Les réquisitoires du Tribunal des flagrants délires

Pierre Desproges

Seuil

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Le pitch

" Le Tribunal des Flagrants Délires fonctionnait exactement comme un vrai tribunal, à cette différence près que ses membres étaient volontairement caricaturaux alors que les vrais le sont malgré eux. Desproges tenait le rôle du ministère public.

Pendant quelques semaines, des demi-vedettes et des quarts de star défilèrent dans le box des prévenus et le procureur les moucha pour leur plus grande satisfaction, tellement ils étaient ravis de passer à la radio. Puis, le succès de l'émission grandissant, de plus gros calibres demandèrent instamment à être jugés. Et à ce moment-là, Desproges devint carrément grandiose.

Non seulement il ne tint absolument aucun compte de leur notoriété mais encore il se mit à tirer à balles réelles sur ses cibles, alors que jusque-là il n'avait utilisé que la grenaille. Pour la première fois à la radio, des gens aussi importants que Patrick Poivre d'Arvor, Jean d'Ormesson ou Daniel Cohn-Bendit, en prirent carrément plein la gueule sans pouvoir s'essuyer. " Bernard Morrot.

L'édition intégrale enrichie de photographies de la plus culte des émissions de France Inter, accompagnée d'une préface de François Morel.

Mon avis

Pour les fondus de Pierre Desproges (j'en fais partie, assumé !) Le tribunal des flagrants délires restera comme son acmé audiovisuel loin, dans l'ordre décroissant, devant ses interviews du Petit rapporteur, et ses courts billets de La dernière minute de Monsieur Cyclopède.

Malheureusement, le texte de ses interventions en tant que Procureur de la république (si, si !) n'avait jamais été, jusqu'à présent, correctement recensé (je sais, c'est un mot peu usité de nos jours, mais faites un effort, que Dieu me tripote !).

Voilà enfin, trois décennies après sa disparition accidentelle et néanmoins précoce d'une cruelle sortie de route cancérigène, l'édition ultime de ces textes qui auront tout autant marqué les prétoires que les auditeurs de France Inter (dont je fus un auditeur zému).

Quand je dis ultime, c'est ultime.

N'espérez pas écluser la matière en quelques heures de lecture cette l'intégrale des réquisitoires de Pierre Desproges.

Elle remplit largement, en caractères serrés, plus de 400 pages d'un volume généreux, et vous accompagnera de longs moments (j'en conseille une lecture fragmentée, pour en apprécier vraiment tout le sel).

Belle couverture avec un beau papier très épais vergé chiffon (j'aime bien l'expression), du rouge et encore du rouge (guillotine ! guillotine !), l'éditeur ne s'est pas foutu du lecteur.

L'auteur non plus : les textes, fruits d'une production quotidienne, sont forcement d'une qualité inégale, mais la production moyenne est d'un niveau exceptionnel.

Impossible de ne pas se surprendre en train de rigoler bêtement, au détour d'une page particulièrement débile et néanmoins virtuose (allez lire le réquisitoire contre le dénommé JM Le Pen, vous m'en direz des nouvelles...).

A faire lire et à réciter dans les clubs de lectures, moi j'vous dis mon bon monsieur !

 

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