[Idées Cadeaux] 10 livres qui parlent… des livres

Posté le 24 mars 2017, par letournepage, dans Le coin cadeau

 

Un des principaux sujets traités par les auteurs a toujours été… le livre et tout ce qui gravite autour : les romanciers, les éditeurs, les bibliothèques, les librairies et les lecteurs !

Quoi de plus normal, en effet, que de parler de soi-même, des affres de la création, mais aussi du résultat de son travail?

Parfois, cette réflexion autocentrée permet aux auteurs de produire de merveilleux textes. Mais trop souvent, le lecteur se dit en refermant l’ouvrage, dépité, que ce produit de mirage de nombril aurait dû être réservé à l’auteur lui-même, for your eyes only …

Aujourd’hui, parlons un peu de ce monde magique : qui, quoi, comment, bio, humour, sérieux, fantastique…

Une sélection d’ouvrages qui abordent ce qui est , à n’en pas douter, une de vos passions !

*

Les grands livres qui parlent… des livres

– Cliquez sur la couverture du livre pour accéder à la page Amazon afin de l’acquérir,

ou sur le lien « Lire la suite » pour accéder à la critique complète du livre  –

Rappel : le modèle économique du Tourne Page repose sur le principe de l’affiliation. En cliquant sur le lien permettant d’accéder au partenaire du Tourne Page, Amazon, pour acquérir un livre conseillé, le visiteur permet au Tourne Page de percevoir une commission sur le chiffre d’affaires réalisé par son intermédiaire.

Le Tourne Page a été créé pour la promotion du livre et de la lecture. Pour que l’entreprise puisse vivre et prospérer (elle représente un investissement en temps quotidien considérable) mais aussi pour qu’elle garde son indépendance, il est essentiel que les visiteurs passent par ces liens pour acheter les livres qu’ils ont identifiés sur le site.


Comme un roman

Comme un roman – Daniel Pennac

Folio – 197 pages – 6.50 €*

Le pitch : Un prof peut-il conseiller à ses élèves de sauter les pages d’un livre, de ne pas finir un roman et même de ne pas lire ? Oui, si c’est le seul moyen pour les faire entrer dans le monde magique des livres.

C’est en tout cas le parti pris de Daniel Pennac : auteur à succès, il est aussi professeur de français, et il a bien compris qu’il ne sert à rien de vouloir forcer les élèves : si on leur donne le droit de sauter les premières pages de description du Père Goriot de Balzac, on leur laisse une chance de se laisser envoûter par Rastignac.

Redonner aux lecteurs un accès aux textes , rendre aux textes leur pouvoir de fascination, de subversion, de magie : tel est le credo de ce traité de lecture, qui est en fait un véritable traité d’humanisme. Et qui se lit, bien sûr, « comme un roman »

Mon avis : Attention ! Attention ! Ce livre est fondamental ! Je le considère tout simplement comme le meilleur essai sur la lecture jamais écrit (s’il y en a d’autres de ce niveau, je vous remercie de me les signaler !).

Il est rare, au cours d’une vie, d’entrer en empathie totale avec un texte, c’est pourtant ce qui m’est arrivé avec Comme un roman.

Je suis sorti de sa lecture en me disant que j’avais trouvé en Daniel Pennac un frère, un frère de lecture ; il n’y a pas de fraternité plus forte que celle de la lecture, sa solidité va parfois bien au-delà de la fraternité biologique ! Je me suis dit que j’aurais pu écrire ce livre de la première à la dernière ligne, quasiment sans en changer un mot…

Bien : une fois cette déclaration d’amour faite, que dire du fond de cet essai ? Très simple : Pennac tente (et parvient) de nous expliquer ce qu’est un livre, l’amour d’un livre, l’amour de la lecture. Comment apprendre à l’autre (son enfant, son élève) à aimer lire.

⇒ Lire la suite


La reine des lectrices

La reine des lectrices – Alan Bennett

Folio –  128 pages – 4.80 €*

Le pitch : Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion potin pour la lecture ? Si, d’un coup, rien n’arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu’elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?

C’est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, Jean Genet et bien d’autres défilent sous l’œil implacable d’Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s’inquiète.

Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l’implacable protocole de la maison Windsor.

