Hygiène de l’assassin

Amélie Nothomb

Albin Michel

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Le pitch

Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années.

Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent.

La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu.

Mon avis

"Amélie Nothomb : quel dommage !" aurais-je tendance à dire en relisant ce roman, son premier, et son meilleur.

Publié alors qu'elle n'avait que 25 ans, il étale toute l'intelligence fulgurante de l'auteure qui s'est, par la suite, laissé aller peu à peu à la facilité pour en arriver à... quelque chose de bien triste.

Ici, c'est un feu d'artifice de dialogues brillants, saupoudrés d'une culture générale impressionnante, un vrai plaisir intellectuel.

Amélie Nothomb n'est jamais meilleur que dans le duel verbal (en fait, il faut lire plusieurs de ses romans pour réaliser qu'elle est, en fait, à peu près incapable de développer une intrigue à plus de deux personnages !)

Par contre, dès ce premier roman, il est très facile d'identifier le fait qui, peu à peu, deviendra à la fois sa marque de fabrique mais aussi son principal problème : sa sécheresse stylistique (attention : j'utilise bien le mot sécheresse, et non le mot concision).

L'ensemble manque donc un peu de "chair", mais l'oeuvre fait plus de 300 000 signes, c'est un vrai roman, et non pas une nouvelle travestie en roman, comme la plupart de ses (nombreuses) dernières œuvres.

S'il n'y en a qu'un à lire chez Nothomb, c'est celui-là.

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