L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde

Robert Louis Stevenson

Pavillons poche

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Le pitch

Lors d'une promenade nocturne dans les rues brumeuses de Londres, Utterson, notaire de son état, apprend que son vieil ami le Dr Jekyll a signé un chèque de dédommagement à la place d'un certain Mr Hyde qui avait bousculé une jeune fille.

Troublé par cette nouvelle, Utterson se plonge dans le testament de son ancien camarade d'études qui stipule qu'en cas de décès ou de disparition d'une durée supérieure à trois mois, tous ses biens devront aller à son " ami et bienfaiteur Edward Hyde ".

Ce document inquiète le notaire. D'abord parce qu'il ignore tout de ce Mr Hyde, ensuite parce que ce dernier commence à être associé à un monstre imprévisible et répugnant. Utterson va alors enquêter sur le lien qui peut unir le Dr Jekyll et Mr Hyde.

Mais il est loin d'imaginer les révélations macabres qui l'attendent.

Mon avis

Le cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde est certainement un des récits les plus adaptés de l'histoire de la littérature : télévision, cinéma, BD, elles se comptent par dizaines, en incluant certaines parodies dont la plus célèbre (et la plus réussie) est sans conteste Dr Jerry and Mister Love, de Jerry Lewis.

C'est dire l'importance de l'oeuvre : en écrivant ce très court roman (ou cette très longue nouvelle), Stevenson ne devait pas imaginer une seconde qu'il touchait à à un thème à la portée universelle !

L'histoire est universellement connue, je vous laisserais donc lire simplement le pitch, pour me concentrer sur deux points essentiels :

Bien qu'on le trouve dans plusieurs collections de poche "jeunesse", ce roman n'est absolument destiné aux enfants. Non qu'il soit particulièrement effrayant : ce n'est absolument pas le cas, du moins en lecture "frontale".

C'est une œuvre fantastique, pas d'horreur, et tout le malaise du lecteur vient du climat instauré par l'auteur, non des descriptions données.

Si l'oeuvre n'est pas pour les enfants, c'est tout simplement que son style est extrêmement soutenu (comme on dit maintenant en cours de français) et sa composition assez complexe.

Rassurez-vous : si un jeune enfant se plonge par hasard dans le récit, il ne dépassera pas la première page, tant elle est écrite dans un style d'une beauté classique étonnante, mais un peu absconse pour un débutant (la première phrase - superbe ! - fait dix lignes).

Le deuxième point, c'est le fascinant parallèle que l'on peut établir entre ce roman et Le portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde, écrit quatre ans plus tard (le premier est de 1886, le second de 1890).

Le dédoublement de personnalité, la double figure, la lutte du conscient sur l'inconscient, la dissimulation... les points de comparaison et les antagonismes sont multiples, et ils sont d'autant plus passionnants à étudier que les deux romans ont été écrits sans la connaissance des théories psychanalytiques que Freud développera au cours de la décennie suivante.

Ce petit roman par la taille, mais impressionnant par son importance, est à lire, absolument. Une heure de votre vie, ou à peine plus, mais vous vous en rappellerez longtemps...

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