Le pitch

Un ryu, un dragon volant des légendes japonaises, provoque un accident mortel avec un avion militaire dans le ciel de Tokyo. Ce simple fait suffirait à éveiller la curiosité de Mortimer, alors en tournée de conférence à Kyoto, mais voici qu'on tente successivement de l'enlever puis de le faire disparaître purement et simplement.

Ces événements en apparence non liés ont en fait un dénominateur commun : le professeur Sato, cybernéticien fameux et ami de Mortimer, qui a mis au point un engin destiné à remplacer l'homme dans les phases les plus périlleuses du voyage cosmique.

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Mon avis

C'est avec un brin de tristesse que je boucle aujourd'hui ma revue des albums réalisés par Edgar P. Jacobs.

Tristesse pour deux raisons.

La première est que Les 3 formules du professeur Sato est la dernière aventure créée par le père de Blake & Mortimer; il mourra d'ailleurs avant d'achever l'oeuvre, Bob de Moor réalisant l'essentiel du second tome.

La deuxième est que cette aventure japonaise est sans conteste la plus faible de toute son oeuvre. En la relisant, tout juste un demi-siècle après sa sortie, j'ai ressenti exactement la même déception profonde qu'à ma première lecture, alors que je n'étais qu'un jeune gamin.

Je ne vais pas m'étendre longtemps sur ces 92 planches, par charité.

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Projet crayonné de la couverture du 1er tome

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A l'exception de la couverture du premier tome et des douze premières planches, techniquement presque parfaites (comme Hergé et Roger Leloup, Jacobs adore dessiner les avions !), on s'ennuie ferme.

L'histoire mêle en un salmigondis indigeste des péripéties mille fois vues dans un japon "moderne" qui parait aujourd'hui bien terne.

C'est un obscur récit de S.F. avec des découvertes scientifiques totalement invraisemblables (récit qui tourne franchement au ridicule dans la deuxième partie de l'histoire).

On y retrouve tous les "tics" des épisodes précédents (Blake, Mortimer, Olrik et ses acolytes, By jove et Got damned !)

Pour résumer : on retrouve ici tous les défauts des albums précédents, mais sans aucune trace du brio scénaristique qui rendait jusqu'alors chaque aventure passionnante.

En fait - c'est triste à dire - on se contrefout totalement de ce qui se passe puisqu'on sait que tout cela va bien se terminer pour les gentils et très mal pour les méchants (mais pas au point de les tuer, ils pourront resservir plus tard).

Les 3 formules du professeur Sato ? Une triste préfiguration des innombrables reprises ultérieures par d'autres scénaristes et dessinateurs !