Le pitch

En 1943, le monde est en guerre, mais aux USA la mafia est prospère. Après avoir régné sur le trafic d'alcool en Floride, Joe Coughlin a passé la main à son second Dion Bartolo. Joe agit comme conseiller occulte pour les gangsters Meyer Lansky et Lucky Luciano.

Mais un jour, il reçoit la visite d'un gardien de prison qui est porteur d'un terrible message : quelqu'un veut sa peau. Troublé par cette mise en garde, Joe cherche à découvrir qui est son ennemi.

L'enjeu est d'autant plus sérieux qu'une taupe a rencardé la police sur l'existence d'un labo de drogue clandestin...

Mon avis

Trois ans après Ils vivent la nuit, Dennis Lehane revient avec ce roman à la couverture splendide qui en est le prolongement direct, narrant la suite du destin de Joe Coughlin, ce gangster d'origine irlandaise qui tente de frayer son chemin au milieu de la mafia italienne.

Eh bien, c'est un vrai plaisir de retrouver cet auteur majeur, non pas au sommet de sa forme (on est encore loin de ses meilleurs romans, dont Un pays à l'aube, qui marquait six ans plus tôt le début de cette saga), mais en bien meilleure disposition que ces dernières années !

C'est bien simple : Lehane a retrouvé sa sincérité, et tout son talent, en allant au plus court. Le roman est dépourvu de tous les artifices du texte précédent, et la ligne narrative très allégée.

Il consacre l'essentiel de son temps à fouiller le personnage de Coughlin, à l'analyser, le disséquer, alors qu'autour de lui tout le monde dans lequel il évolue par à vau-l'eau. Il parvient ainsi à sortir quelques très belles pages, d'une grande sincérité et parfois même émouvantes. Au centre du récit, le chapitre 15 est particulièrement réussi.

Autant le dire tout de suite : comme dans tous les grands textes de Lehane, ce n'est vraiment, vraiment pas gai. Mais c'est à lire, de préférence quand on a le moral !