[Idées lecture] Les meilleurs romans d’aventure

Posté le 10 décembre 2019, par letournepage, dans Le coin cadeau

[Idées lecture] Les meilleurs romans d'aventure

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L’aventure…

Rien que le mot, seul, recèle tout ce qui fait le plaisir de la lecture : l’ailleurs, l’inconnu, les péripéties, les rebondissements, les héros, le suspens, les drames, les joies. Et l’amour, bien entendu, l’amour… Mais l’aventure, cela se mérite, et cela ne supporte pas la médiocrité.

Il y a rien de pitre qu’un mauvais roman d’aventure. Quand c’est too much, pas crédible, avec des personnages falots, des rebondissements prévisibles ou incroyables, un travail de documentation insuffisant… Alors, même s’il est difficile de cerner exactement le roman d’aventure, le définir en trois mots, j’ai tenté de regrouper dans cette sélection plus d’une cinquantaine de romans réunissant les caractéristiques énoncées plus haut : découverte, suspens, héros, drames, joies. Et amour…

Peu importe dans quel genre littéraire ces récits sont a priori catalogués – littérature dite « générale », romans historiques, thrillers, SF, fantastique -, ce qui est important, essentiel, c’est ce qui fait la raison même de l’existence de ce site : ce sont tous des Tourne Page !

Ces romans sont classés par ordre chronologique, du plus récent au plus ancien. La liste ne prétend pas être exhaustive, et elle gagnera en consistance au fil du temps.

Bonne lecture jusqu’au bout de la nuit !

 

Romans d’aventure : le plaisir de l’évasion

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Ravage

Ravage – Ian Manook (2023)

Editions Paulsen – 342 pages – 19.90 €

Le pitch : Red Arctic, hiver 1931. Une meute d’une trentaine d’hommes armés, équipés de traîneaux, d’une centaine de chiens et d’un avion de reconnaissance pourchasse un homme. Un seul. Tout seul. C’est la plus grande traque jamais organisée dans le Grand Nord canadien.

Pendant six semaines, à travers blizzards et tempêtes, ces hommes assoiffés de vengeance se lancent sur la piste d’un fugitif qui les fascine. Cette course-poursuite va mettre certains d’eux face à leur propre destin. Car tout prédateur devient un jour la proie de quelqu’un d’autre…

Avec cette chasse à l’homme à couper le souffle dans le Grand Nord canadien, Ian Manook signe un prodigieux roman noir sur fond blanc.

Mon avis : Pour un éditeur, choisir une couverture qui attire l’oeil du lecteur potentiel, c’est important. La preuve : c’est bien cette photo magnifique d’un bœuf musqué fonçant dans une tempête de neige qui m’a poussé à prendre en main le roman de Ian Manook et à lire la quatrième de couverture.

Lecture qui a achevé de me convaincre : ce roman d’aventure dans le grand nord canadien était pour moi ! Il ne me reste plus qu’à traduire par écrit à votre attention le plaisir extrême que j’ai lu à dévorer ce roman d’aventure inspiré par un (incroyable) fait divers réel.

Ravage, à l’instar des grands textes de la jeunesse littéraire de Jack London, c’est le récit de la lutte des hommes contre la nature sauvage, cette nature qui tue, impitoyablement, au premier faux pas.

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Dernière saison dans les rocheuses – Shannon Burke (2018)

10/18 – 286 pages – 7.50 €

Le pitch : En 1820, aux Amériques, le commerce des fourrures est un moyen périlleux de faire fortune. À peine le jeune William Wyeth s’est-il engagé auprès de la compagnie de trappeurs la plus téméraire de l’État qu’il manque de se faire tuer.

Il découvre alors la force des liens entre les hommes, dont la survie ne dépend que de leur solidarité. Chasse au bison, nuits passées à dormir sur des peaux de bête, confrontations aux forces de la nature ou aux tribus indiennes, la vie de trappeur est rude, mais William a soif d’aventures. Il a quitté sa famille pour le grand Ouest, sauvage et indompté. Il devra réunir plus de courage et d’habileté qu’il ait jamais cru avoir pour en sortir vivant.

Mon avis : La littérature américaine fourmille actuellement de romans historiques ayant pour cadre la nouvelle frontière, cette ligne qui délimitait la progression des aventuriers et des colons vers l’ouest.

La conquête de l’Ouest est furieusement à la mode. Il faut dire que c’est un vaste, immense sujet : que de récits passionnants sur le wild west, la lutte contre les tribus indiennes, la chasse aux bisons… mais à côté de quelques réussites indiscutables (au hasard : DeadwoodMille femmes blanches et, un cran au dessus, Le fils de Philip Meyer), que de nanars !

Avec Dernière saison pour les rocheuses, troisième roman de Shannon Burke, un jeune auteur new-yorkais, je vous garantie du 100 % qualité premium !

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Sauvage

Sauvage – Jamey Bradbury (2018)

Gallmeister – 325 pages – 10.00 €

Le pitch : À dix-sept ans, Tracy sillonne avec ses chiens de traîneau les immensités enneigées de l’Alaska. Amoureuse de la nature sauvage, elle possède un secret : un don hors norme, hérité de sa mère, qui la relie de façon unique aux animaux, mais peut-être aussi aux humains.

Sa vie bascule le jour où un inconnu l’attaque en pleine forêt, puis disparaît. Quand Tracy reprend connaissance, couverte de sang, elle est persuadée d’avoir tué son agresseur. Ce lourd secret la hante jour et nuit, et lorsqu’un jeune homme à la recherche de travail frappe à leur porte, Tracy sent émerger en elle quelque chose de sauvage.

Mon avis : Difficile d’imaginer plus jolie couverture que celle de Sauvage, dans la tonalité habituelle des couvertures de l’éditeur Gallmeister.

Mais aussi, une fois lu, encore plus difficile d’imaginer une couverture plus en adéquation avec l’atmosphère du roman.

Un chien esquimau dont les traits se confondent littéralement avec les éléments d’un paysage sauvage, celui du fin fond de l’Alaska.

C’est donc de chiens, de courses en traineau, de neige, mais aussi d’animalité et d’identité dont va nous parler Jamey Bradbury, une jeune américaine dont c’est le premier roman.

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Washington Black

Washington Black – Esi Edugyan (2018)

Folio – 480 pages – 8.50 €

Le pitch : La Barbade, 1830. Washington Black, onze ans, est esclave dans une plantation détenue par un homme cruel. Très vite, sa vivacité et ses talents de dessinateur impressionnent le frère de son maître, l’excentrique Christopher Wild. Cet explorateur abolitionniste le prend sous son aile pour l’assister dans un projet fou : construire un ballon dirigeable.

Quand un jour Wash est accusé à tort d’un crime, les deux hommes sont contraints de fuir. S’envolant des Antilles au pôle Nord, de Londres au Maroc, c’est un voyage extraordinaire qui attend le jeune Wash en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le mènera vers la liberté.

Mon avis : Les romans sur l’esclavage sont à la mode. Je sais, cette affirmation a quelque chose de choquant dans son expression même, et pourtant il faut bien l’admettre : un auteur américain aura, en ce premier quart du XXI° siècle, d’autant plus de chance de se faire repérer que son roman touche de près à ce traumatisme majeure de l’histoire de son pays.

Une preuve parmi tant d’autres : le prix Pulitzer attribué en 2017 à Colson Whitehead pour Underground railroad.

Heureusement, certains de ces romans au thème si prévisible donnent prétexte à une ouverture sur un heureux imprévu. C’est le cas avec Washington Black !

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Mascarade

Mascarade – Ray Célestin (2017)

10/18 – 628 pages – 9.10 €

Le pitch :  » C’est la guerre. En temps de guerre, on tire avant de discuter.  » L’agent de police William Shoemaker, Chicago, 1925. Du ghetto noir aux riches familles blanches, en passant par la mafia italienne tenue par Al Capone, Chicago vit au rythme du jazz, de la prohibition, et surtout du crime.

Alors que des mafieux et des politiques meurent empoisonnés après un dîner, les détectives Michael Talbot et Ida Davis enquêtent sur la disparition, à la veille de leur mariage, d’un couple de fiancés appartenant à la plus riche dynastie de la ville. Au même moment, Jacob Russo, photographe pour la police, se trouve confronté à une scène de crime qui lui en rappelle effroyablement une autre. Inspirée de faits réels, une histoire de sang et de swing sur fond de guerre des gangs.

Mon avisRay Célestin est le jeune auteur de polar qui monte. Après un premier titre très remarqué en 2015, Carnaval,  élu meilleur premier roman de l’année par l’Association des écrivains anglais de polar (car, certes, Célestin est anglais, mais ses romans sont plus américains que nature !)), il publie en 2017 Mascarade.

Impossible  de ne pas remarquer la magnifique couverture; impossible aussi de ne pas être tenté par le pitch de l’éditeur. Imaginez : un roman se déroulant à Chicago en 1925, sur fond de prohibition, en pleine guerre des gangs avec des personnages – au rôle consistant  – de la pointure d’Al Capone (alors « patron » de la ville) et Louis Armstrong (alors jeune instrumentiste sur le point de devenir une star)… ?!

Comment résister ? Impossible. Alors je n’ai pas résisté… et je n’ai pas été déçu !

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Nos disparus

Nos disparus – Tim Gautreaux (2015)

Points – 576 pages – 8.40 €

Le pitch : De retour à La Nouvelle-Orléans après la Grande Guerre, Sam Simoneaux assiste impuissant à l’enlèvement d’une petite fille. À la recherche de l’enfant, il embarque à bord de l’Ambassador, bateau à aubes qui sillonne le Mississippi au rythme endiablé des concerts de jazz.

Au gré des escales et des bagarres, Sam ne tarde pas à mettre au jour un fructueux commerce d’enfants animé par la pègre des bayous.

Mon avis : Surtout, ne vous fiez pas au titre, à la couverture, et au pitch de ce roman, tous trois un peu terne ! Allez au delà de cela et – faites-moi confiance – vous découvrirez un des plus merveilleux romans américains de ce XXI° siècle…

Tim Gautreaux, j’ai déjà eu l’occasion d’en parler à l’occasion de la magnifique découverte du Dernier arbre, un des trois romans écrits par cet auteur à la vocation (ou à l’expression) tardive.

Un récit du grand sud, la Louisiane du début du XX° siècle. Bayous, chaleur, moustiques, lutte des hommes frustres contre la nature sauvage. Une capacité à développer des personnages d’une complexité et d’une profondeur formidable.

Alors imaginez mon plaisir, immense, quand je me suis immergé dans ce long, long récit, au tempo aussi lent que le débit du Mississippi.

