Le pitch

Si le clan Caskey accuse le poids des ans, il est loin de s'être assagi : révélations écrasantes, unions insolites et réceptions fastueuses rythment leur vie dans une insouciance bienheureuse.

Mais quelque chose surplombe Perdido, ses habitants et ses rivières. Le temps des prophéties est enfin venu.

Mon avis

La fortune est le sixième et dernier tome du roman Blackwater.

En allant lire mes critiques de La crue, La digue, La maison, La guerre, et enfin La fortune, les cinq premier tomes de ce roman-feuilleton publié dans une édition magnifique de l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture, vous avez pu (ou vous pourrez) découvrir à quel point la démarche de l'auteur de ce roman publié en 1983 était originale, au point d'inspirer Stephen King quinze ans plus tard avec La ligne verte.

La couverture de ce denier volume est aussi réussie que les précédentes, dorée à chaud à deux reprises (noir, puis couleur champagne) avant d'être embossée pour lui donner ce relief si particulier. Tonalités or et vert, reliefs baroques : une synthèse graphique parfaitement réussie de l'ambiance du livre !

Le roman, entamé en 1919, s'achève quarante ans plus tard, en 1958.

Deux générations de Caskey sont passées, de la naissance jusqu'à la mort, et le titre annonce tout de suite ce que l'on présentait depuis déjà un bon moment : la boucle va se boucler et l'histoire fantastique, qui se déroulait en parallèle de la chronique familiale, va trouver une conclusion, malheureusement elle aussi parfaitement prévisible.

Pas le moindre switch ou surprise de fin, donc, et une impression diffuse de routine qui se confirme.

Lecteur enthousiaste depuis le début, j'avoue avoir  été un peu déçu par le dernier tiers du roman, qui tire franchement un peu en longueur.

Mais je tiens tout de même à souligner la qualité et l'originalité profonde de l'entreprise littéraire menée par Michael McDowell en 1983 (les six tomes étant publiés à un mois d'intervalle).

Un évènement marquant qui rencontrera un succès énorme et suscitant l'admiration de Stephen King, au point qu'il en reprendra le principe douze ans plus tard, avec La ligne verte.

Une pierre importante dans l'histoire de la littérature fantastique américaine.