The time before

Cyril Bonin

Bamboo

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Le pitch

Réussir sa vie demande parfois d'écrire de nombreux brouillons. Un soir de 1958, le photographe Walter Benedict vient en aide à un vieux vendeur à la sauvette que des loubards agressent. En guise de remerciement, le vieillard lui offre un talisman garantissant une vie réussie à celui qui le porte. Il suffit à Walter de penser à un moment de sa vie pour y revenir et corriger une éventuelle fausse route.

Walter a désormais en main l'instrument idéal pour réussir sa vie, devenir riche, séduire la femme qu'il aime : tout le temps nécessaire pour parvenir à une vie parfaite. Mais la perfection fait-elle partie de ce monde ?

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The time before

Mon avis

Comment Cyril Bonin fait-il ? C'est la question que je me suis posée en découvrant la bibliographie de l'illustrateur-scénariste. Pas moins de 20 albums en vingt ans !

La performance est d'autant plus étonnante que, depuis une dizaine d'années, il est passé d'un statut de pur illustrateur à celui d'un auteur complet...

Cette question mis à part, je dois bien admettre que The time before, l'album one shot par lequel je découvre Cyril Bonin, est tout à fait réussi, tant sur le plan graphique que scénaristique.

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Pourtant, le sujet abordé était sacrément casse-gueule : les histoires de remontée dans le temps pour revivre et changer sa propre vie sont légion dans le paysage littéraire et cinématographique, la plus célèbre étant bien évidemment le film Un jour sans fin, avec Bill Murray.

Et pourtant, après un début que l'on imagine introduire un traitement assez conventionnel, l'entreprise est menée avec originalité vers des terrains qui ne manquent pas de surprises.

Je ne vous donnerais pas d'exemple précis, car le plaisir de lecture vient essentiellement de ces switchs inattendus, mais faite-moi confiance : l'imagination de Cyril Bonin est subtile et il évite quasiment tous les écueils d'une telle entreprise.

En fait, j'ai eu parfois l'impression qu'il se référait, de manière parfois presque explicite, à deux œuvres dont je n'imagine pas une seule seconde qu'il ne les ai pas lues et vues.

La première, c'est un livre cher à mon cœur, le Replay de Ken Grimwood.

Allez voir ma critique, vous comprendrez.

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The time before

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La seconde, c'est le film Il était temps, de Richard Curtis (l'auteur de Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Nothing Hill, Love actually...).

Visionnez ce magnifique film après avoir lu The time before : vous serez saisi par la manière très différente dont les deux auteurs ont traité un point de départ presque identique.

Conclusion : un scénario habile, ancré avec habileté dans les années 50 pour mieux mettre en valeur les graphismes de Cyril Bonin, passionné par la période.

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The time before

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En une centaine de planches baignées dans une douce lumière privilégiant presque systématiquement l'orange ocré et le vert d'eau, l'illustrateur privilégie les atmosphères sereines, particulièrement adaptées à son dessin technique, fin et fluide (à l'exception des visages, que je n'aime pas beaucoup).

Toutes ces remarques mises bout à bout, pas besoin de vous le répéter : allez jeter un œil (voir deux !) sur cet album, élégant et intelligent, vous ne serez pas déçu !  

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