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Maharadjah

Maharajah – M.J. Carter (2014)

10/18 – 480 pages – 8.80 €

Le pitch : Calcutta, 1837. Le pays est sous la régence de la Compagnie britannique des Indes orientales. Figure haute en couleur chez les expatriés anglais, l’écrivain Xavier Mountstuart vient de disparaitre dans les profondeurs de la jungle.

L’armée de la Compagnie envoie à sa recherche Jeremiah Blake, un agent spécial, grand spécialiste des mœurs du pays, accompagné d’un jeune officier, William Avery. C’est le début d’une aventure passionnante au pays des temples et des maharajahs. En approchant de la région où Mountstuart a disparu, celle des thugs, adorateurs de Kali, déesse de la mort et de la destruction, Blake et Avery vont découvrir une incroyable conspiration.

Mon avis : Sacrée belle couverture, n’est-ce pas ? Couleurs, graphismes… avec ce titre, Maharajah, et le nom de l’auteure (M.J. Carter, c’est une femme, M pour Miranda), le livre transpire les mystères exotiques de l’orient. Ajoutez, pour terminer, un pitch emballant, et emballez, c’est pesé, voilà le bouquin dans la poche du lecteur !

Mais vous savez comme moi que ce type d’achat impulsif est parfois suivi d’une grosse, grosse déception de lecture. Heureusement, ce n’est pas le cas avec Maharajah qui tient complètement ses promesses, du début (un peu lent) à la fin. M.J. Carter est avant tout une historienne et cela se sent, cela se voit tout au long de ces presque 500 pages, tant la toile de fond respire l’authenticité.

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Le fils – Philipp Meyer (2013)

Le livre de poche – 792 pages – 8.90 €

Le pitch : Vaste fresque de l’Amérique de 1850 à nos jours, Le Fils de Philipp Meyer, finaliste du prestigieux prix Pulitzer 2014, est porté par trois personnages, trois générations d’une famille texane, les McCullough, dont les voix successives tissent la trame de ce roman exceptionnel.

Eli, enlevé par les Comanches à l’âge de onze ans, va passer parmi eux trois années qui marqueront sa vie. Revenu parmi les Blancs, il prend part à la conquête de l’Ouest avant de s’engager dans la guerre de Sécession et de bâtir un empire, devenant, sous le nom de « Colonel », un personnage de légende. À la fois écrasé par son père et révolté par l’ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, son fils Peter profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens. Ambitieuse et sans scrupules, Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, se retrouvera à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l’oeuvre de son arrière-grand-père.

Mon avis : Pour une fois,le pitch du roman rédigé par l’éditeur est à la fois clair, complet et suffisamment précis pour se faire une véritable idée de ce que renverse la jaquette. C’est par là que j’ai commencé, en 2014, attiré par le thème de cet énorme roman « de l’Amérique ». Et je ne l’ai pas regretté une seconde ! Le fils est un roman exceptionnel.

Une sorte de synthèse des mythes du grand sud de l’Amérique, entre le roman (La trilogie des confins de Cormac Mac Carthy, ou Lonseome dove de Larry McMurtry) et le film (Géant de Georges Stevens). Un texte dont la lecture vous procurera les mêmes sensations que le visionnage d’un film américain des années 50 diffusé en 70 mm dans une salle avec écran géant. J’exagère à peine… !

Pourtant, tenter de brosser une fresque de l’histoire du sud Ouest américain sur un siècle et demi, à travers le destin de trois membres d’une même famille, par une succession de chapitres zappant la chronologie par une série d’aller-et-retours entre les générations, c’était a priori une entreprise démesurée. Pourtant, Philipp Meyer a remporté haut la main son pari, même si…

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Terreur

Terreur – Dan Simmons ( 2007)

Pocket – 1 056 pages – 11.50 €

Le pitch : 1845, Vétéran de l’exploration polaire, Sir John Franklin se déclare certain de percer le mystère du passage du Nord-Ouest. Mais l’équipée, mal préparée, tourne court , le Grand Nord referme ses glaces sur Erebus et Terror, les deux navires de la Marine royale anglaise commandés par Sir John. Tenaillés par le froid et la faim, les cent vingt-neuf hommes de l’expédition se retrouvent pris au piège des ténèbres arctiques. L’équipage est, en outre, en butte aux assauts d’une sorte d’ours polaire à l’aspect prodigieux, qui transforme la vie à bord en cauchemar éveillé.

Quel lien unit cette chose des glaces à Lady Silence, jeune Inuit à la langue coupée et passagère clandestine du Terror ? Serait-il possible que l’étrange créature ait une influence sur les épouvantables conditions climatiques rencontrées par l’expédition ? Le capitaine Crozier, promu commandant en chef dans des circonstances tragiques, parviendra-t-il à réprimer la mutinerie qui couve ?

Mon avis : Dans l’univers Dan Simmons, il y a des sommets splendides (L’échiquier du malHypérion), et des abîmes sans fond (Flashback). Avec Terreur, on se retrouve clairement en altitude, pas loin d’un géant comme Ilium.

Même si ce roman n’a rien à voir avec de la Science Fiction, et si je l’ai classé dans la catégorie Fantastique, c’est uniquement pour ne pas vous tromper sur la marchandise : il y a bien un élément fantastique, très présent, dans ce très, très épais ouvrage (plus de 700 pages en version brochée, plus de 1 000 pages en poche !), mais ce n’est pas l’essentiel du propos, loin de là.

En fait, Dan Simmons embarque ses lecteurs pour une expédition dans l’extrême Grand Nord, en plein milieu du XIX° siècle, au moment des voyages d’exploration vers les pôles.

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Le loup des plaines

Le loup des plaines – Conn Iggulden (2007)

Pocket – 520 pages – 9.50 €

Le pitch : XIIe siècle, entre le lac Baïkal et la Mandchourie, au cœur de l’ Asie centrale. A la mort de Yesugei, khan de la tribu mongole des Loups, l’un de ses guerriers s’empare du pouvoir et abandonne dans l’immensité de la steppe la veuve et ses enfants. Temüdjin, le fils cadet du vieux khan, n’a alors que douze ans mais parvient à survivre avec sa mère et ses frères en se nourrissant du peu que leur concède une terre aride et rude. En compagnie d’une poignée d’hommes bannis comme lui, il multiplie les razzias. Temüdjin ne serait peut-être resté que le chef d’une bande de pillards si une détermination farouche ne l’habitait : venger la mort de son père et, à cette fin, unir toutes les tribus mongoles face aux Tatars.

Dans ce premier volet d’une épopée grandiose, Conn Iggulden relate les jeunes années du futur Gengis Khan, un homme à l’incroyable destin, qui bâtira un empire plus vaste et plus puissant que ceux d’Alexandre et de Jules César.

Mon avis : 1er tome de la trilogie consacrée par Conn Iggulden (qui, contrairement aux apparences, n’est pas scandinave, mais britannique !) à Genghis Khan.

J’avoue m’être lancé dans cette aventure (1 600 pages au total, tout de même !) un peu par hasard, sur la foi d’excellentes critiques, car je ne suis vraiment pas un fan des bio historiques romancées. Bien m’en a pris, car cette saga est peut-être (sans doute) ma meilleure expérience en la matière !

Le plus grand plaisir que l’on ressent, en plongeant dans ce maelström d’aventures narrées avec une intelligence et un sens du détail historique absolument exceptionnels, c’est de découvrir une époque et une civilisation totalement inconnues.

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Téméraire – Naomi Novik (2007)

Pocket – 448 pages – 7.80 €*

Le pitch : Alors que les guerres napoléoniennes font rage, le jeune capitaine Will Laurence fait une découverte qui va changer le cours de sa vie. Son vaisseau vient en effet de capturer une frégate française et sa cargaison : un oeuf de dragon très rare. Les dragons sont utilisés dans les combats aériens par la plupart des nations. Mais celui que va découvrir Will n’est pas tout à fait comme les autres…

Ainsi commence l’histoire d’une amitié indéfectible entre le fabuleux dragon Téméraire et son jeune pilote. Ensemble, ils vont devoir apprendre les tactiques périlleuses de la guerre aérienne. Car la France, dirigée par un Bonaparte plus audacieux que jamais, rassemble ses propres créatures pour transporter ses troupes sur le sol britannique. Laurence et Téméraire se préparent à subir leur baptême du feu !

Mon avis : C’est toujours un plaisir particulier de tomber sur un roman dont on n’attendait rien, ou pas grand-chose, et qui vous procure un plaisir d’autant plus agréable qu’il n’est pas prévu. C’est ce qui m’est arrivé avec le premier tome de la saga Téméraire, que j’ai découverte alors qu’elle venait de s’achever (8 tomes en tout).

Ce qui ressemblait à première vue à une série d’Héroïc Fantsay pour adolescents s’est révélé être en fait une uchronie pour tout public. Le pitch, particulièrement ingénieux (que ce serait-il passé si les guerres napoléoniennes s’étaient déroulées dans un monde où les dragons existent ?), m’a intrigué : je n’ai pas été déçu.

Avec un enthousiasme et une fraîcheur désarmants, Naomi Novick plonge ses lecteurs dans un univers dont elle a particulièrement soigné la cohérence.

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No country for old men

No country for old men – Cormac McCarthy (2005)

Points – 298 pages – 7.10 €

Le pitch : À la frontière du Texas, Moss découvre un carnage : un homme à moitié mort, d’autres déjà froids, des armes, de l’héroïne et deux millions de dollars. La tentation est trop forte.

Mais on ne vole pas impunément des narco trafiquants. Moss devient l’objet d’une impitoyable chasse à l’homme. À ses trousses, un vieux shérif et un tueur psychopathe de la pire espèce…

Mon avis : Si vous ne devez lire que trois romans de Cormac McCarthy, un des auteurs majeurs de l’Amérique de la fin du XX° siècle, il faut absolument que celui-ci en face partie, car c’est un chef-d’oeuvre, au même titre que La route.

Cette espèce de thriller – même si le terme n’est pas vraiment approprié – est probablement de son livre le plus accessible, car il y a une véritable intrigue, prenante, avec de nombreux rebondissements, qui fait office de colonne vertébrale au roman.

Attention, l’oeuvre n’est pas d’une lecture facile pour autant : l’histoire est terrible, l’ambiance oppressante, les faits sanglants.


La griffe du chien

La griffe du chien – Don Winslow (2005)

Points roman – 9.70 €

Le pitch : Art Keller, le « seigneur de la frontière », est en guerre contre les narcotrafiquants qui gangrènent le Mexique. Adán et Raúl Barrera, les « seigneurs des cieux », règnent sans partage sur les siccarios, des tueurs armés recrutés dans les quartiers les plus démunis. Contre une poignée de dollars et un shoot d’héroïne, ils assassinent policiers, députés et archevêques. La guerre est sans pitié.

