Ma cousine Rachel

Daphné du Maurier

Le livre de poche

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Le pitch

Philip, sans la connaître, déteste cette femme que son cousin Ambroise, avec lequel il a toujours vécu étroitement uni dans leur beau domaine de Cornouailles, a épousée soudainement pendant un séjour en Italie.

Quand Ambroise lui écrira qu'il soupçonne sa femme de vouloir l'empoisonner, Philip le croira d'emblée. Ambroise mort, il jure de le venger.

Sa cousine, cependant, n'a rien de la femme qu'imagine Philip. Il ne tarde pas à s'éprendre d'elle, à bâtir follement un plan d'avenir pour finir par buter sur une réalité de cauchemar.

Mon avis

Depuis quelques années, j'emploie pas mal d'énergie - avec un certain succès - à réhabiliter Daphné du Maurier auprès des lecteurs français que je croise et avec lesquels je parle littérature anglaise.

Non que la grande auteure soit dévaluée; elle est tout simplement en partie ignorée - ou plus simplement oubliée - par une partie du public, alors qu'elle demeure, de l'autre côté de la Manche, dans le panthéon des grands auteurs anglais !

Mon travail consiste donc à convaincre mes interlocuteurs à tout simplement lire un de ses romans les plus connus : Rebecca, L'auberge de la Jamaïque, le recueil de nouvelles Les oiseaux, par exemple. Ils ressortent tous de leur lecture convaincus et enchainent sur le reste de son œuvre.

Le talent, unique, de Daphné du Maurier, est de parvenir à concilier - dans la majeure partie de ses récits - une toile historique avec un suspens psychologique digne d'un thriller. Tout cela avec un style classique absolument irréprochable.

C'est donc avec confiance que j'ai entrepris de relire Ma cousine Rachel, un de ses romans les plus célèbres, que je me rappelle avoir lu adolescent. Et, pour une fois, je suis tombé sur un os mémoriel.

Le roman a-t-il mal vieilli, ou bien est-ce moi (qui ai mal vieilli !) ! La vérité se trouve, comme souvent, sans doute entre les deux.

Intrigue d'une pesanteur et d'une lenteur fatigante, prévisible dès les premiers chapitres, avec un dénouement que certains trouvent habilement ambigu mais qui, de mon côté, m'a paru "facile" : passé les cinquante premières pages, je me suis sérieusement ennuyé, au point de parcourir le dernier tiers du livre en accéléré.

Mais peut-être aurais-je marché dans la combine scénaristique proposé par l'auteure si je n'avais très vite définitivement décroché de l'histoire, faute de croire un instant au personnage principal.

Même au début du XIX° siècle, Philip n'est pas un instant crédible : à 25 ans, le jeune homme, élevé bourgeoisement, vit dans une campagne anglaise fantasmée, loin de toute civilisation... ou du moins de toute présence féminine.

Vieux puceau à l'esprit aussi juvénile et immature qu'un gamin de 15 ans, il se comporte du début jusqu'à la fin du roman comme un imbécile (mal)heureux. C'est à la fois invraisemblable et diaboliquement exaspérant (deux baffes, le Philip !)

Vous l'avez compris, je n'ai pas marché, ni même trottiné, en compagnie de Daphné du Maurier. C'est bien la première fois que la gentlewoman britannique m'a laissé sur le côté de la route !

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