Mordre au travers

Virginie Despentes

Librio

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Le pitch

"De la confiture aux cochons, cette fille superbe et si tentante, avec ses seins splendides et son ventre bombé, ses ongles toujours rouges et ses chevilles tellement fines. Je ne pouvais pas croire qu'il savait quoi en faire, pas comme moi j'aurais su."

Des femmes qui vendent leur corps, qui le punissent de ne pas être comme celui des autres ou de porter le fruit d'un désamour, qui le fantasment dans des ébats sulfureux...

Évocations tranchantes d'un quotidien noir, de drames intimes ou de rêves inquiétants, ces nouvelles disent violemment le désir et le refus du désir, la colère, la honte inavouée, les excès d'amour, ou encore la folie meurtrière.

Mon avis

Mordre au travers est un livre à part dans la carrière de Virginie Despentes, puisqu'il s'agit du seul recueil de nouvelles de la grande auteure française.

Le format de l'édition est particulièrement agréable.

Un format un peu à part de Librio (pour 3 €, il faudrait être fou pour se priver !), plus grand qu'un livre de poche, couverture et papier crème, pas très loin du look de la blanche Gallimard, avec une police de caractère particulièrement lisible et une mise en page quasiment sans marge (la première ligne flirte avec le haut du papier).

Publié en 1999, donc à la fin de sa "première période", celle entamée peu de temps plus tôt par le fameux Baise-moi.

L'époque de la Despentes brute, révoltée, un brin pornographe, provocatrice, violente, décidée à traduire sur le papier ses errances, ses addictions.

Du Despentes brut, pas de doute. Mais pas brut de décoffrage car, ce recueil de onze nouvelles recèle déjà tout ce qui fait d'elle la plus importante auteure française de ce dernier quart de siècle.

Un style au scalpel, beaucoup de dialogues, souvent des phrases courtes, mais sans jamais abandonner une élégance d'expression que l'on imagine naturelle. Il y a même une nouvelle-poème, Comme une bombe, près de vingt pages en vers libres.

Sur le fond, tous les thèmes qu'affectionne Despentes. Accrochez-vous à vos lunettes, ça dépote, ça choque, ça scandalise même.

Je vous aurais prévenu : les textes Fils à papa et A terme risquent de vous refroidir (c'est le cas de le dire...) pour un bon moment. Mais chaque texte est à garder en mémoire, car il est unique.

Le recueil se termine sur le texte le plus réussi et profondément original, Des poils sur moi.

Tout de même, cette Despentes, quel talent !

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