Un succès mondial a récompensé cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture

Mon avis : Le pitch est complet et très clair, il vous a déjà entièrement dévoilé l’intrigue et le propos de ce livre très bref, qui se lit en moins de temps qu’il n’en faut pour visionner un film.

Par contre, il ne peut transcrire le petit plaisir  – même pas coupable – que l’on se fait en souriant aux péripéties de cette reine qui – ça, on sait que c’est vrai ! – ne manque pas de caractère.

Sur le ton de la  comédie – car c’est une pure comédie, comme les anglais le font si bien, avec cet humour plein d’auto-dérision sur leurs propres travers – l’auteur brocarde avec bonheur, jubilation, mais beaucoup de gentillesse, les institutions britanniques et, plus particulièrement.

⇒ Lire la suite*


L'homme qui aimait trop les livres

L’homme qui aimait trop les livres – Allison Hoover Bartlett

Pocket – 264 pages – 6.95 €

Le pitch : Un voleur de livres rares, un libraire obstiné, l’histoire d’une traque haletante entre deux amoureux du livre.

Jusqu’où iriez-vous pour mettre la main sur le livre de vos rêves ? Mieux encore, jusqu’où iriez-vous pour avoir une bibliothèque remplie de vos livres préférés ?

L’Américain John Gilkey a dérobé pour 200 000 dollars de livres anciens. Son but, réunir une collection à son image. C’était compter sans la ténacité de Ken Sanders, libraire irascible, qui s’improvise détective et mène l’enquête.

À travers le récit de cette traque, l’auteur nous plonge dans l’univers fascinant du livre ancien en se posant toujours cette question : de quoi serions-nous capables par amour des livres ?

Mon avis : Enquête journalistique 100 % véridique, L’homme qui aimait trop les livres est une plongée dans un monde que nous, européens, connaissons bien mal.

La bibliophilie, telle qu’elle est pratiquée actuellement aux Etats-Unis, n’a franchement rien à voir avec la passion des livres rares vécue en France, par exemple.

Dans notre beau pays, un bibliophile recherchera les éditions rares, les éditions limitées de livres célèbres. Il pourra y consacrer un beau budget, un sacré budget, même, mais rien à voir avec ce qu’un riche américain sera prêt à mettre pour, mettons, l’édition originale d’un roman majeur d’un auteur connu de l’après-guerre.

En France, quelques dizaines, voire centaines d’euros. Quatre chiffres ? C’est l’exception ! Aux U.S., des milliers, des dizaines de milliers – des centaines de milliers ! – de dollars !

⇒ Lire la suite*


51JgmdQUHbL._SX306_BO1,204,203,200_

L’histoire épatante de M. Fikry & autres trésors

Fleuve éditions – 240 pages – 18.90 €*

Le pitch : La vie est plus belle lorsqu’elle s’écrit à plusieurs.

A.J. Fikry a l’un des plus beaux métiers du monde : il est libraire. Un libraire misanthrophe et bourru qui file un mauvais coton depuis le décès de Nic, son épouse. Peu importe, livre ou être humain, il est devenu bien difficile de trouver grâce à ses yeux.

L’irrésistible petite Maya va pourtant fendre son armure. Sa maman souhaitait qu’elle grandisse au milieu des livres et l’a donc laissée dans les rayons de l’unique librairie d’Alice Island. C’est ainsi qu’ A.J., faussement récalcitrant, se retrouve à pouponner ce chérubin aussi malicieux que despotique.

Et dans le sillage de ce duo improbable, tout leur entourage va découvrir que les aventures étonnantes, épatantes et émouvantes n’arrivent pas que dans les livres.