Mon avis : ce livre, un pavé de plus de 800 pages, est un roman, un thriller de la plus belle eau. Mais c’est aussi, en quelque sorte, une vaste fresque quasi documentaire sur la guerre menée par les États-Unis, avec plutôt moins que plus de réussite, contre les narcotrafiquants du reste du continent (et plus particulièrement du Mexique), pendant plus d’une génération.

Austère ? Que nenni ! Pas un instant ! Au contraire : dans cette saga rédigée sous la forme d’un thriller, passionnante de bout en bout, vous allez trembler, pauvres lecteurs, mais aussi découvrir tout un monde et apprendre une somme d’informations hallucinante sur la guerre des cartels.

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Pour le meilleur et pour l’empire – James Hawes (2005)

Points roman – 402 pages – 7.70 €

Le pitch : Perdu dans la jungle quelque part en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Brian Marley s’apprête à vivre ses derniers instants. Il vient de remporter l’ultime épreuve d’un jeu de téléréalité. Malheureusement, il est le seul à le savoir, et tout porte à croire que nul n’aura jamais connaissance de son exploit. Quand soudain… Une balle de cricket jaillie du néant le met K.O. Une balle de cricket ? En pleine jungle ? Ainsi commence cette comédie délirante, dans la plus pure tradition du nonsense britannique.

Anciens officiers de l’armée des Indes, nymphes lubriques et politiciens véreux – sans oublier les aborigènes, les enfants et les journalistes : tels sont les protagonistes de cette fable qui doit autant à Evelyn Waugh qu’au Monty Python’s Flying Circus

Mon avis : S’il vous est déjà arrivé de parcourir ce site, vous avez forcement remarqué que, paradoxalement (comme nombre de mes compatriotes) j’apprécie beaucoup l’humour britannique, le fameux « non-sens ». Si vous faites partie de ces amateurs, jetez-vous sur ce petit bijou venu de nulle part (l’auteur semble avoir publié un autre titre dans la même veine) publié en 2007 et salué à l’époque par la critique parisienne.

Imaginez un épisode d’une émission genre Koh-Lanta se déroulant sur une île du pacifique, au cours duquel un protagoniste tombe soudain sur une colonie de Japonais isolés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, dont ils n’ont pas été informés. Eh bien vous remplacez les Japonais par une colonie d’Anglais pur jus, et vous obtenez le pitch de départ.

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Le dernier arbre

Le dernier arbre – Tim Gautreaux (2003)

Points – 480 pages – 8.10 €

Le pitch : Byron Aldridge, constable d’une scierie de Louisiane, noie dans l’alcool et la musique les traumatismes de la Grande Guerre. Pour le sauver, son frère Randolph rejoint l’exploitation. L’un fait régner l’ordre à coups de feu, l’autre croit au dialogue.

Au cœur des marais, les deux frères vont devoir s’allier pour affronter les Buzetti, gangsters propriétaires du saloon, qui ont juré de les tuer avant le dernier arbre coupé…

Mon avis : Comment ai-je découvert Tim Gautreaux ? Eh bien… un peu malgré moi, car l’auteur américain n’est quasiment pas connu en France et, il faut le dire, le titre et la couverture de son roman le plus connu sont bien peu engageants ! Heureusement, quelque chose dans le pitch du Dernier arbre m’a accroché l’œil et, même si l’ouvrage est resté sur une étagère plus d’un an, j’ai fini par l’ouvrir.

Dès le premier chapitre : magie littéraire, j’ai été aspiré et transporté dans le temps (l’après première guerre mondiale), l’espace (le fin fond de la Louisiane) et, dès lors, plus rien n’a compté… Disons le tout net : ce premier roman de Tim Gautreaux, publié en France (mais le deuxième dans l’ordre chronologique) écrit à l’âge à l’âge de 56 ans, est un grand livre.

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Polars pour les vacances

Ne le dis à personne… – Harlan Coben (2001)

Pocket – 448 pages – 7.80 €

Le pitch : Pédiatre, David Beck exerce dans une clinique pour le compte de Medicaid, structure sociale qui prend en charge les pauvres sans couverture sociale. Il aime son métier et l’exerce avec passion. Mais sa vie a été brisée lorsque son épouse, Elizabeth, qu’il connaissait depuis l’enfance, fut assassinée par un tueur sadique qui marquait ses victimes au fer rouge.

Huit ans après ce drame, il reçoit un étrange e-mail codé dont la clé n’était connue que de lui-même et d’Elizabeth. Abasourdi, David essaie de se souvenir des détails qui entourèrent l’assassinat de sa femme, dont le propre père, officier de police, identifia formellement le corps. Impatient, il guette le prochain message qui lui donne rendez-vous le lendemain. En cliquant sur un lien hypertexte, il découvre alors le site d’une caméra de surveillance de rue et dans la foule, il voit, stupéfait, passer Elizabeth qui le regarde en articulant « Pardon, je t’aime »…

Mon avis : C’est avec Ne le dis à personne qu’Harlan Coben, en 2001, s’est fait – outre une véritable fortune – une réputation dans le monde entier. C’est avec l’adaptation de ce thriller que Guillaume Canet, en 2006, s’est fait vraiment un nom comme réalisateur et que François Cluzet a relancé et boosté sa carrière d’acteur.

C’est dire si ce titre, considéré aujourd’hui comme l’archétype du thriller « à clef » par tous les amateurs du genre, est porteur de réussite.

A juste raison car, très objectivement, le scénario de ce roman conduit de main de maître par l’auteur est un modèle de mécanique, où chaque fin de chaque chapitre est l’occasion pour le lecteur de reprendre sa respiration : Ne le dis à personne est un top Tourne Page !

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L'homme qui voulait vivre sa vie

L’homme qui voulait vivre sa vie – Douglas Kennedy (1998)

Pocket – 512 pages – 7.90 €

Le pitch : Un poste important, une vaste maison, une femme élégante, un bébé : pour tout le monde, Ben Bradford a réussi.

Pourtant à ses yeux, rien n’est moins sûr : de son rêve d’enfant – être photographe – il ne reste plus rien. S’il possède les appareils photo les plus perfectionnés, les occasions de s’en servir sont rares. Et le sentiment d’être un imposteur dans sa propre existence est de plus en plus fort.

Mon avisL’homme qui voulait vivre sa vie est le premier roman de Douglas Kennedy (si l’on met de côté le merveilleux Cul de sac, renommé Piège nuptial). C’est aussi celui qui m’a fait découvrir ce très grand écrivain populaire – dans le sens noble du terme – alors que sa notoriété n’avait pas encore explosé.

C’est aussi probablement son livre le plus efficace, si ce n’est son meilleur, car on y trouve tout ce qui fera de Kennedy, pendant plus de dix ans, un des plus grands story teller du début du siècle. On y trouve déjà son « truc » narratif, avant qu’il n’en fasse – parfois – un procédé : la bascule d’un destin. Un homme, installé confortablement dans sa vie, va prendre de plein fouet un événement qui va le contraindre à se réinventer et à passer à autre chose.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : ce roman est une merveille de tourne page, un prototype du genre.

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Mille femmes blanches

Mille femmes blanches – Jim Fergus (1998)

Pocket – 512 pages – 7.90 €

Le pitch : En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles…

L’une d’elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l’alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l’agonie de son peuple d’adoption…

Mon avis : Lorsque ce roman sort en France, en 2000, publié par Le Cherche Midi, l’éditeur est bien incapable d’imaginer le succès qu’il va remporter.

Ce récit a certes reçu un accueil largement positif, deux ans plus tôt, aux U.S., mais de là à vendre plus de 400 000 exemplaires sur notre territoire, grâce à la magie du bouche-à-oreille… !

En découvrant cette histoire, près de vingt ans plus tard, il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre les raisons de ce vif succès : Mille femmes blanches est le prototype absolument parfait du roman à trame historique à la fois bien écrit (le style est d’une fluidité parfaite), très habilement composé, mêlant aventures exotiques, pédagogie historique et ethnique, tout en délivrant un message humaniste sincère…

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Stardust

Stardust – Neil Gaiman (1997)

J’ai lu – 220 pages – 5.80 €

Le pitch : D’un côté, il y a Wall, paisible village niché au sein d’une calme forêt anglaise. De l’autre, le Pays des Fées, univers d’enchantements, de sorcières, de licornes et de princes sanguinaires. Entre les deux, il y a le Mur, l’infranchissable et épaisse muraille qui ceint le hameau et le sépare de Féerie. Infranchissable ? Pas tout à fait, puisque tous les neuf ans s’ouvre la Foire des Fées qui, durant un jour et une nuit, permet aux deux mondes de se rencontrer. Dans certaines circonstances, cependant, attendre si longtemps pour pénétrer en Féerie est impossible.

Car quand on s’appelle Tristan Thorn et que l’on a promis à sa belle l’étoile filante tombée du firmament de l’autre côté du Mur, aucun obstacle ne saurait s’élever contre l’amour…

Mon avis : Comme je l’ai dit par ailleurs, Neil Gaiman est un auteur génial, un des maîtres actuels du fantastique/fantaisy (NeverwhereL’étrange vie de  Nobody Owens), mais à qui il arrive parfois – vu sa production assez considérable (il est aussi scénariste de BD) – de mettre de côté son génie et de retomber sur Terre avec une oeuvre moins réussie.

Mais ici, rassurez-vous, Gaiman plane haut dans l’azur, parmi les étoiles (vous avez vu la fine allusion au titre !), Stardust est une de ses plus grandes réussites.

Vous ne devez surtout pas rater ce petit chef-d’oeuvre car, j’en suis persuadé, vous n’avez pas lu de conte de fées possédant une telle dose de magie depuis votre enfance ! J’exagère, porté par mon enthousiasme ? Que nenni !

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Long John Silver – Björn Larsson (1995)

Le livre de poche – 509 pages – 8.10 €*

Le pitch : En 1742, à Madagascar, un vieux pirate à la retraite, entouré d’une garde d’anciens esclaves noirs qu’il a libérés, entreprend d’écrire ses mémoires. Ce pirate n’est autre que John Silver, l’homme à la jambe de bois, que le jeune héros de L’Ile au trésor dépeignait comme hâbleur et vaguement inquiétant. Un portrait qui n’a guère plu à l’intéressé.

Et John Silver de rétablir sinon la vérité, du moins sa vérité. Il évoque alors sa vie, une vie d’aventures, de bagarres, de rapines, de galanterie, de beuveries, enfin, tous les ingrédients d?une vie de pirate. Mais aussi le destin d’un homme en révolte contre les injustices de l’ordre établi, qu’il s’agisse d’enrôlement forcé ou de traite des Noirs. Ce roman d’aventures dans la grande tradition a valu à son auteur, suédois, un succès européen.

