et matériel dans l'espace. Une telle invention serait à coup sûr le véritable départ de la civilisation spatiale.

En 2142, Vannevar Morgan, un ingénieur de génie à qui l'on doit déjà le pont reliant l'Europe à l'Afrique, s'attelle au projet. Mais bien vite il se heurte à un épineux problème : le seul lieu d'implantation possible pour le Transporteur se trouve au sommet d'une montagne sacrée où des moines prient depuis des millénaires.

Qui de la science conquérante ou de la foi inébranlable l'emportera ?

Mon avis

Les grands amateurs de littérature de S.F. connaissent Arthur C. Clarke pour au moins deux (bonnes) raisons.

La première, grâce - ou à cause - de 2001, l'odyssée de l'espace.

La seconde, pour son statut de scientifique internationalement reconnu (c'est lui l'inventeur du concept de satellite géostationnaire) et sa capacité à introduire un débat ou des notions éminemment scientifiques dans ses prospectives romanesques.

D'où son titre informel de leader historique du mouvement hard science, cette "branche" de la SF où les auteurs imaginent l'avenir sous un angle essentiellement scientifique (d'où le nom, si vous suivez bien !).

C'est sur ce dernier point que Les fontaines du paradis ravira les amateurs du genre car rarement, un roman aura autant travaillé sur un défi scientifique (voir le pitch) avec autant de conviction et... de compétence !

Mais ce titre, incontestablement fascinant dans sa capacité à développer un concept technique (même s'il parait difficilement réalisable avant quelques siècles !) et à créer le suspens (les derniers chapitres du roman sont dignes d'un thriller spatial), vaut mieux que ça.

Scientifique, certes, mais poète et écologiste avant tout !

Voilà les autres cordes à l'arc du maître.

Toute la première partie du roman intitulé Le palais (un quart du texte) risque de désarçonner les lecteurs attirés par le pitch technique et la renommée d'Arthur C. Clarke.

Le style élégant, le rythme, très lent, contemplatif , ainsi que les thèmes abordés (religion, légendes indiennes vieilles de plusieurs milliers d'années) apportent une profondeur et une intemporalité au roman qui lui ont permis de passer les décennies sans trop de mal.

Clarke croyait profondément dans les bénéfices du progrès scientifique; il n'en était pas moins vigilant sur leurs impacts sur l'écosystème terrestre et l'évolution de la race humaine.

Arthur C. Clarke ? Un maître, indubitablement...

 

Acheter sur Amazon

Du même auteur