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Pas de prix Nobel de littérature décerné en 2018 pour cause de scandales multiples : viols, luttes d’influence, démissions en cascade de membres du comité, tout cela à cause d’un français !…
Puis, le 10 octobre 2019, deux prix décernés d’un coup, l’un pour l’année en cours et – pourquoi pas – un en rattrapage pour 2018 ! Quand au prix 2021, n’a-t-il pas été remis à un auteur turc au nom difficilement prononçable, Abdulrazak Gurnah, dont beaucoup de grands lecteurs n’ont jamais entendu parler !
Décidément, le comité Nobel ne sait plus quoi inventer pour se faire remarquer; rappelez-vous, juste avant : le prix Nobel de littérature 2016 attribué à Bob Dylan….Certains ne s’en sont pas encore remis ! Incroyable, allez-vous me dire ?
Quoique… ce n’est pas la première fois que le prix couronne un poète : Gabriela Mistral (1945), Saint-John Perse (1960), Eugénio Montale (1975), Seamus Heaney (1995), Tomas Tranströmer (2011), par exemple… Alors, n’hésitez pas à réécouter Bob Dylan (même si, pour ma part, je trouve que la voix n’est pas au niveau de l’écriture !…).
Mais toute ces tempêtes dans un verre d’eau, voici l’occasion de revenir sur quelques grands prix Nobels du temps passé, à revisiter et à offrir autour de soi. Car, malgré leurs noms prestigieux, certains méritent d’être lus ou redécouverts… Voici une dizaine d’auteurs qui ont marqué l’histoire de la littérature du XX° siècle et qui ont aussi été couronnés pour l’ensemble de leur œuvre.
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Des prix Nobel à (re)découvrir…
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Rudyard Kipling (1865-1936)
Prix Nobel de littérature 1907
Histoires comme ça est un recueil de contes merveilleux, à offrir aux petits… et aux grands !
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Les ouvrages de Kiplingpour la jeunesse ont connu dès leur parution un succès qui ne s’est jamais démenti, notamment Le Livre de la jungle (1894), Le Second Livre de la jungle (1895), Histoires comme ça (1902), Puck, lutin de la colline (1906).
Il est également l’auteur du roman Kim (1901), de poèmes (Mandalay (1890), Gunga Din (1890), et Tu seras un homme, mon fils (1910) sont parmi les plus célèbres) et de nouvelles, dont L’Homme qui voulait être Roi (1888) et le recueil Simples contes des collines (1888).
Il a été considéré comme un « innovateur dans l’art de la nouvelle », un précurseur de la science-fiction, et l’un des plus grands auteurs de la littérature de jeunesse.
Son oeuvre manifeste un talent pour la narration qui s’est exprimé dans des formes variées. De la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, Kipling est resté l’un des auteurs les plus populaires de la langue anglaise.
En 1907, il est le premier auteur de langue anglaise à recevoir le prix Nobel de littérature, et le plus jeune à l’avoir reçu (à 42 ans). Par la suite, il a refusé d’être anobli.
John Galsworthy ( – )
Prix Nobel de Littérature 1932
L’histoire des Forsythe est, à mon avis, la plus belle saga romanesque de toute la littérature anglaise.
La dernière adaptation en série (très sympa) est offrir à tous les passionnés de Downtown Abbey !
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Issu d’une famille aisée, Galsworthy étudie le droit à Oxford. Diplômé en 1890, il ne pratique cependant pas. En effet, l’amitié qui le lie à Joseph Conrad le pousse à écrire.
S’intéressant à l’écriture dramatique, il se lance dans l’écriture d’une première pièce de théâtre, The Silver Box (1906), qui devient un succès. Il la fait suivre immédiatement du roman Le Propriétaire (The Man of Property, 1906), premier volume de l’Histoire des Forsyte (The Forsyte Saga).
Cet ensemble de trois trilogies (neuf romans) et plusieurs nouvelles forme un cycle dont les titres sont publiées entre 1906 et 1933. L’ensemble constitue une fresque de la société britannique à la fin de l’époque victorienne racontée à travers l’histoire d’une famille, les Forsyte, sur quatre générations. Le cycle a donné lieu à une célèbre mini-série de la BBC en 1967 : La Dynastie des Forsyte.
Outre les récits liés aux Forsyte, Galsworthy fait paraître plusieurs autres romans, dont The Island Pharisees (1904), et de nombreuses pièces de théâtre, dont les plus célèbres sont Strife (1909) et The Skin Game (1920).