Mon avis : Lorsqu’on m’a offert L’histoire épatante de M. Fikry & autres trésors, j’ai commencé par frémir. Un titre pareil, une couverture scrapbookée comme celle-là… Tout cela sentait à plein nez le roman un peu niais tel qu’il en sort des dizaines tous les mois pour tenter de profiter de l’aspiration commerciale de quelques succès…

Cette impression s’est malheureusement un peu confirmé durant les premiers chapitres, un héros libraire, veuf, un peu ronchon et maniaque, une commerciale d’une maison d’édition plus jeune, très gentille, et puis tiens, une petite fille adorable, deux ans, abandonnée par sa maman, que le libraire va recueillir, toujours un peu ronchon…

Aïe, cela sentait vraiment l’overdose de sucre et la panne littéraire, sauf que… petit à petit, le ciel s’est dégagé, le scénario ne s’est pas déroulé exactement comme prévu, les dialogues se sont révélés plutôt drôles et – miracle – quelques scènes assez touchantes ont déboulé… résultat : j’ai fini par me surprendre à poursuivre la lecture de ce feel good book – car cela en est un – avec un petit sourire aux lèvres, et aller rapidement jusqu’à la fin…

⇒ Lire la suite*


51u2+Sc3ZqL._SX323_BO1,204,203,200_

Propos cocasses et insolites entendus en librairie – Jen Campbell

Baker Street – 208 pages – 14 €*

Le pitch : Ce recueil, best-seller outre-Manche, réunit les questions les plus drôles, surprenantes et bizarres que les gens posent parfois à leurs libraires. Et pourtant rien n’a été inventé !

Poète et nouvelliste, Jen Campbell s’est inspirée de son expérience de libraire à Édimbourg et à Londres pour rapporter dans un blog ses conversations invraisemblables, étranges ou extravagantes avec certains clients.

Le succès de son blog lui a donné l’idée de partager sous forme de recueil ces perles complètement inouïes et pourtant vraies ! Le livre a déjà été traduit dans une dizaine de pays. Suite au succès du livre (best-seller du Sunday Times), un deuxième volume est sorti deux ans plus tard.

Mon avis : Si vous êtes passionné par les livres (ce qui est forcément le cas, sinon vous ne seriez pas en train de vous balader du côté du Tourne Page !), voilà un de ceux que vous devez absolument avoir dans votre bibliothèque et offrir à vos coreligionnaires : c’est un petit cadeau pas cher et parfait!…

Oh, attention, ce n’est pas une oeuvre littéraire immortelle, un chef-d’oeuvre du roman, un recueil de nouvelles inoubliables ! Rien de consistant, rien de sérieux, non, juste un pur moment de détente, une ou deux heures destinées à vous faire sourire, rire, ou vous indigner.

Vous avez fantasmé ne serait-ce qu’une fois d’aider des inconnus à chercher, trouver un livre ? Alors lancez-vous, et découvrez ce qu’est la dure réalité d’un libraire. Rien de romantique, croyez-moi !

⇒ Lire la suite*


41FZsws5fKL._SX301_BO1,204,203,200_

Gaston Gallimard – Pierre Assouline

Folio – 672 pages – 9.80 €*

Le pitch :  » Pourquoi Gallimard ? Parce qu’il fut unique et exceptionnel.

Certes, de grands éditeurs, il y en eut d’autres et non des moindres. Mais de tous ceux qui s’étaient lancés dans cette aventure au cours de la première décennie du siècle, il fut certainement le seul, au soir de sa vie, à pouvoir éventuellement se permettre de feuilleter l’épais catalogue de sa maison d’édition en se disant : la littérature française, c’est moi. « 

Mon avisGaston Gallimard, c’est la figure marquante, tutélaire de l’édition française.

Quant à Pierre Assouline, c’est sans doute le meilleur biographe des figures de la littérature et de l’art français du dernier demi-siècle.

Alors vous pensez, quand Assouline se penche sur la vie de Gaston…

Cela donne un essai absolument indispensable pour tout ceux qui s’intéresse, de près ou de loin, au secteur de l’édition moderne dont Gaston Gallimard fut, sans le moindre doute, l’inventeur. Attention : pour ceux qui le sujet n’est pas familier, l’ouvrage risque sans doute de paraître un peu abscons, tant les références sont nombreuses.

⇒ Lire la suite


Un dernier verre au bar sans nom

Un dernier verre au bar sans nom – Don Carpenter

10/18 – 480 pages – 8.40 €*

Le pitch : Lorsqu’il rencontre Jaime sur les bancs de la fac, Charlie en tombe immédiatement amoureux. Elle est bien meilleur écrivain, mais c’est lui qui décroche un prix et ambitionne d’écrire le «Moby Dick de la guerre ».

