Le pitch

Au terme d'un voyage collectif en Europe, un dessinateur japonais fait étape en solitaire à Paris, dans l'idée de visiter les musées de la capitale. Mais, cloué au lit de sa chambre d'hôtel par une fièvre insidieuse, il se trouve confronté avant tout à une forme de solitude absolue, celle des souffrants en terre étrangère, privés de tout recours immédiat au coeur de l'inconnu. Alors que le mal lui laisse quelque répit, il met son projet à exécution, et se perd dans les allées bondées du Louvre.

Très vite, il va découvrir bien des facettes insoupçonnées de ce musée-monde, à la rencontre d'oeuvres et d'artistes de diverses époques, au cours d'un périple oscillant entre rêve et réalité, qui le mènera pour finir à la croisée des chemins entre tragédie collective et histoire personnelle.

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Vincent Van Gogh

Mon avis

Avec cet album de grandes dimensions (24*33 cm) publié en 2014, voilà en quelque sorte le testament graphique du maître Jirô Taniguchi, mort en 2017.

Une œuvre de commande, certes (publiée par Futuropolis en partenariat avec le musée du Louvre), mais Taniguchi a toujours gardé son intégrité intacte : on ne peut en douter un instant en parcourant cet album, une vraie déclaration d'amour à Paris et la peinture.

140 planches grand format où, dans de très grandes vignettes (parfois une, deux ou trois par pages), le mangaka tombé amoureux de la BD et de la culture européenne laisse libre cours à un plaisir manifeste.

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Page après page, dans une lecture "à l'envers", à la japonaise, le lecteur contemple les merveilles graphiques tirées du pinceau (à l'aquarelle) de Taniguchi.

Des vues somptueuses du Louvre (extérieur et intérieur), des reproduction partielles ou totales de chef-d'œuvre de la peinture et de la sculpture : on sent que l'homme s'est fait vraiment, vraiment plaisir, et ce plaisir, il le partage avec celui qui feuillette l'album.

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Ne comptez pas sur le scénario pour vous emporter.

Ici, pas de suspens comparable au Sommet des Dieux, mais plutôt une douce poésie onirique proche du Journal de mon père.

Une succession de rêverie où le héros rencontre et devise avec la victoire de Samothrace, Gustave Courbet, Vincent Van Gogh.

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Le dernier quart de l'album apporte cependant des informations passionnantes.

Il raconte (en noir et blanc) l'incroyable évacuation du musée durant la seconde guerre mondiale, pour soustraire ses innombrables trésors à la convoitise nazie.

Une opération rendue possible grâce à l'obstination de Jacques Jaujard, conservateur en chef des musées nationaux. Sans lui, qui sait ce que serait devenu le contenu d'un des plus beau musée du monde ?