Les dieux du verdict

Michael Connelly

Calmann-Levy / Livre de poche

Partager sur :

Le pitch

Après avoir perdu son élection au poste de procureur, l’avocat Mickey Haller est au plus bas. Son ex s’est éloignée de lui et sa fille ne lui parle plus-: elle lui reproche d’avoir fait libérer un alcoolique qui s’est aussitôt empressé de prendre le volant et de tuer une mère et sa fille.

Mais un jour, il reçoit un texto de son assistante-: appelle-moi – 187. 187 étant le code pour «-meurtre-», Haller sait qu’il va devoir se remobiliser pour défendre l’accusé. Mais la victime, Gloria Dayton, est une ancienne prostituée que Mickey aimait beaucoup et qu’il pensait avoir aidée à rentrer dans le droit chemin.

Découvrir qu’elle l’a dupé en continuant de se prostituer et imaginer que c’est peut-être lui qui l’a mise en danger le met rapidement sous pression. Sans compter que certains personnages qui devraient faire respecter la loi se montrent violents et malhonnêtes. Ils n’apprécient pas qu’Haller se mêle de leurs affaires.

Hanté par les fantômes de son passé, l’avocat devra travailler sans relâche et user de tous ses talents pour résoudre l’affaire.

Mon avis

J'ai un peu hésité à laisser le pitch de l'éditeur dans son intégralité car il en raconte, à mon goût, beaucoup trop. Pourquoi dévoiler ce qui constitue l'essentiel des premiers chapitres ? Cette manie de tout dévoiler à l'avance m'exaspère, un peu comme les bandes annonces de film où l'on voit défiler en cent vingt secondes l'histoire dans son intégralité en accéléré...

Mais bon : vous savez au moins à quoi vous attendre, si cette intrigue ne vous intéresse pas, passez votre chemin ! Mais cela serait un peu dommage, car si cet énième roman de Michael Connelly est très loin d'être un de ses meilleurs, ce n'est pas non plus une catastrophe, comme le sera le suivant (Mariachi Plaza).

Retrouver Mickey Haller est toujours un plaisir, car le demi-frère de Harry Bosch, le héros principal récurrent de Connelly, n'est pas, contrairement à son frérot, complètement usé par excès d'utilisation. Ô, je ne dis pas que Haller n'est pas, lui aussi, un peu cabossé par la vie (un souci avec les femmes, et un réel problème avec sa fille adolescente, comme Bosch), mais il est plus jeune, et Connelly a encore de quoi gratter sur la carcasse pour nourrir le personnage.

Heureusement d'ailleurs, car le background de l'histoire (l'arc narratif, comme les spécialistes disent maintenant pour les séries) est un peu léger, la trame trop mince, on voit à travers le tissu de l'intrigue et l'auteur a beaucoup de mal à maintenir un semblant de suspens jusqu'au bout. Alors il utilise ce qui est la pire des facilités : il tue des personnages récurrents (grave erreur, il va falloir en créer d'autres pour les prochains romans !).

Mickey Haller est avocat de la défense, alors Les dieux du verdict - joli titre ! - est en partie (toute la seconde partie, en fait) un polar de prétoire. Avec des manœuvres de procédure, des négociations, des intimidations. Si les arguties juridiques vous fatiguent, il vaut mieux ne pas tenter votre chance. Par contre, si les finesses de plaidoirie vous ravissent, ce roman est pour vous.

Quoique, à tout prendre, dans ce genre de thriller juridique, John Grisham est au moins trois fois supérieur à Michael Connelly, qui restera avant tout comme un spécialiste du polar côté policier. Si vous voulez des bons titres de Grisham, écrivez-moi, je me ferais un plaisir de vous renseigner !

 

Acheter sur Amazon

Du même auteur