Povchéri

Patrick Cauvin

Albin Michel / Le livre de poche

Partager sur :

Le pitch

" J'avais onze ans dans l'été 43. C'était la guerre. J'en ai donc soixante et onze en cet hiver 2003 et c'est encore la guerre. Pas la même ; la Troisième mondiale.

Petit bonhomme en galoches soumis aux restrictions ou vieillard déambulant dans un couloir d'hôpital, c'est quand même toujours moi, Povchéri. Ceci est mon journal de début et de fin.

Malgré tout, et dans l'ensemble, ce fut parfois rigolo de vivre. "

Patrick Cauvin n'a pas son pareil pour rendre dans sa fraîcheur et sa vérité le monde de l'enfance. Et sa vision du monde " adulte ", dans un futur qui s'approche dangereusement, est d'une force saisissante. Povchéri est un roman tendre, drôle, émouvant. Povchéri est un très grand Cauvin.

Mon avis

En couverture du roman : une photo un peu flou aux couleurs délavées, avec un petit garçon bien peigné, à la raie impeccable.

Pour ceux qui connaissent bien l'auteur, Patrick Cauvin, pas le moindre doute : c'est une photo de lui, enfant, pendant la seconde guerre mondiale (il est né en 1932).

Povchéri n'est pourtant pas un roman directement autobiographique, mais cette histoire qui met en scène un petit garçon que sa maman surnomme (involontairement) Povchéri a sans le moindre doute beaucoup de Patrick Cauvin.

Pendant plus de trois cents pages (ce qui est plutôt long pour Cauvin), le récit est mené à la première personne par... deux versions du même homme.

Un chapitre sur deux, il s'agit du journal d'un petit garçon, en 1943.

Le chapitre suivant, il s'agit des considérations d'un vieil homme, en 2003, 60 ans plus tard, qui a retrouvé le journal qu'il avait écrit enfant.

Le roman a été écrit en 1987.

C'est donc un Patrick Cauvin qui a passé la cinquantaine qui se retourne sur une enfance puis fait demi-tour, imagine ce qu'il a pu devenir en plus d'un demi-siècle : vieux, savant mais aussi vieux con.

D'un côté de sa vie, la deuxième guerre mondiale; de l'autre, la troisième.

Comme toujours chez Cauvin, le récit est à la fois très drôle et très émouvant. Cauvin aimait l'Homme (avec un grand H), malgré ses multiples défauts, et il traduit en une musique littéraire faite de mots simples, populaires, bien des choses profondes.

Je ne vois pas comment un être normalement constitué ne peut pas être touché, d'une manière ou d'une autre, par ce récit du temps qui passe, peut-être pas le texte le plus spectaculaire de son oeuvre (à redécouvrir !), mais peut-être le plus accompli !

Acheter sur Amazon

Du même auteur