Le pitch

Après le succès hors norme des quatre premiers tomes de Faut pas prendre les cons pour des gens, Emmanuel Reuzé signe un cinquième opus toujours plus cynique, drôle et n'épargnant aucun sujet de société. Emmanuel Reuzé, accompagné de ses fidèles acolytes Bernstein et Haudiquet, revient cette année pour un cinquième tome toujours aussi drôle et grinçant.

Dans ce nouvel album, il continue de s'attaquer à la bêtise ordinaire par l'absurde : la mendicité, les violences policières, la pollution, le travail des enfants, la précarité étudiante mais aussi les mots de passe, enfer moderne.

*

Mon avis

Voilà le 5ème volume de la série Faut pas prendre les cons pour des gens, une des plus belles réussites éditoriales de la BD d'humour de ces dernières années.

Le premier album et sorti en 2019 chez Fluide Glacial et il a tout de suite attiré le regards des chalands lecteurs grâce à son titre aussi absurde que drôle (très drôle).

Un titre qui reflète parfaitement le principe de la saga : aborder les travers de notre époque par l'absurde, en "renversant" des situations habituelles cul par dessus tête, pour en démontrer la bêtise et la dangerosité.

Le format ? 90 % de gags en une planche, les autres réduits à une simple case.

*

*

Autre constante : la répétition quasi systématique des graphismes d'une case sur tout ou partie d'une planche, seuls le texte des bulles changeant d'une case à l'autre.

Une manière de se moquer d'un "trucs à la mode dans la BD humoristique, depuis le succès des albums de Fabcaro (Zaï zaï zaï).

Cette manière de manier l'humour absurde - sans doute inventé, au début des années 70, par les Monty Python - me fait vraiment rire, j'ai donc pris un réel plaisir à découvrir chacun des tomes de la série, Emmanuel Reuzé ayant su garder la fraîcheur des débuts sans sombrer dans l'effet répétitif.

Car c'est sans doute cela le secret de son succès : notre monde évolue tellement vite que les sujets de se moquer se renouvellent à vitesse grand V.

Je dirais même que l'humour de l'auteur gagne peu à peu en maturité car, s'il nous fait rire, il nous fait aussi de plus en plus réfléchir, en abordant des sujets durs, difficiles.

*

*

Ici, on parle de la guerre, de la misère, du réchauffement climatique, du suicide assisté, des révoltes sociales, des minorités sexuelles, de l'immigration...

Rien de drôle, plutôt sinistre ? allez-vous me dire. Eh bien si, Emmanuel Reuzé nous fait rire, même si la couleur de ce rire tire parfois sur le jaune !