Les hommes ont peur de la lumière

Douglas Kennedy

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Le pitch

Direction Los Angeles et une Amérique rongée par la crise... Le bouleversant portrait d'un homme bien, piégé par la violence.

Brendan, la cinquantaine fourbue, est chauffeur Uber à Los Angeles. Une course, deux courses, trois courses... Sa matinée s'enchaîne, sans joie, quand cette gentille dame lui renvoie son premier sourire de la journée. Direction une clinique pratiquant l'avortement, où sa cliente travaille comme bénévole. Mais arrivés sur place, le bâtiment s'enflamme. Les voilà lancés dans une course-poursuite impitoyable à travers la cité des anges, où certains " pro-vie " ont manifestement un peu trop tendance à souhaiter les voir morts...

Parce qu'il faut, parfois, sortir de l'ombre. Et braver la lumière...

Mon avis

Avec Douglas Kennedy, on se connait depuis un sacré paquet de temps.

Depuis le début en fait, à l'époque où Piège nuptial s'appelait Cul de sac. Plus de 25 ans, nom d'un chien; sacré bail, cela ne me rajeunit pas !

Pendant des années, j'ai été le plus fervent supporter de cet auteur, au fur et à mesure que sa notoriété grandissait.

Après, il y a eu des hauts et des bas, entre romans plus ou moins réussis et essais toujours impeccables.

Aujourd'hui, me voilà en train de refermer Les homme sont peur de la lumière, avec une déception à la hauteur de mes attentes.

Sans doute parce que Douglas Kennedy n'a pas su choisir entre essai et roman, justement.

Si cela avait été un essai sur les dérives fondamentalistes des américains chrétiens, j'aurais sans doute apprécié, comme j'ai vivement apprécié les chroniques qu'il rédige depuis deux ou trois ans dans Le journal du dimanche, consacrées aux fractures de la société américaine.

Si cela avait été un pur roman, j'aurais pu aimer, s'il avait consacré un peu plus de temps à la construction de son intrigue, taillée ici à coup de hache et d'invraisemblances.

Malheureusement, l'essai est pollué par un dernier tiers de scénario indigne de l'auteur, tant tout est téléphoné, dramatisé, exagéré (j'avais tout deviné à l'avance, en plus !)

Et le roman est englué dans une charge tellement dramatiquement documentarisée sur les extrémistes mentionnés plus haut que le lecteur qui connait un peu la société américaine et les thèmes abordés (le lecteur, c'est moi, et peut-être vous ?) finit pas soupirer en tournant les pages.

Paradoxe : les méchants sont tellement nombreux et très méchants qu'on finit par trouver les gentils bien fades !

Quel dommage, car reste la qualité de narration - intacte - du grand auteur franco-américain, même si j'ai eu l'impression de lire un bouquin publié parce qu'il faut bien en sortir un tous les 18 mois.

Grosse déception.

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