Tsunami

Marc Dugain

Albin Michel

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Le pitch

On est dans la tête d'un président qui gouverne une France de plus en plus agitée. Sollicité à chaque seconde, menacé par des affaires compromettantes dont lui seul a la clé, on découvre, dans ce roman vrai, au-delà des apparences, sa vie quotidienne chaotique, et c'est fascinant. Il veut réformer mais hésite souvent.

Marc Dugain nous ouvre les portes de l'Élysée, palais byzantin, plongé dans une ambiance fébrile. Il dévoile avec une férocité lucide, les secrets de cette étrange machine à gouverner. Celle-ci repose sur un homme seul puisque, comme le dit le président: «Tout ce qui ne marche pas dans ce pays remonte jusqu'à moi ! » Le pouvoir hier, aujourd'hui, demain, tel qu'on n'avait jamais osé le décrire

Mon avis

Lorsqu'on ouvre le nouveau roman d'un auteur dont on a déjà lu une ou plusieurs œuvres, l'attente est à la hauteur de l'estime que l'on porte à ces dernières.

Autant dire qu'avec Marc Dugain, auteur d'au moins trois des meilleurs livres français de ces dernières décennies (La chambre des officiers, Avenue des géants, La malédiction d'Edgar), mon attente était grande; très grande.

Malheureusement, Tsunami n'est pas un livre à la hauteur de ces grandes espérances, comme aurait dit mon vieil ami Charles Dickens, car il manque singulièrement d'épaisseur, tant sur la forme, que sur le fond.

En fait, j'ai eu l'impression de lire un livre de commande, écrit vite fait sur le pouce.

260 pages ? Oui, mais avec une mise en page très aérée, favorisée par un découpage qui donne l'impression de lire une succession de tweets (j'exagère à peine : 44 chapitres !). Je sais que je lis très vite, mais j'ai bouclé ma lecture en une heure et quelques...

Quant au style... comme on est loin des merveilles des romans cités en introduction !

Tout le roman, écrit à la première personne et au présent, semble avoir été écrit sur un coin de table, avec une expression complètement relâchée, non exempte d'ailleurs de fautes de syntaxe.

Sur le fond, une excellente idée de départ (cette chronique d'un président français au quotidien, confronté aux vissicitudes de notre époque de mutations).

Mais au résultat, une succession d'idée - parfois intéressantes - et de réflexions sur une multitude de sujets, dont pas un seul n'est réellement approfondi.

Quant aux références implicites à la situation actuelle, elles sont beaucoup trop évidentes et faciles pour convaincre.

Au mieux, c'est frustrant, au pire, c'est décourageant quand, justement, l'expression de l'idée ne dépasse pas le format du tweet évoqué plus haut.

En me baladant sur le site (je vous encourage à en faire de même !), je suis tombé sur ma critique de L'emprise, sorti il y a une dizaine d'années. Ce livre, un roman à clés sur le milieu politique français, m'avait déjà vraiment déçu.

En fait, je pense que Marc Dugain est un formidable raconteur d'histoires, mais qu'il devait abandonner ce terreau politique contemporain qui ne lui convient pas.

 

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