Dans le sillage charismatique du couple, déménagé à Portland, une bande d’écrivains se forme. Au tournant des années 1950-1960, tous rêvent de succéder à une Beat Generation agonisante. De la Californie à l’Oregon, entre succès éphémères et échecs cuisants, ils écument les bars de la côte Ouest et font le deuil de leurs illusions.

Ce magnifique roman posthume, tiré de l’oubli grâce au dévouement de Jonathan Lethem qui s’est occupé d’éditer le manuscrit, déploie tous les thèmes chers à Don Carpenter qui y livre une ultime déclaration d’amour, amère mais lumineuse, à la littérature.

Mon avis : L’histoire de l’édition est jalonnée de textes inédits de grands auteurs retrouvés après leur mort et publiés, tels quels ou retravaillés, dotés d’un important appareil critique pour expliquer l’intérêt d’une telle publication.

La plupart du temps, le résultat est décevant, parfois même pitoyable. Car, si l’auteur n’avait pas proposé le roman, les nouvelles ou l’essai à un éditeur, c’est sans doute parce qu’il considérait que le texte n’en valait pas la peine; et qui mieux que l’auteur peut juger de la valeur de ses propres écrits ?

Mais, de temps un temps, un petit miracle survient.

Et c’est le cas pour Un dernier verre au bar sans nom qui, remanié a minima par l’auteur Jonathan Lethem comme ce dernier l’explique fort bien et de manière totalement transparente dans la postface du livre, se révèle être un bijou de roman, un véritable petit chef-d’oeuvre !

⇒ Lire la suite*


*La revanche des bibliothécaires

La revanche des bibliothécaires – Tom Gauld

Editions 2024 – 160 pages – 17.00 €

Le pitch : À grands coups de diagrammes abscons, de schémas absurdes et de strips hilarants, c’est le grand portrait du petit monde du Livre que Tom Gauld nous brosse ici, avec humour, finesse et intelligence ! Moins tatoué qu’Augustin Trapenard mais pas moins drôle que Bernard Pivot, Tom Gauld est publié chaque semaine dans le cahier littéraire du Guardian et il s’est imposé, en quelques années, comme l’un des auteurs incontournables du monde Anglo-saxon. Avec ce nouvel album, il nous offre de quoi réveiller notre rentrée littéraire…

Lectrices, lecteurs, amoureux des livres de tout poil : voici votre nouveau livre de chevet !

*

La revanche des bibliothécaires

Mon avis : La revanche des bibliothécaires s’adresse au lecteurs, aux libraires, aux éditeurs et aux bibliothécaires. Tout ceux qui sont pris la main dans le sac, chaque jour; dans le sac de livres, bien entendu !

Le sujet est, plus ou moins, toujours le même : les multiples défauts et mauvaises habitudes des acteurs du livre. Comme c’est terriblement british, c’est souvent très drôle. L’humour british dans toute sa splendeur, le rire naissant de la justesse des observations de l’auteur.

Avec Tom Gauld, les auteurs et les lecteurs sont tous de grands névrosés et, comme le lecteur de l’album (c’est vous, c’est moi !) se reconnait là, si vite et si justement croqué, il rit.

Parfois un peu nerveusement, mais il rit.

⇒ Lire la suite


Martin Eden

Martin Eden – Jack London ( 1909)

Folio – 592 pages – 8.10 €

Le pitch : Martin Eden, un marin de vingt ans issu des quartiers pauvres d’Oakland, décide de se cultiver pour faire la conquête d’une jeune bourgeoise. Il se met à écrire, et devient un auteur à succès. Mais l’embourgeoisement ne lui réussit pas… Désabusé, il part pour les îles du Pacifique.

Ce magnifique roman paru en 1909, le plus riche et le plus personnel de l’auteur, raconte la découverte d’une vocation, entre exaltation et mélancolie. Car la réussite de l’oeuvre met en péril l’identité de l’écrivain. Comment survivre à la gloire, et l’unir à l’amour, sans se perdre soi-même ? Telle est la quête de Martin Eden, le marin qui désire éperdument la littérature.

Mon avis : Les mers du sud, l’aventure, la ruée vers l’or, la défense de la classe ouvrière, la nature sauvage, les loups, la route… Que d’images, d’impressions et de qualificatifs attachés au prénom et au nom Jack London !

