Les régicides

Robert Harris

Belfond

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Le pitch

1649. Une poignée d'hommes menés par Oliver Cromwell signent la condamnation à mort du roi Charles Ier. Parmi eux, les colonels Edward Whalley et William Goffe, deux républicains déterminés à faire souffler un vent nouveau sur le pays.

Onze ans plus tard, le protectorat a vécu. Alors que Charles II s'installe sur le trône, Whalley et Goffe sont piégés. Fuir ! Rejoindre le Nouveau Monde, trouver des partisans, éviter la prison et, plus que tout, échapper à Richard Nayler. Car ce fervent royaliste s'est donné pour mission de retrouver tous les régicides pour les envoyer ad patres de la pire manière possible. Et il réserve un sort particulier à Whalley et Goffe, ceux qui l'ont incarcéré sans raison des années plus tôt. Ceux qui l'ont privé de tout ce qui comptait dans sa vie...

Des cachots de la tour de Londres aux vastes étendues d'une Amérique en quête d'émancipation, le maître du thriller historique signe ici une impressionnante épopée vengeresse, doublée d'une palpitante chasse à l'homme.

Mon avis

Inutile que je rappelle ici mon avis sur Robert Harris : allez jeter un oeil sur mes nombreuses critiques ailleurs sur le site.

Résumé en une phrase : un auteur qui peut atteindre les sommets, avec une demi-douzaine de vrais chefs-d'œuvre au cours de sa carrière, mais un romancier qui peut également tomber complètement en panne d'essence créative lorsqu'il n'a pas une grande idée pour lancer la machine.

Avec Les régicides, nous voilà malheureusement dans la seconde catégorie.

Comment sortir 560 pages (!) à partir d'un évènement historique qui en méritait, peut-être au mieux, la moitié, et dans une configuration différente ? Voilà la question auquel Harris s'est employé à répondre, tant mal que bien.

Lecteur français, laissez tomber dès le début si vous ne connaissez pas parfaitement l'histoire anglaise.

Car Robert Harris commet l'erreur impardonnable, pour un grand professionnel du roman historique, d'omettre complètement de situer au départ de son récit le cadre précis des évènements (réels) qu'il va raconter.

La révolution anglaise qui a conduit à l'assassinat du roi Charles Ier et l'arrivée au pouvoir de Thomas Cromwell, au milieu du XVII° siècle ? Vous connaissez bien ? Non, comme moi et la plupart des français.

J'ai du interrompre ma lecture vers la page 150 pour lire sur Wikipédia  le récit de cet évènement fondamental de l'histoire anglaise, et qui constitue également le préalable au roman de Harris, ce dernier n'ayant pas pris la peine d'en parler jusqu'alors !

Quoiqu'il en soit, même si vous êtes carré sur le sujet, vous risquez de vous ennuyer ferme sur ce faux thriller où il ne se passe quasiment rien.

L'histoire de ces fuyards qui iront se terrer en Amérique pendant des décennies est vraie; elle n'en est pas moins sans grand intérêt...

En renfermant ce volume, je me suis demandé comment un professionnel émérite comme Harris avait pu tomber dans le piège de cette "fausse bonne idée".

Après Munich et Le second sommeil, voilà le troisième roman de suite de l'auteur qui me tombe des mains.

J'en resterai là, définitivement !

 

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