Mon avis : Björn Larsson est un navigateur, un vrai, et lorsqu’il se lance dans un roman qui se passe sur l’eau, cela sent vraiment le grand large. Comme aurait dit Hugolin dans Manon des sources : il sait cultiver l’authentique…

Comment s’y retrouver, avec la multitude de romans, de BD (lisez les quatre tomes de la série éponyme de Xavier Dorrison, c’est une merveille !) et de films ou séries qui tournent autour d’un des plus mythiques personnages de la littérature ? Comment faire le tri ?… eh bien justement, je suis là pour ça !

N’hésitez pas une seconde à vous plonger dans cette copieuse « autobiographie » (500 pages) du célèbre pirate, écrite de main de maître (le style est vraiment très agréable) par l’auteur scandinave et polyglotte Björn Larsson. Avec un sens aigu de la reconstitution historique, la vraie (le récit regorge de détails véridiques sur la période), et un sens de l’humour inoxydable, l’auteur nous plonge dans le passé, au milieu des océans et des mers, des Caraïbes jusqu’en Afrique noire, en passant par l’Angleterre.

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Piège nuptial – Douglas Kennedy (1994)

Pocket – 256 pages – 6.90 €*

Le pitch : Fasciné par une carte d’Australie, Nick, un journaliste américain, décide de tout plaquer pour atterrir à Darwin. Une nuit fatale, un accident avec un kangourou et sa rencontre avec la jeune et robuste Angie vont le mener au coeur du bush, au milieu de nulle part, au sein d’un clan d’allumés coupés du monde.

Pris au piège, Nick va devoir user de tous les moyens possibles pour échapper à ceux qui l’ont adopté à son corps très défendant. En jeu : sa survie, tant physique que mentale…

Mon avis : Attention : Piège nuptial est le nouveau titre français (2009) du premier roman de Douglas Kenned, The Dead Heart, datant de 1994 et publié dans un premier temps en 1998 par Gallimard dans la Série Noire sous le titre Cul-de-sac.

J’ai découvert ce titre de Kennedy dans sa première mouture, il y a une dizaine d’années, après avoir apprécié tous ses premiers romans « américains » (même s’il s’agit du plus francophone des romanciers américains !).

Passé inaperçu lors de sa sortie, ce roman du bush australien est pourtant une vraie pépite, un petit bijou d’humour noir. L’histoire, totalement improbable, est à mille lieues des sources d’inspiration ultérieure de Kennedy. On pourrait la rebaptiser « Cauchemar chez les readnecks », tant le sort de Nick, le héros qui raconte cette histoire, prend le lecteur aux tripes, qui se prend au jeu en se mettant à sa place.

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La saga égyptienne

La saga égyptienne – Wilbur Smith (1993)

Omnibus – 1 012 pages – 20.00 €

Le pitch : Il y a 4000 ans, l’Egypte est à feu et à sang, la guerre civile fait rage, l’autorité de Pharaon vacille. Son dernier espoir : le sage Taita, l’eunuque, le génial esclave, homme de toutes les fidélités, médecin et poète, musicien et inventeur, aurige du premier char égyptien, magicien initié aux mystères des dieux. Lui et ses protégés, la belle Lostris et Tanus, jeune officier de l’armée, vont affronter de multiples dangers pour que le pouvoir du Roi des Rois se lève à nouveau sur les berges du Nil, le Dieu Fleuve.

Mon avis : Attention, amis lecteurs : si vous ne connaissez pas Wilbur Smith, la lecture de ces quelques lignes risquent de changer votre vie (de lecteur) !

Comment un auteur aussi unanimement reconnu à travers le monde comme le plus grand auteur de roman d’aventure historique peut-il être aussi faiblement apprécié en France, au point que certains de ses romans peuvent être, par moment, introuvables, épuisés ?

C’est pour moi un grand mystère et une grande injustice, que je vais tenter de réparer ici car, sans hésitation, il devrait se vendre en France autant de volumes des romans de Wilbur Smith que de Ken Follett ! Heureusement que la maison d’édition Omnibus est là, aujourd’hui, pour réparer cette injustice, en éditant les nombreux et très épais romans de l’auteur en les regroupant par « sagas », car saga il y a !

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L'affaire pélican

L’affaire pélican – John Grisham (1992)

Pocket – 432 pages – 7.90 €

Le pitch : Un flash spécial de la NBC plonge l’Amérique dans la stupeur. Le président des États-Unis annonce la mort de Jensen et Rosenberg, les deux plus hauts magistrats de la Cour suprême. Leur disparition, à quelques heures d’intervalle, ne peut être le fait d’une coïncidence. Or ni la CIA ni le FBI ne savent par où commencer l’enquête.

Seule Darby Shaw, brillante étudiante en droit, établit un lien entre les deux assassinats. Avec l’aide d’un journaliste du Washington Post, elle défie un ennemi invisible aux moyens illimités…

Mon avis : Troisième roman de John Grisham, publié un an après l’incroyable succès de La firme, L’affaire pélican remporte un succès encore plus éclatant : carrément vertigineux. En deux thrillers juridiques, l’auteur est devenu – avec Tom Clancy dont la carrière a démarré au même moment – un des deux principaux écrivains bestsellers américains. Mais était-ce mérité ?

Allez, je ne vais pas faire durer le suspens ! L’affaire pélican est, sans doute, au sens propre du terme (page turner), le meilleur Tourne Page de Grisham car c’est, probablement celui de ses romans qui présente la forme et le fond les plus évidents d’un thriller, juridique ou pas. Hollywood ne s’y trompera pas, en adaptant tout de suite le roman avec une Julia Roberts au sommet de sa jeune gloire de Pretty Woman.

Je ne vais pas revenir ici sur les raisons qui font que John Grisham est le pape du genre,  mais je vais juste expliquer pourquoi ce récit est une réussite quasi parfaite.

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Nuit d'été

Nuit d’été – Dan Simmons (1991)

Le livre de poche – 597 pages – 8.90 €

Le pitch : Les pensionnaires d’un internat de l’Illinois sont les témoins d’une série d’événements mystérieux et terrifiants : l’un d’entre eux disparaît, des bruits incompréhensibles se font entendre, un soldat de la Première Guerre mondiale réapparaît… L’enquête menée par un petit groupe de collégiens va les mener vers les bâtiments gothiques d’une ancienne école abandonnée, Old Central.

Et c’est, au coeur de l’été, le plus insoutenable des face-à-face qui commence : celui qui met aux prises l’innocence avec la plus monstrueuse terreur qu’on puisse imaginer…

Mon avis : Un des plus grands plaisirs de lecteur est de découvrir tardivement un roman d’un de ses auteurs de genre favoris, roman qui vous avait échappé jusqu’alors pour une raison inconnu. C’est ce qui vient de m’arriver avec Nuit d’été, de Dan Simmons, un des meilleurs auteurs de SF et de fantastique du dernier quart de siècle.

La réussite est indiscutable, magistrale même, car l’auteur prend le temps de poser très, très longuement l’intrigue qui, si vous êtes un fan de Stephen King, va vous faire penser à quelque chose…

Une équipe de jeunes garçons qui côtoient des événements étranges, cela ne vous dit rien ? Bon sang, mais c’est bien sûr… Ça ! , le sommet du roi himself !

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Les piliers de la terre

Les piliers de la terre – Ken Follett (1989)

Le livre de poche – 11.90 €

Le pitch : Dans l’Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent pour s’assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l’amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. La haine règne, mais l’amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.

Abandonnant le monde de l’espionnage, Ken Follett, le maître du suspense, nous livre avec Les Piliers de la Terre une œuvre monumentale dont l’intrigue, aux rebonds incessants, s’appuie sur un extraordinaire travail d’historien. Promené de pendaisons en meurtres, des forêts anglaises au cœur de l’Andalousie, de Tours à Saint-Denis, le lecteur se trouve irrésistiblement happé dans le tourbillon d’une superbe épopée romanesque.

Mon avis : Vous ne connaissez pas Les piliers de la terre ? Vous ne l’avez pas encore lu ? Heureux mortel ! Comme j’aimerais être à votre place !

Un des moments les plus agréables de la vie d’un lecteur, est celui où il anticipe sur le plaisir qu’il va prendre à lire un bon livre. Rien que d’y penser, tiens, je suis content pour vous !

Pendant 15 ans (de 1975 à 1990), Ken Follett a été un auteur de romans d’espionnage, un des plus gros vendeur au monde. Puis, en 1990 est sorti Les piliers de la terre, qui est devenu presque instantanément une référence absolue en matière de roman historique, au point qu’il fut vendu à plus de 15 millions d’exemplaires de par le monde, adapté en jeu, puis en série télévisée, avant que Follett lui-même n’écrive 18 ans plus tard une suite presque aussi réussie et aussi touffue, Un monde sans fin.

Alors, quelles sont les raisons qui expliquent objectivement cet engouement quasiment sans précédent (je pense qu’il faut remonter à Autant en emporte le vent pour retrouver un pareil enthousiasme) ? Et qui plus est, un engouement justifié !

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Deadwood

Deadwood – Pete Dexter (1986)

Folio – 624 pages – 1.20 €

Le pitch : « Ici, rien n’est normal, même le temps… Le jour de notre arrivée, on a vu deux hommes portant une tête humaine, en pleine rue… Un Mexicain avec celle d’un Indien, et une crapule qui louchait et qui s’appelait Boone May, avec la tête d’un hors-la-loi… « 

La réalité du Far West, véritable genèse d’une nation, est l’un des plus grands romans noirs épiques de l’histoire humaine. Elle dit toute la violence brute d’un pays dominant à ce jour le monde. Fleuves de boue dans les villes, putes contaminées à la vérole par les trappeurs, chasseurs de primes devenus shérifs, viols, meurtres, ramassis de psychopathes, de chercheurs d’or fous et de mythomanes, de Chinois brûlés dans des fours à briques, d’incendies ravageurs et de personnages célèbres…

Deadwood raconte l’histoire d’un pays où la première chose à faire en se levant le matin est d’oublier ce qui est arrivé la veille…

Mon avisDeadwood, pour les amateurs de séries américaines haut de gamme, c’est une référence, le top catégorie « western ». En trois saisons, HBO racontait de la manière la plus naturaliste possible une tranche de l’histoire de la ville de la ruée vers l’or du Dakota, la ville ou Wild Bill Hickok fut assassiné lâchement d’un tir dans le dos, la ville où fut enterrée Calamity Jane…

Ce n’est qu’en 2018, près de dix ans plus tard, que je découvris incidemment que la série était tirée d’un roman américain ma foi fort connu… outre-atlantique. Je me suis donc plongé avec curiosité dans ce très épais roman (des heures et des heures de lecture !) pour revivre ou redécouvrir une partie du plaisir ressenti à la vision de la série. Avec le risque, courant dans ce cas là, d’être déçu.

