Moins que zéro

Bret Easton Ellis

Michel Lafon

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Le pitch

L'histoire, un puzzle dont on ne cesse de replacer les morceaux, est celle de personnages interchangeables, jeunes gens dorés sur tranche, désoeuvrés et la tête enfarinée.

L'un s'ennuie à mourir dans son loft de deux cents mètres carrés, l'autre cherche désespérément un endroit ou passer la soirée et tout ce joli monde de dix-huit ans à peine se téléphone et se retrouve dans les lieux les plus chics de Los Angeles. Pour méditer, bien entendu, sur les dernières fringues à la mode ou le meilleur plan dope de la ville.

Et les parents dans tout ça ? Ils sont trop occupés et stressés par leurs boulots, leurs maîtresses ou leurs psychiatres pour voir ce que devient leur charmante progéniture.

Au bout du compte, on a l'impression d'un immense vide, d'une vie qui n'a plus aucun sens.

Mon avis

Depuis des années, je défends Bret Eston Ellis contre vents et marées, expliquant à nombre de mes interlocuteurs effarés qu'American Psycho est un livre unique, qui a marqué son époque.

Pour le reste, je suis bien obligé de l'admettre : à part ce roman, le reste de l'oeuvre d'Ellis ne vaut pas le quart d'un bout de saucisson.

Pour Moins que zéro, c'est extrêmement simple : ce court roman écrit par Ellis alors qu'il n'avait que vingt ans n'est qu'une ébauche d'American Psycho.

Esquisse, cela veut dire que toute la force du trait de l'auteur n'est pas encore là. On y retrouve les thèmes, le style, les obsessions (surtout les obsessions), mais en moins bien, beaucoup moins bien.

Il s'agit certainement, dans l'absolu, d'un texte étonnant pour un premier roman, mais pourquoi aller s'embêter à lire l'ébauche, alors que l'oeuvre originale, dans toute sa force, est à portée de main dans votre librairie ?

Laissez tomber le projet de lecture de ce petit bouquin agaçant, et payez-vous American Psycho... si vous vous sentez capable de le lire ! (voir ma chronique)

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