Et pourtant, au-delà des innombrables romans, récits et nouvelles laissés en témoignage du génie littéraire qu’il était, – ce génie qui disparait à tout juste 40 ans, alors qu’il avait déjà vécu dix vie ! – c’est probablement le roman Martin Eden qui émergera, finalement, comme son chef-d’œuvre, son masterpiece

Près de 600 pages qui cernent au plus près l’homme Jack London. Une masse d’informations précieuses sur ce que furent la vie et les pensées d’un homme exceptionnel car, s’il s’agit bien d’un roman, l’oeuvre s’approche au plus près de ce que pourrait être une autobiographie.

⇒ Lire la suite


41V1zhoV1EL._SX311_BO1,204,203,200_

Bernard Grasset – Jean Bothorel

Grasset – 498 pages – 22.50 €*

Le pitch : De Bernard Grasset on ne savait que peu de chose. L’enquête de Jean Bothorel, journaliste, éclaire toutes les zones d’ombre de la vie de Bernard Grasset : ses difficiles rapports amicaux avec le fameux Monsieur Brun, ses colères légendaires, ses absences, ses drames familiaux, son internement, ses démêlés avec la République à la Libération.

Mais aussi ses bonheurs d’éditeur, ses « coups » géniaux, le premier « clip » littéraire tourné sur son instigation par Pathé Cinéma pour saluer la sortie du Diable au corps, et les extraordinaires relations qu’il entretenait avec ses auteurs, les plus grands de l’époque, Proust, Giraudoux, et aussi Mauriac, Morand, Montherlant, Maurois…

Cette biographie, qui est une véritable histoire de la littérature contemporaine, se lit comme roman.

Mon avis : Comment ne pas comparer cette biographie de Bernard Grasset, écrite par Jean Bothorel, avec celle de Gaston Gallimard, écrite par Pierre Assouline ?

Les deux ouvrages sont sortis à peu de temps d’intervalle et concernent les deux grands professionnels qui ont littéralement transformé, au début du siècle, le monde de l’édition pour en faire une « industrie » moderne. Qui plus est, les deux hommes étaient nés à deux mois d’intervalle : Gallimard le 18 janvier 1881, Grasset le 6 mars 1881 !

La comparaison n’est pas forcément en faveur du présent ouvrage mais, si l’on prend la peine d’aller au fond des choses, l’un et l’autre des essais méritent un moment d’attention de la part des lecteurs passionnés par « ce qui se passe derrière la porte » : le monde de l’édition.

⇒ Lire la suite*


61K-YR2IHCL._SX429_BO1,204,203,200_

Tamara Drew – Posy Simmonds

Denoël graphics –  136 pages – 19.90 €*

Le pitch : Avec son nez refait, ses jambes interminables, ses airs de princesse sexy, son job dans la presse de caniveau, ses aspirations à la célébrité et sa facilité à briser les cours, Tamara Drewe est l’Amazone urbaine du XXIe siècle.

Son retour à la campagne, dans le village où a vécu sa mère, est un choc pour la petite communauté qui y prospère en paix.

Hommes et femmes, bobos et ruraux, auteur à gros tirage, universitaire frustré, rock star au rancart, fils du pays, teenagers locales gavées de people, tous et toutes sont attirés par Tamara, dont la beauté pyromane, les liaisons dangereuses et les divagations amoureuses éveillent d’obscures passions et provoquent un enchaînement de circonstances aboutissant à une tragédie à la Posy Simmonds, c’est-à-dire à la fois poignante et absurde.

Librement inspiré du roman de Thomas Hardy Loin de la foule déchaînée, un portrait à charge délicieusement cru.

Mon avis : J’ai découvert Tamara Drewe par le biais de son adaptation au cinéma par Stephen Frears, en 2010.

Comme beaucoup, j’étais tombé sous le charme de la charmante (et excellente) actrice Gemma Arterton et la fraîcheur du scénario, malin et drôle,  sans savoir qu’il y avait un roman graphique avant la film.

*

tamara-drewe-gemma-arterton-6

*

Il est à noter que c’est également cette actrice qui interprétera cinq ans plus tard le rôle de Gemma Bovary, film adapté de l’autre roman graphique de Posy Simmonds.