Eh bien non : aucune déception ! Au contraire : même si Deadwood, le roman, est très éloigné de la série dans son déroulement, il résonne avec elle de façon étonnante par son état d’esprit, sa façon quasi documentaire de raconter ce qu’était au XIX° siècle une ville sortie de terre en quelques semaines pour accueillir les chercheurs d’or.

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Lonesome dove

Lonesome dove – Larry McMurtry (1985)

Gallmeister – 1184 pages – 2*12.00 €

Le pitch : À Lonesome Dove, Texas, les héros sont fatigués. Augustus McCrae et Woodrow Call ont remisé leurs armes après de longues années passées à combattre les Comanches. En cette année 1880, pourtant, l’aventure va les rattraper lorsqu’ils décident de voler du bétail au Mexique et de le convoyer jusque dans le Montana pour y établir un ranch.

Commence alors un immense périple à travers l’Ouest, au cours duquel le convoi affrontera de violentes tempêtes, des bandes de tueurs et d’Indiens rebelles… et laissera de nombreux hommes derrière lui.

Mon avis : Lonesome dove est un roman d’aventure, c’est aussi un pur roman western au cours duquel, pendant 1 200 pages, le lecteur suit une bande de cowboys décidés à voler, puis à convoyer un immense troupeau de vaches tout le long de la côte ouest américaine, du sud au nord.

Attention : ne fuyez pas ! Les mots western et cowboys évoque chez les français, la plupart du temps, des films un peu surannés avec John Wayne en héros fort et solitaire ou, au mieux quelques longs métrages où Clint Eastwood cligne des yeux en regardant le soleil se coucher à l’horizon… et pourtant, Lonesome dove est à mille lieues de ces images d’Epinal !

Non, je peux vous l’assurer, Lonesome dove est un des plus beaux romans d’aventure psychologique de toute l’histoire de la littérature américaine. Rien que ça.

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Octobre rouge

Octobre rouge – Tom Clancy (1984)

Le livre de poche – 505 pages – 8.20 €

Le pitch : Le bâtiment le plus précieux de la flotte soviétique – un nouveau sous-marin balistique commandé par son plus brillant officier – tente de passer en Amérique. La flotte soviétique entière a reçu l’ordre de le traquer et de le détruire à tout prix. Si la flotte américaine parvient à localiser Octobre rouge à temps pour l’amener à bon port, ce sera le plus beau coup de tous les temps.

Mais le sous-marin a deux millions de kilomètres carrés pour se cacher et un nouveau système de propulsion silencieux, impossible à détecter. La chasse dure dix-huit jours… À l’approche du but, tous les bâtiments convergent…

Mon avisTom Clancy est définitivement le pape du thriller espionnage/technologique, et Octobre rouge est la pierre angulaire de son oeuvre. Bien que le contexte politique (la guerre froide), trente ans plus tard, ait beaucoup évolué (quoi que…), ce roman n’a pas pris une ride.

Avec sa précision habituelle dans sa documentation militaire (c’est impressionnant de professionnalisme), Clancy vous embarque dans une épopée au suspens hallucinant, comme vous en lirez peu dans votre vie.

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Les fugitifs de l'Alder Gulch

Les fugitifs de l’Alder Gulch – Ernest Haycocx

Actes sud/Babel – 384 pages – 8.90 €

Le pitch : Au milieu des années 1800, un couple improbable s’enfuit pour rejoindre le nouvel eldorado de la vallée de l’Alder Gulch, dans le Montana, où des milliers de chercheurs d’or s’aventurent pour faire fortune. Jeff Pierce est traqué par le frère de l’homme qu’il a tué. Sa compagne de route, Diana Castle, cherche à échapper à un mariage arrangé. Quel avenir leur réserve cet Ouest sauvage où la loi est piétinée ?

Avec ce portrait d’une communauté d’orpailleurs dans les contrées sauvages des États-Unis, Ernest Haycox se hisse au rang des plus grands auteurs de westerns. Il y déploie à merveille son art romanesque et sa connaissance de la nature humaine dans une authenticité parfaitement lyrique. Et offre au genre une héroïne forte et éclatante, un vent de modernité.

Mon avis : Vous savez quel est le plus grand plaisir d’un grand lecteur ? C’est de tomber, à peu près une fois par an, pas plus, parfois moins, sur un livre écrit par un auteur que l’on ne connait pas, dont on n’a même jamais entendu parler, et que ce livre se révèle être un vrai chef-d’œuvre, un très gros coup de foudre. C’est une rencontre de ce type que j’ai faite, ces derniers jours, avec Ernest Haycox.

Une fois le roman terminé, sidéré (pas le roman, le lecteur !), j’ai découvert qu’Haycox était considéré aux Etats-Unis comme un auteur majeur… de la première partie du XX° siècle, puis qu’il est mort (prématurément) en 1950. Un grand spécialiste de la littérature de l’ouest, de la littérature de western diraient certains, même si ce vocable me parait très réducteur, voire un peu péjoratif de ce côté ci de l’Atlantique.

Sous les dehors rugueux d’une apparente histoire d’hommes et de femmes, plongés dans la sauvage atmosphère de la ruée vers l’or des 1860’s (tout le récit, y compris les détails, s’appuie sur des faits réels), se cache un trésor de récit gorgé d’humanité et de violence, de délicatesse de sentiments et de violence terrifiante.

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Empire du Soleil – J.G. Ballard (1984)

Folio – 448 pages – 8.40

Le pitch : Le lendemain de Pearl Harbor, les Japonais s’emparent de Shanghai. Dans la panique qui suit la canonnade, Jim, onze ans, est séparé de ses parents.Il est recueilli, peut-être pour des raisons ambiguës, par deux marins américains, puis arrêté avec eux et enfermé dans un camp, à Longhua. Délaissé par ses compatriotes, il est bientôt fasciné par l’occupant japonais et ne comprend pas pourquoi il se retrouve sur les routes pour une marche forcée vers le stade de Nantao.

Là, entouré de cadavres et d’un amoncellement d’objets volés, il verra le grand éclair de la bombe atomique de Nagasaki, et il repartira, seul, dans un paysage de rizières dévastées, jonchées de carcasses et d’épaves, pour se réfugier au camp de Longhua…

Mon avis : Si vous avez déjà entendu parlé de J.G. Ballard, vous savez qu’il s’agit d’un très grand auteur, mondialement connu, plus particulièrement pour ses livres de science-fiction. Mais pas n’importe quel SF : essentiellement des romans « catastrophes ». Un thème récurrent : que deviendrait la Terre si une calamité s’abattait sur elle.

Mon adolescence a ainsi été bercé par ses récits où notre planète est victime d’une montée des eaux due au réchauffement climatique (Le monde englouti), d’une terrible sécheresse (Sécheresse), d’un vent dément (Le vent de nulle part) et ma liste n’est pas exhaustive.  Mais son roman le plus célèbre, c’est Crash !, une histoire à vous glacer le dos…

Si je vous parle de tout cela, c’est pour mieux mettre en perspective ce roman autobiographique très impressionnant qu’est Empire du soleil, que je ne vous résumerais pas, le pitch ci-dessus est là pour ça.

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Running man

Running man – Stephen King (1982)

Le livre de poche – 259 pages – 7.10 €*

Le pitch : Premier quart du XXIe siècle. La dictature s’est installée aux États-Unis. La télévision, arme suprême du nouveau pouvoir, règne sans partage sur le peuple. Une chaîne unique diffuse une émission de jeux suivie par des millions de fans : c’est « La Grande Traque ».

Ben Richards, un homme qui n’a plus rien à perdre, décide de s’engager dans la compétition mortelle. Pendant trente jours il devra fuir les redoutables « chasseurs » lancés sur sa piste et activement aidés par une population encouragée à la délation. Tous les moyens sont bons pour éliminer Ben Richards…

Mon avis : Ce Stephen King a été publié sous le pseudonyme de Richard Bachman, celui qu’il utilisait dans les années 80 pour ses romans « mineurs », et c’est le meilleur de cette série, et de loin, un peu un Marche ou crève en beaucoup plus réussi.

Présenté sous forme d’un compte à rebours, de 100 à 0, ce roman en a l’urgence. L’histoire est passionnante, la toile de fond SF très réussie (c’est d’ailleurs le seul vrai roman de SF de King), et l’écriture… d’une efficacité totale.

Pour tout dire, le roman est presque trop court (250 pages) !

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L'étoffe des héros

L’étoffe des héros – Tom Wolfe (1979)

Folio – 544 pages – 10.20 €

Le pitch : En toile de fond : la guerre froide que se livrent les Américains et les Russes. L’enjeu : rien moins que les étoiles. Le projet : Mercury. Les héros : sept astronautes à la conquête du ciel, courageux, pleins d’expérience, prêts à payer. de leur peau pour goûter à la gloire.Héroïque, Chuck Yeager qui a franchi le premier le mur du son. Héroïque, John Glenn qui effectue le premier vol orbital jamais réalisé par un Américain. Héroïque, Gus Grissom qui réussit sa difficile missi on… mais voilà qu’il saute à la mer, pris de panique ! Ils ont peur, ces héros ? Et leurs femmes pleurent ?..

Ça, des as ? Ou  » des fils de p…, des salopards « , comme le prétend Pancho Bannes, la patronne du bar, thêàtre de scènes d’un grand comique. Ou des singes, puis-qu’ils subissent les mêmes tests que les animaux de laboratoire et qu’on leur dit sans cesse que le premier à effectuer le projet Mercury sera… un chimpanzé. Ou des pantins entre les mains des médias américains. Un peu de tout cela, donc des hommes, écrit en substance Tom Wolfe. Et leur  » Etoffe  » est humaine, tout simplement.

Mon avis : Il serait dommage de passer à côté de ce livre fabuleux, certainement le meilleur que j’ai eu la chance de lire au cours de mon existence sur la conquête spatiale . Tom Wolfe, outre le fait qu’il était un merveilleux auteur de fiction (Le bûcher des vanités, comme meilleur exemple) est aussi un des inventeur, en 1973, du concept de « nouveau journalisme ».

Rappelez-vous : cette nouvelle façon de faire du journalisme, en empruntant les techniques de narration de la fiction littéraire; enquêter comme un journaliste, mais raconter comme un écrivain.