Il est lauréat du Prix Nobel de littérature en 1932. L’année suivante, il meurt d’une tumeur au cerveau dans sa maison à Hampstead.
François Mauriac (1885-1970)
Prix Nobel de littérature 1952
Le noeud de vipères, roman sombre, terrible, au style remarquable, est un roman emblématique de l’univers de Mauriac : peinture de la province étriquée de la première moitié du XX° , figée dans le passé.
A offrir à un parent ou un ami grands lecteur.
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Après des études secondaires dans sa ville natale, François Mauriac quitte Bordeaux en 1907 pour passer le concours de l’École des Chartes. Entré à l’École l’année suivante, il n’y fait qu’un bref séjour et démissionne en 1909 pour se consacrer uniquement à la littérature.
Envoyé à Salonique en 1914, François Mauriac, réformé pour raison de santé, ne participe guère aux combats. Les années d’après guerre sont celles de la gloire littéraire. Il publie coup sur coup Le Baiser au lépreux (1922), Le Fleuve de feu (1923), Génitrix (1923), Le Désert de l’amour (1925), Thérèse Desqueyroux (1927), Le Nœud de vipères (1932), Le Mystère Frontenac (1933).
À soixante ans, le Mauriac d’après-guerre se fait surtout écrivain politique. De 1952 à sa mort, il est chroniqueur au Figaro, auquel il collabore depuis 1934, puis à L’Express où il doit livrer chaque semaine, d’une plume souvent polémique, sa critique des hommes et des événements.
En 1952, l’année où paraît son roman Galigaï, François Mauriac reçoit le Prix Nobel de littérature.
Ernest Hemingway (1899-1961)
Prix Noble de littérature 1954
Merci à Gallimard d’avoir présenté, cinquante après sa publication initiale, cette version revue et augmentée du recueil originalement appelé Vignettes parisiennes.
L’occasion de faire découvrir aux plus grand nombre le génie d’Hemingway, puisque la sortie en poche de l’ouvrage a rencontré un incroyable succès, plusieurs centaines de milliers d’exemplaires vendus.
Paris est une fête est un merveilleux titre, mais celui choisi par Hemingway est beaucoup plus fidèle à son intention première, lorsqu’il écrivit cette succession de nouvelles en très grande partie autobiographiques.
Des vignettes, donc – on parlerait aujourd’hui d’instantanés – comme autant de bribes de souvenirs du Paris des années 20 qui semblent remonter à la mémoire de l’auteur, trente ans après.
Des années de bonheur simples, simplissimes même, une vie d’écriture, sans autre problème que celui de l’argent, et encore.
Hemingway ressuscite le Paris de Montparnasse, des cafés, des auteurs américains qui fréquentaient tous ce qui était alors le centre du monde littéraire. Il raconte sa vie au quotidien, avec sa femme, puis son fils, ses journées aux courses.
C’est merveilleux, frais comme une vie d’insouciance, telle qu’on aimerait tous l’avoir vécu à un moment de sa jeunesse.
Mais ce qui fait tout l’intérêt de cette oeuvre magistrale, c’est la mise en abîme crée par Hemingway. Le thème principal de ses récits, c’est sa vie d’écrivain. Comment vivre en écrivant, où, comment, pourquoi écrire.
Tout lecteur étant passé, un jour ou un mois, de l’autre de la barrière, ayant pris sa plume ou son clavier pour écrire à son tour, sera fasciné par les précieuses bribes d’informations semées par l’auteur tout au long de son récit.
Et, miracle, le lecteur a sous les yeux le résultat de ces conseils, le fruit de ce travail laborieux, quotidien, de cette hygiène de vie. Car le style d’Hemingway est un des plus beaux de l’histoire de la littérature.
Comment écrire si bien qu’on ne voit plus du tout la trace de l’effort d’écriture ? C’est magique.
Pour l’anecdote, le lecteur sera aussi fasciné par les deux nouvelles consacrées aux époux Fitzgerald, sorte de règlement de comptes tellement violent que le lecteur en sort choqué. Enfin, j’invite tout le monde à lire, parmi les vignettes inédites, la bouleversante Le poisson-pilote et les riches qui est tout simplement sublime (je n’en dirais pas plus).
Ce recueil est absolument indispensable, je ne comprends même pas comment vous avez pu survivre jusqu’à ce jour sans le lire. Il est temps de réparer cette erreur !
NB : je rappelle qu’Hemingway était un novelliste extraordinaire, je vous invite à lire Les neiges du Kilimandjaro, qui constitue je pense le sommet de son oeuvre.