Posy Simmonds est extrêmement connu, et reconnu en Angleterre. Egalement auteure de livres pour enfants, elle mérite amplement son succès, de par la qualité de son écrire, la fraîcheur de ses graphismes, et la pertinence de son humour caustique et terriblement piquant, so british.

*

Tamara-drew-02

⇒ Lire la suite*


51ukYKPXFGL._SX302_BO1,204,203,200_

Paris est une fête – Ernest Hemingway

Folio – 352 pages – 8.20 €*

Le pitch : Au cours de l’été 1957, Hemingway commença à travailler sur les «Vignettes parisiennes», comme il appelait alors Paris est une fête. Il y travailla à Cuba et à Ketchum, et emporta même le manuscrit avec lui en Espagne pendant l’été 59, puis à Paris, à l’automne de cette même année.

Le livre, qui resta inachevé, fut publié de manière posthume en 1964. Pendant les trois années, ou presque, qui s’écoulent entre la mort de l’auteur et la première publication, le manuscrit subit d’importants amendements de la main des éditeurs. Se trouve aujourd’hui restitué et présenté pour la première fois le texte manuscrit original tel qu’il était au moment de la mort de l’écrivain en 1961.

Ainsi, Le poisson-pilote et les riches, l’un des textes les plus personnels et intéressants, retrouve ici ces passages, supprimés par les premiers éditeurs, dans lesquels Hemingway assume la responsabilité d’une rupture amoureuse, exprime ses remords ou encore parle de «l’incroyable bonheur» qu’il connut avec Pauline, sa deuxième épouse.

Mon avis : Merci à Gallimard d’avoir présenté, cinquante après sa publication initiale, cette version revue et augmentée du recueil originalement appelé Vignettes parisiennes.(…)  Paris est une fête est un merveilleux titre, mais celui choisi par Hemingway est beaucoup plus fidèle à son intention première, lorsqu’il écrivit cette succession de nouvelles en très grande partie autobiographiques.

Des vignettes, donc, on parlerait aujourd’hui d’instantanés, comme autant de bribes de souvenirs du Paris des années 20 qui semblent remonter à la mémoire de l’auteur, trente ans après. Des années de bonheur simples, simplissimes même, une vie d’écriture, sans autre problème que celui de l’argent, et encore.

Hemingway ressuscite le Paris de Montparnasse, des cafés, des auteurs américains qui fréquentaient tous ce qui était alors le centre du monde littéraire. Il raconte sa vie au quotidien, avec sa femme, puis son fils, ses journées aux courses.

C’est merveilleux, frais comme une vie d’insouciance, telle qu’on aimerait tous l’avoir vécu à un moment de sa jeunesse.

Mais ce qui fait tout l’intérêt de cette oeuvre magistrale, c’est la mise en abîme crée par Hemingway.

⇒ Lire la suite*


51O3OM52yjL._SX343_BO1,204,203,200_

La cité des livres qui rêvent – Walter Moers

Panama – 464 pages – 34 €*

Le pitch : « Ici commence l’histoire. Elle raconte comment je suis entré en possession du Livre sanglant, comment j’ai atteint l’Orm. Cette histoire n’est pas destinée aux lecteurs au cuir tendre et aux nerfs fragiles à qui je recommande d’emblée de reposer cet ouvrage. (…)

Oui, je parle d’un pays où la lecture peut rendre fou. Où les livres risquent de blesser, d’empoisonner, et même de tuer. Seul celui qui est prêt à accepter de me lire, de mettre sa vie en jeu pour avoir sa part de mon histoire doit me suivre jusqu’au prochain paragraphe ».

Le récit fantastique, onirique et horrifique d’Hildegunst Taillemythes, jeune dragon et poète qui bravera tous les dangers des catacombes de Bouquinbourg, hantées par le Roi des ombres, pour retrouver l’auteur du manuscrit « parfait »

Mon avis : Amoureux des livres, précipitez-vous sur ce livre splendide dont le sujet principal est l’amour des livres.

Comment qualifier ce roman, complètement à part ? Je l’ai trouvé dans les rayonnages « jeunesse » de ma librairie préférée.