Huit ans plus tôt, alors que le mouvement n’existait pas encore, Truman Capote créait ce qui sera sans doute considéré ultérieurement comme le premier livre à rattacher à ce genre, De sang froid. Capote faisait alors du nouveau journalisme, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose : sans le savoir !

En 1979, Wolfe, lui, était parfaitement conscient d’écrire, avec L’Etoffe des héros, une oeuvre qui allait marquer l’histoire littéraire. Aujourd’hui, on peut sans doute considérer ce roman comme l’Everest du genre, le meilleur livre jamais écrit selon cette technique.


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Pavillons lointains – M.M. Kaye (1978)

Le livre de poche – 1 056 pages – 10.20 €*

Le pitch : Des cimes enneigées de l’Himalaya aux palais des maharadjas, de la Kyber Pass à Kaboul, ce roman retrace les années les plus tumultueuses du rattachement de l’Inde à l’empire britannique au XIXe siècle. C’est aussi une émouvante histoire d’amour, au-delà des tourments et de la fureur de son époque, celle d’Ash, un jeune Anglais élevé comme un Indien, et de Juli, une princesse indienne déchirée entre raisons du coeur et raison d’État. Et tandis que familles et castes, alliés et ennemis se combattent aveuglément, une civilisation millénaire se précipite vers son destin…

Introuvable depuis de nombreuses années, cette formidable fresque du Raj, dans la lignée d’un Kipling, se devait d’être rééditée.

*

Mon avis : Disons-le tout net : Pavillons lointains est un de mes plus grands coups de cœur de ces dernières années, dans une catégorie littéraire pourtant largement exploitée (surexploitée !) : le roman d’aventure historique. Je ne vois guère, en effet, que les romans de Wilbur Smith à être parvenu à m’emporter de la sorte, dans un maelström de péripéties, de détails historiques, politiques, géographiques, dans un contexte aussi exotique, avec de tels personnages symboliques de leur situation, et sur de telles distances !

Mais qu’est-ce qui distingue cet énorme roman (800 pages en broché, plus de 1 000 pages en poche) de ces innombrables concurrents ? En fait, à peu près tout.

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Rendez-vous avec Rama

Rendez-vous avec Rama – Arthur C. Clarke (1975)

J’ai lu – 253 pages – 5.50 €

Le pitch : En l’an 2130… un « objet » pénètre dans le système solaire et aussitôt les ordinateurs répondent : un cylindre, longueur : 30 km, vitesse : 100 000 km/h… Il sera baptisé Rama. Le vaisseau spatial Endeavour part à sa rencontre, réussit à se poser dessus et pour le commandant Norton et ses hommes l’accès de Rama se révèle étonnamment facile.

Un étonnement qui se change en stupeur, en effroi, quand ils pénètrent dans ses flancs : il y a là quatre mille km à explorer, un monde de structures, d’escaliers vertigineux, de routes. Un monde de silence et de non-vie… Où tout semble d’une haute technologie, intact, et pourtant vieux de millions d’années ! Rama continue de fendre l’espace… Qui est aux commandes : un robot ? un esprit ?

Mon avisClarke était un génie.

Rendez-vous avec Rama n’est pas considéré comme une de ses œuvres majeures, mais pourtant… j’ai une affection particulière pour ce roman, car c’est une histoire d’exploration, et j’adore les histoires d’exploration !

Imaginez Richard Burton (l’explorateur, pas l’acteur !) remontant, non pas les sources du Nil, mais l’intérieur d’un vaisseau-monde… Vous imaginez ? Alors, ici, vous êtes servi : un vaisseau gigantesque, aussi grand qu’un petit pays, à explorer avec, à chaque coin de rue (si je puis me permettre l’expression !) des mystères, des découvertes.

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Le monde du fleuve

Le monde du fleuve – Philip José Farmer (1971)

Mnemos – 1 280 pages – 30 €

Le pitch : Mark Twain, Hermann Goering, Jésus, Richard Burton. Voilà quatre des quarante milliards de protagonistes de cette fabuleuse saga. Lorsque tous les morts de l’histoire de la Terre se réveillent au bord d’un fleuve long de plusieurs millions de kilomètres, c’est une nouvelle vie qui commence. Mais au lieu de prendre cet événement comme une nouvelle chance, les ressuscités vont poursuivre ou répéter leur première existence. Et dans ce paradis où nul souci matériel n’existe, de petits états totalitaires, esclavagistes, racistes fleurissent.

Seule une infime partie de cette population décide de partir en quête : spirituelle pour certain avec la recherche d’une perfection de l’âme, plus existentielle pour ceux qui se demandent ce qu’ils font là et surtout qui les y a mis. Ils n’auront alors de cesse de remonter le fleuve pour voir ce qui se trouve à sa source.

Mon avis : L’édition en 2016 de l’ intégrale de cette saga comportant cinq volumes* est un bonheur qu’attendaient de nombreux amateurs depuis longtemps. Rien que ça, merci Mnemos !

1 280 pages serrées pour une des œuvres phare de l’histoire de la science-fiction qui, lorsque j’ai lue pour la première fois, quand j’étais encore adolescent, a marqué profondément mon imagination. Vous avez lu le pitch :  Philip José Farmer lançait en 1970 une des plus fabuleuses idées de la SF.

40 milliards d’êtres humains reprenant conscience (ressuscitant ?) au pied de champignons géants, générateurs formidables. Des hommes qui se réveillent les uns à côté des autres, toutes époques et toutes ethnies confondues. Au milieu : un fleuve géant, apparemment sans fin.

Où sont-ils ? Au paradis ? En enfer ? Sur une autre planète ? A quelle époque ? Qui les a « ressuscités » ? Un ou des dieux ? Des extra-terrestres ?

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Le parrain – Mario Puzo (1969)

Pavillons poche – 12.50 €

Le pitch : Aux yeux de ses voisins, Don Corleone est un patriarche, un respectable père de famille qui a su donner à ses enfants une éducation où les rigoureux principes de la morale sicilienne s’adaptent aux nécessités de la vie américaine. Mais sa vraie famille est plus vaste , c’est une des » familles » de la Mafia dont il est un des chefs les plus aimés, mais aussi les plus respectés, car il est raisonnable et juste. Pour eux, il est le Parrain.

Le Parrain, c’est l’évocation d’un monde souterrain qui sape les fondations de l’Amérique, d’une pègre redoutable que la société voudrait ignorer, mais que de retentissants scandales ne cessent de révéler au grand jour. De New York à Las Vegas, des somptueuses villas de Hollywood au maquis de Sicile, voici le portrait d’une nation gangrenée par ses syndicats du crime, sa guerre des gangs et ses puissances occultes

Mon avis : Dire que j’ai attendu 50 ans pour lire ce chef-d’oeuvre ! Tout ça pour des idées préconçues : le premier véritable best-seller de l’histoire de l’édition ne pouvait être qu’un livre préfabriqué. Quelle erreur !

Fan absolu, depuis toujours, de la trilogie de Coppola (3 chefs-d’oeuvre), j’ai découvert avec effarement que le roman de Mario Puzo leur est supérieur en tout point ! En fait, cet énorme bouquin (840 pages en poche, dans la magnifique collection Pavillons Poche) correspond simplement au premier film de la trilogie ! C’est dire s’il est autrement plus riche que le film.

Alors que dire… c’est littéralement scotchant du début jusqu’à la fin. Oui, vous êtes scotché au livre !

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Les cavaliers

Les cavaliers – Joseph Kessel (1967)

Folio – 580 pages – 10.90 €

Le pitch : Kessel a situé en Afghanistan une des aventures les plus belles et les plus féroces qu’il nous ait contées. Les personnages atteignent une dimension épique : Ouroz et sa longue marche au bout de l’enfer… Le grand Toursène fidèle à sa légende de tchopendoz toujours victorieux… Mokkhi, le bon sais, au destin inversé par la haine et la découverte de la femme… Zéré qui dans l’humiliation efface les souillures d’une misère qui date de l’origine des temps… Et puis l’inoubliable Guardi Guedj, le conteur centenaire à qui son peuple a donné le plus beau des noms : « Aïeul de tout le monde »… Enfin, Jehol « le Cheval Fou », dont la présence tutélaire et « humaine » plane sur cette chanson de geste…

Ils sont de chair les héros des Cavaliers, avec leurs sentiments abrupts et du mythe les anime et nourrit le roman.

Mon avis : Un des deux classiques les plus populaires (avec Le lion) de la dernière partie de la vie de Joseph Kessel .

Dans ce très long roman à la prose superbe, on retrouve tout ce qui fait de Kessel un des plus grands écrivains, mais aussi un des plus grands journalistes français du XX° siècle, tant le travail documentaire qui sous-tend le récit est impressionnant.


Little big man

Little big man – Thomas Berger (1964)

Gallmeister – 736 pages – 13.50 €

Le pitch : Je m’appelle Jack Crabb. J’ai cent onze ans ; j’ai vécu la moitié de ma vie chez les Blancs et l’autre parmi les Indiens cheyennes. J’ai été pionnier, éclaireur, as de la gâchette, chasseur de bisons. J’ai aussi été prospecteur, joueur professionnel et tricheur, polygame et soldat. J’ai côtoyé Wyatt Earp, Buffalo Bill et le général Custer, ainsi que pas mal de braves et de chefs de différentes tribus.

Je suis le seul survivant de la bataille de Little Bighorn et le dernier témoin de la conquête de l’Ouest, qui ressemble à tout ce que vous voulez, sauf à ce qu’on vous montre au cinéma. Avant de perdre la mémoire, je vais vous raconter ma vie.

Mon avis : Vous connaissez certainement le film Little big man. Forcement, si vous êtes un brin cinéphile.

Mais je suis persuadé que, comme moi, vous n’aviez jusqu’à ce jour jamais entendu parlé du roman dont est tiré le chef-d’œuvre d’Arthur Penn. Normal : aucun éditeur ne s’est donné la peine de le mettre vraiment en avant.

C’est désormais chose faite, car aux éditions Gallmeister, que je tiens une fois de plus à saluer pour sa capacité à faire vivre – ou revivre – de grands romans américains de ce côté-ci de l’Atlantique.

Et c’est un bonheur, car le roman d’une vie de Thomas Berger est tout simplement exceptionnel !

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Butcher's crossing

Butcher’s crossing – John Williams (1960)

10/18 – 336 pages – 7.80 €

Le pitch : Dans les années 1870, persuadé que seule la nature peut donner un sens à sa vie, le jeune Will décide de quitter le confort de Harvard pour tenter la grande aventure dans l’Ouest sauvage. Parvenu à Butcher’s Crossing, une bourgade du Kansas, il se lie d’amitié avec un chasseur qui lui confie son secret : il est le seul à savoir où se trouve l’un des derniers troupeaux de bisons, caché dans une vallée inexplorée des montagnes du Colorado.