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En 1917, Hemingwayrefuse de suivre des études universitaires et entre comme journaliste au Kansas City Star. Lorsque la guerre éclate, il se fait engager par la Croix-Rouge et rejoint le front où il est blessé aux jambes. Ces événements vont servir de fondement à son roman L’Adieu aux armes (1929).
En 1922-23, il vient vivre à Paris avec sa première épouse. Au cours de cette période, il rencontre et subit l’influence des écrivains et des artistes modernistes des années 1920 connus sous le nom de Génération perdue. Son premier roman, Le soleil se lève aussi, est écrit en 1926. Divorcé et remarié de nouveau, il part pour l’Espagne et prend position en faveur de la Guerre civile espagnole en tant que journaliste, ce qui lui permet d’écrire Pour qui sonne le glas.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe au débarquement et à la libération de Paris. Il était alors marié pour la troisième fois. Mariage qui se termine après la Guerre. En 1946, il se remarie une quatrième et dernière fois.
Il reçoit le Prix Nobel de littérature 1954 et le Prix Pulitzer 1953, pour Le Vieil Homme et la Mer.
Il laisse des recueils de nouvelles dont Les Neiges du Kilimandjaro. Atteint de diabète et devenant aveugle, il se suicide en 1961.
John Steinbeck (1902-1968)
Prix Nobel de littérature 1962
Tortilla Flat n’est peut-être pas, chez Steinbeck, l’oeuvre la plus représentative du style et des thèmes développés par l’auteur, mais c’est sans doute la plus drôle et la plus accessible.
A offrir à tous les gamins et à tous les ados, pour les changer de Des souris et des hommes !
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Après le lycée à Salinas, il étudie à l’université de Stanford, mais abandonne ses études et part à New York en 1925.
Il travaille brièvement au New York American et rentre à Salinas en 1926. Son premier roman, La Coupe d’or, une fiction historique écrite en 1929, n’a pas de succès. Par contre, Tortilla Flat, écrit en 1935, lui vaut son premier prix littéraire, la médaille d’or du meilleur roman écrit par un Californien décernée par le Commonwealth Club of California. Cette histoire humoristique lui assure le succès.
En 1936, il publie Des souris et des hommes et En un combat douteux. Trois ans plus tard parait, ce qu’il considère comme sa meilleure oeuvre, Les Raisins de la colère. En 1940, lorsque le roman est adapté au cinéma, il reçoit le prix Pulitzer. Il publie son autre grand roman À l’est d’Éden en 1952.
Dans ses romans, Steinbeck met souvent en scène des personnages issus de la classe ouvrière confrontés à la Grande Dépression en Californie.
Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1962 et la médaille de la Liberté des États-Unis en 1964.
Alexandre Soljenitsyne (1918-2008)
Prix Nobel de littérature 1970
Le pavillon des cancéreux est un des trois livres majeurs du plus grand auteur russe du XX° siècle, au côté de Le premier cercle et de L’archipel du goulag.
A offrir à un grand lecteur amateur du style puissant et formidable d’un témoin de son temps.
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Après une enfance heureuse à Rostov sur le Don, au sud de la Russie, Soljenitsyne entreprend des études de sciences et de lettres. Il est ensuite mobilisé pour toute la durée de la guerre et devient capitaine.
En janvier 1945, il est arrêté pour avoir émis dans une lettre privée des doutes sur la stratégie politique de Staline. Il est condamné sans appel à 8 ans de redressement dans un camp, pour complot antisoviétique, une expérience qu’il relatera dans Une journée d’lvan Denissovitch.
En 1962, Khrouchtchev autorise la parution de cette description crue du goulag. La publication lui attribue une reconnaissance immédiate. Cependant, à partir de 1964, il est la cible d’une vaste campagne de dénigrement orchestrée par les services de la sûreté et l’Union des écrivains. Après un dernier appel à la résistance, il est arrêté et déchu de sa nationalité.
Contraint de s’exiler en Suisse puis aux Etats-Unis, il publie ses œuvres à l’étranger : Le Premier Cercle, Le Pavillon des cancéreux et L’ Archipel du goulag (1973). Alexandre Soljenitsyne, obtient le prix Nobel de littérature en 1970 qu’il ne peut recevoir que quatre ans plus tard, après avoir été expulsé d’URSS.
Exilé, il vit ensuite avec sa famille, dans le Vermont, pour écrire La Roue rouge, une épopée historique comptant des milliers de pages.
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