Le sommet des Dieux – T3
Kana
Le sommet des Dieux – T3
Kana
Le pitch
Le tome 3 s’ouvre sur le 6 juin 1924, lorsque George Mallory et Andrew « Sandy » Irvine, bouteilles d’oxygène et vivres et appareil photo sur le dos, quittèrent le camp 4 accompagnés de huit porteurs pour tenter d’atteindre le sommet de l’Everest. On suit leurs traces jusqu’à l’altitude à laquelle ils ont disparu. Ont-ils atteint le sommet ?
On retrouva des années plus tard quelques effets personnels mais jamais leur appareil photo Kodak ne refit surface officiellement. Le fabricant assure pourtant que si le film est encore dans l’appareil, il est possible de le développer, même plus de cinquante ans après. L’énigme serait-elle donc sur le point d’être résolue…?
C’est la question que se pose Fukamachi, à Katmandou, en essayant de pister l’appareil photo qui lui a été dérobé et Habu Jôji qu’il a vraisemblablement ramassé près du toit du monde.
Mon avis
Troisième volume de la saga en cinq tomes de Jiro Tanigushi sur la montagne.
Si vous avez lu ma critique des deux premiers tomes (préalable indispensable), vous savez que le grand illustrateur japonais s'est lancé dans une aventure a priori loin de son univers habituel : parler de la passion de la très haute montagne et de l'alpinisme.
Si vous êtes passionné par ces sujets (sinon, passez votre chemin !), vous ne pouvez qu'avoir été accrochés par la quête de Fukamachi, ce journaliste spécialiste de montagne, sur plus de 600 planches (déjà !).
Et avec le troisième tome, cela débute très fort.
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Un long flash back où le lecteur retourne à la source de cette quête : l'ascension de George Mallory et Andrew Irvine, en 1924.
Près de 50 planches magnifiques sur l'ascension des deux célébrités, qui font monter l'adrénaline du lecteur comme Tanigushi avait sur le faire à tant de reprises au cours des premiers tomes.
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Au détour d'un nouveau chapitre, soudain, on bascule dans le présent et on retrouve Fukamachi à Katmandou.
Et là, ça patine sérieux.
Pour une raison que je ne connais pas (j'imagine que Tanigushi n'a fait que suivre la ligne du livre de Baku Yumemakura qu'il a adapté), le lecteur plonge soudian pendant près de 200 planches (c'est interminable !) dans une succession d’événements qui - j'ose le dire - sont tout juste dignes d'un mauvais polar.
La montagne ? Oubliée, ou quasiment !
Une enquête, un enlèvement, des poursuites... mais qu'est-ce que cela vient faire au milieu de cette histoire magnifique ?!
Totalement inutiles à l'intrigue principale (vous pouvez quasiment sauter le troisième tome, il ne fait pas avancer l'histoire d'un pouce !), ces péripéties sont d'une grande naïveté et indignes du reste de l'oeuvre.
J'y vais fort ? Oui, mais comme personne ne l'a jamais dit, je le crie un bon coup !
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Heureusement, les deux derniers tomes se profilent à l'horizon, et pour le coup, vous en aurez pour votre argent de passionné de la montagne.
La lecture de cette oeuvre est indispensable, sans doute un des deux sommets de la littérature consacrée à la haute montagne (avec Frison-Roche et sa trilogie Premier de cordée).
[suite de ma critique sur le quatrième volume]
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