Le ministre et la Joconde

Bourgeron & Bourhis, Tanquerelle

Casterman

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Le pitch

Le ministre d'Etat chargé à la Culture convainc le président De Gaulle d'exposer La Joconde à New York en signe d'amitié. Le projet est risqué car il faut escorter le trésor du Louvre pendant la traversée à bord du France, le nouveau fleuron des chantiers navals français.

Une équipe de sécurité accompagne le Ministre, mais celui-ci, en pleine crise paranoïaque due à sa consommation excessive de stupéfiants, rend l'affaire délicate...

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Le ministre et la Joconde

Mon avis

Petit avertissement préalable : cet album n'aura aucun intérêt pour ceux qui n'ont aucune notion de qui fut André Malraux (sa vie, son oeuvre).

Pour les autres - qui ne sont donc, logiquement, pas né de la dernière pluie, il ne fait pas hésiter à lire ce one shot, une délicieuse petite pochade (définition du Robert : "Œuvre littéraire écrite rapidement (souvent sur un ton burlesque)") qui risque de vous faire passer un agréable petit moment de détente.

Le ministre et la Joconde est en effet une feel good BD, un album qui rend hommage à toute une époque, les années 60, au cours desquelles le France (le bateau, bien sur !) était le roi des mers et la BD ligne claire la reine de la BD.

Le ministre et la Joconde

Dans un style graphique que ne renierait pas les grands ancêtres des journaux Spirou et Tintin, Hervé Tanquerelle prend un plaisir manifeste à respecter les codes du genre : dessin ultra précis, contours et encrage au cordeau, mise en couleurs à plat, contrastée.

Pas de doute, on est en plein dans les débuts de la V° république, puisque l'affaire débute à l'Elysée, dans une scène entre de Gaulle et son ministre de la culture.

Le ministre et la Joconde

Ministre de la culture qui devient dès lors le centre - que dis-je : l'épicentre ! - de ce faux thriller qui permet de jouer sur toutes les facettes du personnage extravagant qu'était André Malraux.

Mégalo mais génial, mytho mais génial, secoué du bulbe comme on en voit peu (mais génial), Malraux était dans la vie un homme hors du commun, mais devient dans cette BD une sorte de clown frénétique dont les délires font souvent rire le lecteur.

Le ministre et la Joconde

L'apothéose de l'album - où l'on croise, outre de Gaulle, Herbert von Karajan et Jackie Kennedy, sans oublier Spirou) est constitué par trois double planches, au milieu de l'histoire, totalement surréalistes (dans le sens artistique du terme).

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Le ministre et la Joconde

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Malraux, en plein trip d'acide, plonge alors littéralement dans le tableau (le Joconde, suivez un peu !) pour se retrouver dans des contrées oniriques sorties de son inconscient et de ses souvenirs personnels d'aventurier amateur (un peu trop) d'art.

Résultat ? Une grosse demi-heure de pure distraction, pour les vacances (au bord de la mer, bien entendu !).

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