Pas si calme

Helen Zenna Smith

10/18

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Le pitch

Pas si calme relate l'épopée quotidienne de six jeunes Anglaises engagées volontaires dans le service ambulancier pendant la guerre de 14. Leur mission : recueillir les corps martyrisés des morts et des blessés, transporter les survivants souvent abominablement mutilés ou hurlant de douleur, jusqu'aux hôpitaux qui pour beaucoup seront leur dernière demeure. Ces " glorieuses filles d'Angleterre " vont découvrir la géographie de l'Enfer, ce que l'on appelle la " zone interdite ", un désert labouré d'obus qui sépare les tranchées de l'arrière.

Au terme de chaque voyage macabre dans le froid et dans la nuit, de nouvelles épreuves les attendent : les corvées de caserne les plus rebutantes, les nuits sans sommeil, l'insalubrité, l'invasion de la vermine, la plus innommable des pitances militaires.

Mon avis

Les grands romans sur le drame de la première guerre mondiale, tout le monde les connait.

Je n'en citerai que deux, pour moi parmi les plus remarquables : La chambre des officiers, de Marc Dugain, et A l'ouest rien de nouveau, d'Erich Maria Remarque.

Des romans d'homme, narrant l'horreur des tranchées et la souffrance des hommes.

Mais de romans de femmes, auteures, racontant la guerre des femmes, et les souffrances des femmes ? Jusqu'à la semaine dernière, je n'en connaissais pas, je n'en avais jamais lu.

Mais, désormais, c'est fait, j'ai découvert Pas si calme, qui restera dans ma mémoire à côté du roman de Remarque, par sa puissance d’évocation, et son terrible pessimisme sur la nature humaine. Des romans de fin du monde.

Si je place les deux romans l'un à côté de l'autre, c'est parce que celui d'Helen Zenna Smith fut écrit en réponse à celui de Remarque.

En effet, au titre original anglais de Remarque (All quiet on the western front) répond celui de Smith (Not so quiet).

D'un côté, l'horreur des tranchées, vue par les hommes enterrées depuis des mois dedans.

De l'autre, la même - ou presque - vue par les volontaires féminines, des ambulancières chargées de récupérer les blessés sur le front et de les amener jusqu'aux hôpitaux.

Le récit d'Helen Zenna Smith est absolument terrible, d'autant plus terrible qu'il raconte cette guerre au quotidien, avec un ton vif, jeune, presque primesautier, qui tranche absolument avec la réalité qui est décrite.

Absolument terrible, également, car ce roman n'en est pas un. Helen Zenna Smith était en fait le pseudonyme d'une journaliste, chargée de retranscrire et mettre en forme le journal de bord d'une véritable combattante de la première guerre.

Cette combattante, la fille de l'aristocratie anglaise, est autant traumatisée par ce qu'elle voit et subit sur le front, que par les réactions totalement indignes de sa famille, qui applaudit aux sacrifices de la vie des propres enfants.

Ce court roman se lit d'une traite, tout d'abord avec intérêt (c'est un vrai récit documentaire sur la vie quotidienne en 1917 sur le front de l'est), puis avec émotion, puis enfin (je ne vous raconte pas la fin, bien entendu) avec les larmes aux yeux et la gorge serrée.

Car, comme souvent dans la réalité, tout ne se déroule pas comme dans un conte de fées et il n'y a pas de happy end. Surtout en 1917...

Vous l'avez compris : la lecture de Pas si calme est non seulement conseillée, elle est indispensable.

 

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