Will accepte de participer à l’expédition, convaincu de toucher au but de sa quête. Le lent voyage, semé d’embûches, est éprouvant mais la vallée ressemble effectivement à un paradis. Jusqu’à ce que les deux hommes se retrouvent piégés par l’hiver…

Mon avis : Si je me suis lancé dans la lecture de Butcher’s crossing, c’est avant tout sur les promesses conjuguées de la magnifique couverture, d’une part,  et du pitch de la quatrième de couverture, particulièrement séduisant. Mais c’est aussi, lorsque j’ai réalisé, très vite, que l’oeuvre était le deuxième roman de John Williams  (sur trois écrits, seulement, tout au long de sa vie, achevée en 1990) : j’ai découvert ce magnifique auteur il y a quelques années grâce à Stoner, formidable récit traduit en français grâce à Anna Gavalda.

Pourtant, ici, strictement aucun rapport avec Stoner, récit de la vie désastreuse d’un fils de paysan devenu professeur de littérature américaine. Juste un récit du midwest, une plongée dans les profondeurs du Kansas en 1870. Quatre hommes qui partent chasser le bison et affronter les merveilles, mais surtout les terribles dangers de la nature alors quasi inviolée.

Ce roman s’inscrit donc dans la mouvance du récit historique américain, centré sur la conquête, à partir de la deuxième partie du XIX° siècle des territoires inconnus, à l’ouest, et des populations « sauvages » que l’homme blanc affronte pour survivre et s’installer.

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Endurance

Endurance – Alfred Lansing (1959)

L’incroyable voyage de Shackelton

Points – 480 pages – 8.30 €

Le pitch : Le 18 janvier 1915, le trois-mâts Endurance commandé par le célèbre explorateur Shackleton, qui avait pour objectif de traverser à pied le continent Antarctique, est pris par la banquise sans avoir pu toucher terre. Le navire doit être abandonné alors que l’avant-poste le plus proche se trouve à des milliers de kilomètres.

Shackelton jure à ses camarades de tous les ramener en Angleterre. L’une des plus incroyables odyssée du XXème siècle commence.

Mon avis : Les meilleurs récits d’exploration sont, depuis le XIX° siècle, au niveau des meilleurs romans d’aventure. Les 7 piliers de la sagesse vaut bien, à n’en pas douter, un bon Jules Verne.

Parmi ces récits, la part belle est donnée aux grandes expéditions polaires qui, durant plus d’un siècle, ont permis aux hommes de découvrir peu à peu, au prix de mille souffrances et pertes, les territoires inconnus de l’arctique et de l’antarctique.

Une des expéditions les plus célèbres reste celle menée, en 1914, par Ernest Shackelton, un irlandais qui s’était déjà fait remarquer auparavant par plusieurs tentatives audacieuses vers le pôle sud.

L’expédition de l’Endurance (le nom du bâtiment), programmée pour traverser complètement l’Antarctique en passant par le pôle sud (qui avait été atteint par Roald Amundsen en 1911), sera un échec catastrophique… mais donnera lieu à la plus célèbre aventure de sauvetage de l’histoire.

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Le docteur Jivago

Le docteur Jivago – Boris Pasternak (1957)

Folio – 703 pages – 10.20 €

Le pitch : « Ma charmante, mon inoubliable ! Tant que le creux de mes bras se souviendront de toi, tant que tu seras encore sur mon épaule et sur mes lèvres, je serai avec toi. Je mettrai toutes mes larmes dans quelque chose qui soit digne de toi, et qui reste. J’inscrirai ton souvenir dans des images tendres, tristes à vous fendre le cœur. Je resterai ici jusqu’à ce que ce soit fait. Et ensuite je partirai moi aussi. »

Mon avis : attention, le roman de Pasternak est infiniment moins accessible que son adaptation au cinéma, aux accents hollywoodiens.

A retenir : le portrait d’une époque cruciale de l’histoire de la Russie et – bien entendu – d’une grande histoire d’amour.


L'homme qui rétrécit

L’homme qui rétrécit – Richard Matheson (1956)

Folio – 272 pages – 7.40 €

Le pitch : « L’araignée fonça sur lui dans l’ombre des étendues sableuses, tricotant furieusement de ses pattes immenses. Son corps ressemblait à un œuf gigantesque et luisant qui tremblait de toute sa masse noire tandis qu’elle chargeait à travers les monticules privés de vent, laissant dans son sillage des ruissellements de sable.

L’homme en resta paralysé. Il vit l’éclat lumineux des yeux de l’araignée. Il la regarda escalader une brindille de la taille d’un rondin, le corps haut perché sur ses pattes que le mouvement rendait floues, jusqu’à atteindre le niveau des épaules de l’homme. »

Mon avis : Sans Richard Matheson, l’histoire de la littérature fantastique n’aurait pas été la même. Dans L’homme qui rétrécit, sans doute son meilleur roman après Je suis une légende, Matheson fait passer son héros à la moulinette de la peur nucléaire qui, aux Etats-Unis obnubile les habitants.

On est en pleine guerre froide, le gouvernement fait exploser des bombes A, puis H dans l’atmosphère des déserts de l’Ouest américain sans avoir encore vraiment compris les conséquences des radiations atomiques.

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Le pont de la rivière Kwaï

Le pont de la rivière Kwaï – Pierre Boulle (1952)

Pocket – 256 pages – 5 €

Le pitch : Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont mis au travail des milliers de prisonniers anglais pour construire la voie ferrée de Bangkok-Rangoon. Vivant symbole de la tradition britannique, le colonel Nicholson oppose à ses geôliers une résistance stoïque, jusqu’au jour où ceux-ci consentent à respecter les conventions internationales sur les prisonniers de guerre.

Il se met alors à leur service pour édifier un pont d’une importance stratégique capitale. Mais les services spéciaux britanniques ont décidé de tout mettre en oeuvre pour faire obstacle à ce projet… Qui sortira vainqueur de cette lutte où l’idéal humain du « travail bien fait » s’oppose au patriotisme ?

Mon avis : Quel est l’intérêt de lire Le pont de la rivière Kwaï, quand on a vu une, ou plusieurs fois, le célèbre film de David Lean, car bien sûr, tout le monde l’a vu… ? Mais pour le plaisir de lire, tout simplement !

Dans un style classique d’une grande sobriété, Pierre Boulle déroule cette histoire incroyable où l’on voit un colonel britannique perdre peu à peu la tête en confondant les priorités : construire un pont à tout prix, y compris les intérêts de son propre pays, alors qu’il n’est qu’un prisonnier exécutant le travail de l’ennemi, pour le plaisir du travail bien fait et pour la démonstration de la supériorité de la race anglaise sur la Japonaise. Un glissement progressif dans une sorte de folie, tout à fait glaçante par sa crédibilité.


Le hussard sur le toit

Le hussard sur le toit – Jean Giono (1951)

Folio – 498 pages – 9.00 €

Le pitchLe hussard sur le toit : avec son allure de comptine, ce titre intrigue. Pourquoi sur le toit ? Qu’a-t-il fallu pour l’amener là ? Rien moins qu’une épidémie de choléra, qui ravage la Provence vers 1830, et les menées révolutionnaires des carbonari piémontais.

Le Hussard est d’abord un roman d’aventures : Angelo Pardi, jeune colonel de hussards exilé en France, est chargé d’une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque. Mais le choléra sévit : les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d’avoir empoisonné les fontaines ! Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque ! Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat. Une nuit, au cours d’une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme. Tous deux feront route ensemble, connaîtront l’amour et le renoncement.

Mon avis : Pour une fois, c’est par le cinéma que je suis arrivé à un livre (en général, je pratique plutôt le chemin inverse).

C’est en visionnant il y a quelques années le beau film épique de Rappeneau que j’ai découvert tardivement Le hussard sur le toit, à côté duquel j’étais passé à côté jusqu’alors.

En suivant ce long roman du grand poète du sud, que je connaissais au travers de ses récits à la langue merveilleuse, si proche dans la narration poétique de Marcel Pagnol (même s’ils ne s’aimaient pas !), j’ai découvert un autre Giono. Un Giono du roman d’aventure, soucieux d’une reconstitution historique proche, sur le fond, d’un documentaire. Et j’avoue que j’ai été littéralement bluffé par cette plongée dans l’horreur totale d’une grande épidémie de choléra.

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Premier de cordée

Premier de cordée – Roger Frison-Roche (1942)

Arthaud – 820 pages – 32.00 €

Le pitch : Pour ramener à bon port le corps de son père, foudroyé en pleine ascension, Pierre est prêt à braver tous les dangers. À Chamonix, les guides se mobilisent : Servettaz était le meilleur d’entre eux. La montagne est une redoutable tueuse, elle sélectionne impitoyablement ses victimes. Celles-ci le savent bien, elles qui la consomment comme une drogue et la portent dans leur sang.

Une histoire qui parle de passion, de courage et de la solidarité des hommes.

Mon avis : Premier de cordée est le premier volume d’une trilogie poursuivie par deux autres titres tout aussi célèbres (et remarquables !) : La grande crevasse et Retour à la montagne. (la belle édition que j’ai choisi de mettre en avant ici réunie l’intégrale de la saga).

Ecrit durant la seconde guerre mondiale alors que l’auteur se trouvait en Algérie (il écrira les deux autres tomes avec des intervalles considérables de dix ans), ce roman d’aventure a marqué la jeunesse de générations entières d’enfants et d’adolescents fascinés par la haute montagne.

Et c’est parfaitement mérité, car cette histoire véhicule tant de valeurs universelles qu’un lecteur peut parfaitement se sentir impliqué par ce drame de l’alpinisme, alors même qu’il n’a jamais quitté les bords de mer de sa Bretagne natale !

Premier de cordée est passionnant, car il est parfaitement documenté. Frison-Roche, figure étonnante du roman et du journalisme qui a tout fait, tout tenté durant sa longue vie, a été guide professionnel et, nom d’un chien, on grimpe et on lutte avec ces héros pour les aider à survivre !

Essayer, c’est l’adopter : plongez-vous dans cet univers unique, celui de la haute montagne et vous en sortirez changé comme je l’ai été. Toutes proportions gardées, le chef-d’œuvre de Frison-Roche est le pendant pour la montagne des grands romans d’aventure maritimes de Jack London.


Autant en emport le vent – Margaret Mitchell (1936)

Gallimard – 1 222 pages – 30.50 €

Le pitch : Le roman et le film les plus populaires de tous les temps. Plus de dix millions d’exemplaires vendus dans le monde. Traduit dans 18 langues.Autant en emporte le vent est une fresque historique, jamais surpassée, sur la société des États sudistes et les tragédies de la guerre de Sécession.

