Le pitch

Pour impressionner une fille et contrarier son père, le jeune Juan Rico s'engage dans l'Infanterie mobile, le corps d'armée réputé le plus dangereux. Après tout, il n'en a que pour deux ans, et la guerre est loin, aux confins de la galaxie.

Mais tandis qu'il effectue ses classes et découvre la discipline sévère d'un bataillon d'élite, le conflit prend une nouvelle dimension, et le voilà embarqué dans une série de batailles mortelles qui le transformeront à jamais.

Mon avis

Robert A. Heinlein, c'est du sérieux, un des auteurs majeurs de l'âge d'or de la SF, un contemporain et concurrent des plus grands, comme Arthur C. Clarke ou Isaac Asimov.

Avec Starship troopers, voici l'occasion de (re)découvrir sous une nouvelle traduction un roman publié jusque là en France sous le titre Etoiles, garde à vous !, un titre un peu ridicule puisque le titre original américain est bien Starship troopers.

Un préalable : en abordant ce très grand classique, perdez de vue toute référence avec son adaptation au cinéma réalisé en 1997 par Paul Verhoeven car, sinon, vous risquez d'être, soit déçu, soit déconcerté, car le film (que j'adore) n'a quasiment rien à voir avec le roman !

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L'affiche du film de Paul Verhoeven

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Le film mettait l'accent sur les combats entre les humains et une race d'extra-terrestres.

Ultra violent et spectaculaire, il proposait avant tout deux heures de distraction - un vrai popcorn movie.

Avec le roman de Heinlein, rien de tout cela.

L'auteur consacre une partie de son récit à la guerre intersidérale (avec notamment un premier chapitre stupéfiant où, pendant plus de trente pages, le lecteur est immergé dans une opération militaire du futur hallucinante de vérité) mais c'est presque accessoire dans une histoire où le sujet est, avant tout, la vie militaire et le pouvoir.

Starship trooper suit un jeune homme qui s'est engagé dans l'armée sur un coup de tête et qui, au fil des années, va se former au métier militaire, s'entrainer, et finalement devenir un militaire de carrière.

Toute la première partie du livre est consacrée à sa formation.

Scènes fascinantes où j'ai eu l'impression de trouver la source d'inspiration, flagrante, de Stanley Kubrick pour développer la première partie de son film Full metal jacket, réalisé près de 30 ans plus tard.

Mêmes scènes, mêmes méthodes, même processus d'assujettissement du novice par la contrainte pour le rentrer dans le moule de sa nouvelle vie.

Le reste du roman n'est - même si cela ne paraitra pas évident à tous les lecteurs - qu'une vaste réflexion sur le pouvoir politique, le droit des humains à participer - ou pas - à la vie démocratique (et notamment par le vote), le rôle de l'armée dans la vie d'une civilisation.

C'est passionnant, complexe, une occasion de remettre en perspective certaines des idées que l'on peut avoir sur ces sujets.

Attention : ne tombons pas - comme de nombreux commentateurs - dans le piège qui consiste à croire que Robert A. Heinlein (qui a passé cinq années dans l'armée avant de se lancer dans l'écriture)) était un vieux réactionnaire favorable à une prédominance de certaines institutions oligarchiques au détriment d'une libre démocratie, simplement parce que certains de ces personnages développent ces idées !

Au contraire : l'effet "perspective" ainsi créé permet de mieux réfléchir. Et quoi de mieux qu'un livre qui fait réfléchir, n'est-ce pas ?!

Un classique incontournable de la SF.