L’amour, la mort

Dan Simmons

Pocket

Partager sur :

Le pitch

Entre vieilles légendes sioux, bas-fonds de Bangkok, futur dystopique et passé recomposé, Éros et Thanatos dansent ensemble pour mieux révéler les fêlures humaines. Quand l'horreur se pare de douceur, que le fantasme se fait fantastique et cruel, que la drogue du passé tue pour oublier le présent...

Cinq nouvelles qui montrent toute la palette d'écriture de l'auteur d' Hyperion, de Terreur et de L'Échiquier du mal.

Mon avis

Je ne vais pas vous "vendre" ici à nouveau l'auteur Dan Simmons, grande figure du roman de SF (Hypérion, L'échiquier du mal, Ilium) et du fantastique (Terreur, Nuit d'été), n'hésitez pas à vous balader sur le site pour découvrir ses grands romans.

Avec L'amour, la mort, on aborde un autre aspect de son talent, celui de novelliste. L'épais volume (500 pages), régulièrement réédité, présente un curieux ensemble de cinq novellas (très longues nouvelles) totalement hétérogène, tant par leur qualité, que par leurs thèmes.

Encore plus étrange, trois de ses nouvelles sont des textes qui préfigurent des romans (mineurs) de Simmons, en "défrichant" des thèmes que l'auteur développera plus largement ultérieurement.

Le premier de ces trois textes est Le lit de l'entropie à minuit, sur le thème des accidents bizarres traités côté assureur, prélude au roman L'épée de Darwin. Le texte, réaliste, est amusant, mais parfaitement anecdotique, le plus faible du recueil.

Le second est le très long texte (110 pages) Coucher avec des femmes dentues, plongée dans la civilisation indienne sur le point d'être submergée par les blancs, au XIX° siècle.  Il s'agit d'un prélude au roman Collines noires. Le texte est étrange, quasi ésotérique, terriblement bien documenté sur la civilisation indienne. Bref : une réussite.

Le troisième est le plus court Flashback, un texte de SF prélude au long roman du même nom. Le roman fut un vrai naufrage, la nouvelle est moins antipathique mais, elle aussi, anecdotique.

Restent deux nouvelles assez perturbantes, dont vous vous souviendrez longtemps après leur lecture.

Mourir à Bangkok est un récit horrifique où Dan Simmons mêle de manière stupéfiante sexe et fantastique. Un récit qui frôle la pornographie, à ne pas mettre entre toutes les mains.

Reste le dernier texte du recueil, un court roman plus qu'une longue nouvelle (160 pages) qui justifie à lui seul l'achat du livre. Le grand amant est un des plus importants textes sur la guerre, probablement l'équivalent en impression ressentie par le lecteur à A l'ouest rien de nouveau, de Remarque.

C'est une terrifiante plongée dans le quotidien d'un soldat et poète qui flirte littéralement avec la mort, cette dame qui surgit avant et après les engagements militaires innombrables dont il sort vivant à chaque fois, improbable vainqueur d'un destin mortel qui se refuse à lui.

Démonstration par overdose de réalisme de l'absurdité et de l'horreur de la guerre, charge incroyablement violente contre la bêtise humaine, Le grand amant est aussi, par moment, un étrange texte lyrique où surgissent, par bribe, des bribes des poèmes du personnage principal.

Un texte aussi peu connu qu'indispensable !

Acheter sur Amazon

Du même auteur