Jack Rosemblum rêve en anglais

Natasha Solomons

Le livre de poche

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Le pitch

Depuis qu'il a débarqué en Angleterre en 1937, Jack Rosenblum s’emploie à devenir un véritable gentleman britannique. Durant quinze ans, il a rédigé un guide exhaustif des us et coutumes de son pays d'adoption : il sait où acheter la marmelade, écoute tous les jours le bulletin météo de la BBC et ne parle plus allemand que pour proférer des jurons.

Malgré toute sa bonne volonté, son désir se heurte à la force d'inertie de son épouse Sadie, qui refuse obstinément d'oublier le monde juif allemand qui était le leur. Jack est pourtant persuadé d'avoir trouvé sa patrie.

Il ne lui reste d’ailleurs plus qu’une épreuve à surmonter pour réaliser son rêve : devenir membre d'un club de golf à Londres. On ne veut pas de lui ? Qu'à cela ne tienne, il quittera la capitale pour s'installer à la campagne et entreprendra de construire son propre green...

Mon avis

Voici le premier roman publié (en 2011) par Natasha Solomons, une des auteures qui montent en Angleterre.

Avant les succès du Manoir de Tyneford et, plus récemment, du Pianiste de Hartgrove Hall, cette jeune romancière s'est largement inspiré de ses origines familiales (une famille juive allemande ayant émigré en Angleterre entre les deux guerres) pour bâtir la toile de fond de ses deux premiers récits.

Jack Rosemblum n'est sans doute pas une réussite absolue, mais il porte en lui de grandes espérances (comme aurait dit ce brave vieux Dickens) et une partie des qualités qui rendent la prose de Natasha Solomons agréable à lire.

Difficile, dans cette histoire apparemment légère - voire même futile -, de ne pas à la fois sourire et même s'esclaffer devant les piques affectueuses que porte l'auteure à la société anglaise, dans laquelle elle s'est parfaitement intégrée.

Comme, d'une certaine façon, l'auteur de Snobs et Passé imparfait Julian Fellows (un véritable aristocrate pur souche, lui !), elle arrive à se moquer parfois violemment des travers de ses compatriotes, tout en gardant sur eux un œil et un ton affectueuse.

Humour et amour : voilà ce que porte en permanence la prose de Natasha Solomons.

Humour juif et anglais mêlé, sans jamais perdre de vue un véritable amour de ses personnages (même les méchants ne dépassent pas le stade du fortement agaçant !), la fable Jack Rosenblum (car c'en est une, cette histoire est par ailleurs bien peu vraisemblable !) et la plume de Natasha Solomons sont éminemment sympathiques.

Cependant, si elle possède un sacré sens de la narration, le scénario (Jack Rosenblum fait tout pour créer à partir de rien un parcours de golf de renommée internationale) est un peu trop léger et prévisible pour tenir complètement la distance.

Dommage que le roman ne comporte pas une centaine de pages en moins, il eut été presque parfait. Pour les amateurs de littérature britannique, indeed !...

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