La poursuite du bonheur

Douglas Kennedy

Belfond

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Le pitch

Manhattan, Thanksgiving 1945. Artistes, écrivains, musiciens... tout Greenwich Village se presse à la fête organisée par Eric Smythe, dandy et dramaturge engagé. Ce soir-là, sa soeur Sara, fraîchement débarquée à New York, croise le regard de Jack Malone, journaliste de l'armée américaine.

Amour d'une nuit, passion d'une vie, l'histoire de Sara et Jack va bouleverser plusieurs générations. Un demi-siècle plus tard, à l'enterrement de sa mère, Kate Malone remarque une vieille dame qui ne la quitte pas des yeux. Coups de téléphone, lettres incessantes...

Commence alors un harcèlement de tous les instants. Jusqu'au jour où Kate reçoit un album de photos... La jeune femme prend peur : qui est cette inconnue ? Que lui veut-elle ?

Mon avis

Vous n'avez jamais lu Douglas Kennedy, vous ne faites pas partie de la cohorte de lecteurs qui, durant des années, ont dévoré -à juste raison - tous ses premiers livres ?

Quel dommage ! Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire...

Ne partez surtout pas sur l'idée préconçue que cet auteur américain d'origine, mais français de cœur est un auteur grand public, dans le mauvais sens du terme, celui qui induit le fait que plus que c'est grand public, plus c'est facile et mal écrit.

Car Kennedy n'est pas de la dimension de certains auteurs dont je tairais le nom pour ne pas les offenser, qui publient chaque année à date fixe un roman "à suspens" (vous voyez de qui je veux parler) ou un roman "d'amour" (là, aussi, pas la peine de mettre un nom), qui ne possède ni fond, ni forme.

S'il a su conquérir le public français, au fil du temps, c'est parce que quasiment tous ses premiers romans sont formidables.

La poursuite du bonheur fait partie de ceux-là.

Kennedy a tout compris à la technique narrative, ces romans sont terriblement bien construits, structurés, mais c'est bien pour le plaisir des lecteurs.

A l’époque où il écrit La poursuite du bonheur, il n'est pas encore tombé dans le travers du schéma scénaristique dont il abusera par la suite (un personnage central - homme ou femme - subit les pires ennuis de la vie, se retrouve au fond du trou, pour entamer ensuite une remontée exaltante vers la réussite).

Ce grand roman (600 pages en version brochée, près de 800 en poche) possède une structure complexe mais d'une grande lisibilité.

Sur un fond historique d'une réelle épaisseur (toute l'ambiguïté de la période du maccarthysme est très restituée), l'auteur développe une histoire d'amour intense, engluée dans les difficultés d'une époque, malmenée par les faiblesses de ses protagonistes.

Impossible de ne pas être profondément touché par le destin déchirant de ces personnages qui s'aiment mais qui ne parviennent pas forcement à vivre leur vie jusqu'au bout de leur passion (L'homme qui voulait vivre sa vie est le titre du premier succès de Kennedy).

La capacité de Douglas Kennedy à développer des personnages dont la dimension psychologique est d'une réelle complexité est, sans conteste, la marque des grands auteurs.

Populaires.

Oui, c'est cela : Kennedy est un grand auteur populaire, dans le meilleur sens du terme.

Il faut acheter ce Tourne Page absolu (impossible de décoller du bouquin avant d'avoir tourné la dernière page !) et l'offrir.

Vous ne serez pas déçu, faites-moi confiance !

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