Le pitch

Premier épisode des Drames de Paris, roman-feuilleton qui passionnera les lecteurs à travers de nombreux volumes mettant en scène les aventures du célèbre Rocambole, L'héritage mystérieux (en deux tomes) voit s'affronter deux frères ennemis : Armand de Kergaz, " le bienfaiteur des infortunés " et le vicomte Andréa, " le génie du mal ".

Le premier enjeu de cette lutte qui perdurera au-delà de cet épisode initial : l'héritage d'un riche vieillard qui, sur son lit de mort, charge Armand de retrouver sa fille qu'il a abandonnée avant sa naissance. Mais Andréa, qui se fait passer pour le baron irlandais Sir Williams, va tout mettre en oeuvre pour épouser la jeune héritière, qui ignore alors tout de ses origines, et ainsi mettre la main sur cette fortune

Mon avis

Parmi les grands amateurs de littérature française (dont je fais partie), nombreux sont ceux qui ont entendu parler de Ponson du Terrail.

Un auteur passé à la postérité pour avoir été un des principaux artisans du roman-feuilleton, tel qu'il était pratiqué au milieu du XIX° siècle, avec une publication du roman via des dizaines d'épisodes dans les journaux.

Ces feuilletons jouaient alors le même rôle que les séries actuelles sur les chaînes de télévision, avec une multitude de personnages, de rebondissements et de cliffhangers.

L'objectif étant de tenir en haleine le lecteur au fil du temps, qui achetait le journal pendant des mois pour connaitre la fin mot de l'histoire.

Ponson du Terrail (Monsieur le Vicomte Pierre Alexis de Ponson du Terrail !) surfa en 1842, avec ces Drames de Paris, sur le succès des Mystères de Paris, d'Eugène Sue.

Il passa vraiment à la postérité grâce à son invention du personnage de Rocambole, synonyme d'aventures "rocambolesques", c'est à dire stupéfiantes, invraisemblables.

Ceci dit, la plupart de ceux qui en ont entendu parler ne l'ont pas lu. Car son oeuvre est carrément tombée dans l'oubli.

D'où ma joie de voir 10/18 se lancer dans une réédition de son œuvre avec ici, L'héritage mystérieux, un premier roman publié en deux volumes, sous une couverture absolument ravissante que je ne pouvais pas ne pas acheter !

J'avoue que ma déception, à sa lecture, a été largement à la hauteur de mon plaisir d'achet initial.

Il m'est arrivé un truc vraiment imprévu, rarissime pour moi : je n'ai pas pu dépasser la page 50 !

Dès les 7 premiers (très) courts chapitres, j'ai appris à mes dépends pourquoi les romans de Ponson du Terrail étaient tombés dans l'oubli : ils sont illisibles !

Imaginez un romancier sous l'influence de l'alcool et de la drogue, se lançant dans un récit où il multiplie les personnages caricaturaux, les dialogues grotesques, les péripéties invraisemblables.

Imaginez un récit où, en quelques pages, deux meurtres sont commis et où, une vingtaine d'années plus tard, les victimes surgissent du néant, toujours vivantes, les explications à l'appui de leur survie étant absolument grotesques...

Grotesques. Oui, grotesques, et non pas rocambolesques.

Il fut un temps où cette littérature devaient avoir du sens pour certains lecteurs. Ce temps est révolu.

Alors allez voir ailleurs, relisez Dumas, Balzac, Gaston Leroux, Jules Verne bien sûr, où même Michel Zévaco !