Il est vrai que l’histoire et les illustrations (de l’auteur) peuvent faire penser que ce roman est destiné avant tout aux adolescents. Mais pas du tout !

Bien entendu, il leur est aussi destiné, mais la densité de l’histoire et le style de l’auteur, dense et classique, passionneront surtout les adultes.

⇒ Lire la suite


51IA79UHEHL._SX298_BO1,204,203,200_

Adios Schéhérazade – Donald Westlake

Rivages / Noir – 220 pages – 7.15 €*

Le pitch : Edwin Topliss écrit des romans pornos en série. Mais un jour, il tombe en panne de fantasmes.

Ses quinze pages quotidiennes et besogneuses se transforment en règlement de comptes avec lui-même et sa vie minable…

Mon avis : Un roman un peu à part de Donald Westlake, l’auteur de polar le plus drôle du monde.

Ici, nous ne sommes pas en train de suivre une aventure déjantée de Dortmunder et de sa bande de potes. Le héros est un type qui s’est retrouvé, presque par hasard, à gagner sa vie en écrivant à la chaîne des romans pornos. Jusqu’au jour où il se retrouve en panne. Angoisse de la page blanche. Et ça dérape.

On retrouve l’humour de Westlake, même si l’ironie désabusée qu’il emploie toujours pour créer l’ambiance très particulière de ses romans est utilisée ici de manière un peu systématique.

⇒ Lire la suite


Le voleur de livres

Le voleur de livres – Alessandro Tota & Pierre Van Hove

Futuropolis – 176 pages – 24 €*

Le pitch : Dans le Paris des années cinquante, où règnent Sartre et l’existentialisme, nous faisons la connaissance de Daniel Brodin. Daniel aime les livres, au point de les voler. C’est un poète. Du moins le prétend-il.

Au café Serbier, fréquenté par la fine fleur de la littérature parisienne, il est prié de déclamer un poème de sa composition. Il choisit un poème italien, pensant qu’il est inconnu de tous. C’est un plagiat, mais c’est un triomphe. Acclamations du public subjugué.

C’est tout soudain la gloire pour Brodin ! Et cette imposture, considérée comme une véritable oeuvre d’art, va le faire accepter d’une bande de « débauchés », artistes libertaires, volontairement désoeuvrés, délinquants, voleurs, alcooliques, d’où émergent Gilles, la tête pensante, Jean-Michel, la tête de brute, Ed, la tête en l’air, et d’autres encore, tous plus singuliers les uns que les autres.

Et puis il y a Colette, jolie tête bien pleine, dont Daniel tombe amoureux…

Mon avis : Le titre d’un livre, c’est souvent très important. Tenez : Le voleur de livres, cela sonne bien, c’est intriguant, et puis la notion même de « voleur de livres » ne peut que titiller la curiosité d’un grand lecteur.

C’est donc ce titre qui m’a poussé à découvrir ce roman graphique; heureusement, car la couverture est franchement très, très moche, dessin approximatif et couleurs gris marronnasse… On se demande comment un éditeur peut commettre de telles erreurs…

Ce n’est pas le seul pour ce livre. Le prix de l’eBook ? 16 €. Du grand n’importe quoi : qui va acheter un roman graphique en eBook, réalisés par deux auteurs inconnus, à un prix pareil ?!

Bien, moment de colère passé, reste la question : le contenu du Voleur de livres est -il à la hauteur de son titre ? La réponse est oui, indubitablement.

⇒ Lire la suite*


Le coin cadeau ** Les livres du jour**L’actualité des sorties

**Les meilleures ventes** La vie d’un lecteur


Rappel : Le modèle économique du Tourne Page repose sur le principe de l’affiliation. En cliquant sur le lien permettant d’accéder au partenaire du Tourne Page, Amazon, pour acquérir un livre conseillé, le visiteur permet au Tourne Page de percevoir une commission sur le chiffre d’affaires réalisé par son intermédiaire.

Le Tourne Page a été créé pour la promotion du livre et de la lecture. Pour que l’entreprise puisse vivre et prospérer (elle représente un investissement en temps quotidien considérable) mais aussi pour qu’elle garde son indépendance, il est essentiel que les visiteurs passent par ces liens pour acheter les livres qu’ils ont identifié sur le site.

Votre commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *