Une bonne école

Richard Yates

Robert Laffont

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Le pitch

Septembre 1941, Connecticut. À la Dorset Academy, un campus sélect tout de vieilles pierres et de pelouses géantes, on entend former les fils de la haute bourgeoisie – parents et enseignants répètent à l'envi que c'est une " bonne école ". Pourtant, à son arrivée à l'internat, William Grove découvre l'envers du décor : lui, le fils nerveux d'un couple divorcé, se retrouve projeté dans un climat de " libido à l'état pur ", où les garçons les plus populaires règnent en maîtres.

Avec ce roman choral, Yates signe une chronique de ses années de jeunesse, jetant un regard attendri sur les petites et grandes humiliations de l'adolescence, sur cette drôle d'école où il apprit à devenir un homme, avant de partir au combat.

Mon avis

Richard Yates, c'est décidément un des auteurs majeurs de la littérature américaine du XX° siècle.

Voilà ce que je me suis dit en refermant ce court roman, exhumé par Robert Laffont dans sa collection Pavillons Poche (que j'adore, si élégante !).

Un roman purement autobiographique, comme on peut le lire dans une postface où l'auteur révèle au lecteur le destin d'une partie des acteurs du récit.

"Une bonne école", c'est la peinture rapide, brillante, parfois légère et parfois tragique, des dernières années de collège de Richard Yates.

En toile de fond : la seconde guerre mondiale, qui dévorera avant l'heure une bonne partie de la jeunesse américaine.

La guerre, c'est une des sources majeures d'inspiration de l'auteur qui, mieux que personne, raconte comment, en ces années pivots, le conflit va bouleverser le destin de ses compatriotes.

Des récits de jeunesse, d'années d'école, il y en a des quantité dans la littérature mondiale, avec ces histoires d'adolescents, de puberté, d'amours débutants.

Mais Yates parvient à se distinguer du tout venant grâce à sa capacité à dépeindre crument la cruauté (merci pour l'allitération !) des passages initiatiques de la période, tout en maintenant sa plume dans une légèreté stylistique exceptionnelle.

Autre différence notable avec le vulgarus pecum : Richard Yates parle autant de la vie privée des professeurs que de celle de leurs élèves, dévoilant des pans d'existence souvent pathétiques tout autant qu'émouvant.

A propose de ce dernier point, je dois souligner à quel point l'histoire de Jack Draper, le professeur handicapé par la polio, et de sa femme, m'a profondément touché.

Ecrite avec une sensibilité magnifique, elle démontre une nouvelle fois que Richard Yates était (comme je l'écrivais dans la critique de son recueil de nouvelles Menteurs amoureux, sur ce site) un romancier de l'espoir.

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