C’est aussi un roman d’amour dont les héros, Scarlett O’Hara et Rhett Butler, sont entrés à jamais dans la galerie des amants légendaires.

Mon avis : Un des plus grands romans d’aventure et d’amour de tous les temps.

La fresque historique est fabuleuse et la narration… à lire et à relire toute sa vie, un des dix livres que j’emmènerais sur une île déserte.


Le bouchon de cristal

Le bouchon de cristal – Maurice Leblanc (1912)

Le livre de poche – 283 poches – 5.10 €

Le pitch : Au cours d’un cambriolage chez le député Daubrecq, un crime est commis et deux complices d’Arsène Lupin sont arrêtés par la police. L’un est coupable du crime, l’autre innocent mais les deux seront condamnés à mort. Lupin va s’employer à délivrer la victime de l’erreur judiciaire, mais il devra lutter contre le député Daubrecq, maître-chanteur sans scrupule, qui détient un document compromettant, dissimulé dans un bouchon en cristal.

Mon avis : Dans la carrière d’Arsène Lupin, le fameux gentleman cambrioleur du génial Maurice Leblanc, il y a des hauts et des bas; mais surtout des hauts !

Pour les vrais fans de la série (dont je fais partie depuis mon plus jeune âge), l’Everest de Lupin, c’est sans conteste L’aiguille creuse. Mais juste derrière, son K2, c’est probablement Le bouchon de cristal.

Ce roman est probablement ce que la littérature française du début du XX° siècle propose de plus réussi en matière de récit d’aventure « policière ». Dès la première page,  dès le premier paragraphe, Maurice Leblanc saisit le lecteur part le revers de la veste et il ne le lâche plus jusqu’à la fin, terriblement surprenante, trois cents pages plus loin.

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Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède

Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède 

Selma Lagerlöff (1906)

Le livre de poche – 635 pages – 8.40 €

Le pitch : Pour avoir joué un mauvais tour à un nain, Nils se retrouve à la taille d’un lutin. Il ne peut alors rien faire pour retenir Martin, le jars de la basse-cour familiale, qui veut s’envoler avec les oies sauvages. Tentant le tout pour le tout, Nils s’accroche à son cou… et s’envole pour le plus merveilleux des voyages à travers la Suède.

Mon avis : Pour ceux qui, enfants, n’auraient pas eu la chance d’avoir ce livre entre les mains, je conseille de combler cette énorme lacune en l’achetant pour le lire séance tenante. Car si c’est un livre avant tout pour enfants (qui, comme pour des millions d’autres, a bercé mon enfance), c’est aussi un passionnant roman d’aventure pour tous écrit par Selma Lagerlöf, prix Nobel de littérature en 1909.

Bien sûr, le style et le ton un brin moralisateur sont ceux du début du XX° siècle. Bien sûr, la vocation pédagogique de l’ouvrage n’est pas toujours bien dissimulée. Mais c’est avant tout un merveilleux conte, universel, que tout honnête homme (ou femme !) se doit d’avoir dans sa bibliothèque idéale !

À offrir à vos enfants, vos neveux. À tous les gosses, quoi !


Le loup des mers

Le loup des mers – Jack London (1904)

– Adaptation Riff Reb’s –

Noctambule – 136 pages – 17.95 €

Le pitch : Après un naufrage, Humphrey Van Weyden, un gentleman fluet, est recueilli puis enrôlé de force comme mousse par Loup Larsen, un terrifiant capitaine de goélette, buveur, violent mais très cultivé.Ce capitaine, athée, éprouve peu à peu une sorte d’estime teintée de mépris pour Humphrey, à l’inverse, très religieux : « si vous savez que quand vous mourrez, vous irez dans un monde meilleur, alors, pourquoi avez-vous peur de mourir ? »

Ainsi naissent les premières joutes verbales – pleines d’humour et d’esprit – qui rythment ce passionnant récit d’aventure, et qui redoubleront à l’arrivée d’une jeune femme, un futur enjeu pour ces deux hommes. Intelligente, brillante et moderne, une adaptation d’envergure de l’un des chefs-d’œuvre du roman d’aventure !

Mon avis : Rien de plus difficile que d’adapter un grand roman en BD. Nombre d’excellents auteurs s’y sont cassé la plume et le pinceau, et par charité je ne donnerais pas d’exemples ici aujourd’hui !

C’est donc à chaque fois une heureuse surprise et un grand plaisir quand un chef-d’œuvre romanesque donne un chef-d’œuvre de BD. C’est le cas, sans le moindre doute, avec Le loup des mers de Jack London, devenu Le loup des mers de Riff Reb’s.

Riff Reb’s a deux passions : la mer, et Jack London, qui ont chacun inspiré plusieurs de ses créations. C’est donc tout naturellement qu’il s’est emparé du Loup des mers, merveille d’aventures maritimes de Jack london.

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L'île du docteur Moreau

L’île du docteur Moreau – H.G.Wells (1896)

Folio – 212 pages – 7.40 €

Le pitch : Unique survivant d’un naufrage, Edward Prendick est secouru par Montgomery et son équipe, passager d’un navire faisant route vers une île tropicale avec une cargaison d’animaux.

Montgomery est l’assistant du docteur Moreau, un scientifique obsédé par la vivisection et la transfusion sanguine. Prendick découvre avec effroi que, depuis dix ans, les deux hommes se livrent à des expériences sur les animaux, en réalisant des greffes et de multiples interventions chirurgicales, afin d’en faire des hommes capables de penser et de parler.

Les hommes-bêtes vivent dans un village et obéissent à « La Loi », un ensemble de règles leur interdisant les comportements primitifs et prônant la vénération de Moreau, qu’ils appellent « Maître ».

Mon avis : H.G. Wells, ce pur génie littéraire, a écrit en à peine quatre ans, quatre chefs-d’oeuvre : La machine à explorer le temps (1895), L’île du docteur Moreau (1896), L’homme invisible (1897) et La guerre des mondes (1897). Pas mal, non ?!!

Des quatre romans, c’est L’île du docteur Moreau qui est, de loin, le moins connu. Pourtant, même s’il porte sur un thème un peu moins spectaculaire, et s’il a été moins repris par le cinéma que les autres, c’est pourtant une oeuvre incontournable de la littérature fantastique que je vous invite à lire, vraiment !

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Le Signe des quatre

Le Signe des quatre – S. Holmes – A. Conan Doyle (1890)

Le livre de poche – 150 pages – 5.90 €

Le pitch : Chaque année, la jeune Mary Morstan, dont le père, officier dans l’armée des Indes, a disparu voilà longtemps, reçoit par la poste le présent d’une perle. Le jour où une lettre lui fixe un mystérieux rendez-vous, elle demande au célèbre Sherlock Holmes de l’y accompagner… Cependant que le bon Dr Watson est conquis par le charme de la jeune fille, nous nous enfonçons dans une des plus ténébreuses énigmes qui se soient offertes à la sagacité du détective.

L’Inde des maharadjas, le fort d’Agra cerné par la rébellion des Cipayes, le bagne des îles Andaman sont les décors de l’extraordinaire aventure qu’il va reconstituer, et qui trouvera sa conclusion dans les brouillards de la Tamise…

Mon avis : Un des quatre romans mettant en scène Sherlock Holmes (le reste de l’oeuvre est constitué de nombreuses nouvelles). L’histoire est absolument passionnante : une enquête formidable, des rebondissements à foison, une intrigue qui court d’une poursuite en bateaux sur la Tamise à un flashback étonnant dans l’Inde mythique des maharajas, une ambiance sombre et mystérieuse…. Une histoire tellement étonnante que j’en ai fait un jour une adaptation en bande dessinée !

Il s’agit sans aucun doute de l’enquête la plus fournie, la mieux étayée, des romans de Sherlock Holmes ; un Tourne Page évident !

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L'île au trésor

L’île au trésor – Robert Louis Stevenson (1882)

Folio – 352 pages – 6.30 €

Le pitch : Qui n’a pas rêvé, au moins une fois dans sa vie, de découvrir un trésor ? Ce rêve est devenu accessible pour Jim Hawkins, le jour où il découvre, dans le coffre d’un vieux loup de mer, la carte d’une île. L’emplacement d’un trésor y figure. Il s’agit du butin amassé par le redoutable pirate Flint.

Tout s’accélère alors pour le jeune garçon : départ de l’auberge familiale, recrutement de marins au passé trouble, affrètement d’une goélette…

Mon avis : L’île au trésor est un classique absolu, que (presque) tout le monde lit généralement une première fois enfant (comment mieux enflammer l’imagination d’un gamin que cette histoire de pirates ?), et qu’on relit souvent une fois adulte, pour retrouver la magie et le goût de l’enfance. Une madeleine littéraire, à n’en pas douter.

Pourtant, à la réflexion et à la relecture, je pense que ce livre n’est pas destiné en priorité aux enfants, mais tout autant aux adultes. Dirait-on de Jules Verne que c’est un auteur pour enfants ? Non, alors… L’atmosphère est souvent très noire et les méchants très méchants.

L’île au trésor est un vrai Tourne Page, le scénario est très découpé et les rebondissements se succèdent, serrés, ce qui explique pourquoi l’oeuvre a inspiré tant de films et de BD.

Une mention toute particulière à Long John Silver, un des plus formidables personnages de la littérature.


[Idées lecture] Les meilleurs romans d'aventure

Le tour du monde en 80 jours – Jules Verne (1882)

Le livre de poche – 256 pages – 5.50 €

Le pitch : Lorsque le très anglais Phileas Fogg parie avec ses amis du Reform-Club qu’il fera le tour du monde en quatre-vingts jours, ces derniers s’esclaffent. Comment pourra-t-il mener à bien une telle entreprise ? A-t-il perdu la tête ? Bien décidé à relever le défi, Mr Fogg ne perd pas une minute. Le voilà qui, accompagné de Passepartout, son serviteur, saute dans le premier train pour la France.

Commence alors la folle aventure : se déplaçant tantôt en paquebot, tantôt en train, les deux compagnons vont parcourir le monde et tenter d’échapper à l’inspecteur Fix, qui croit reconnaître en Fogg le célèbre voleur de la Banque d’Angleterre…

Mon avis : Un des reproches que l’on peut adresser à Jules Verne, le maître absolu du roman français d’aventure, c’est qu’il est parfois un chouïa trop long. Non qu’il soit trop bavard, mais vous avez pu remarquer que, dès qu’il se lance sur un sujet scientifique qui le passionne, il a parfois tendance à s’oublier, à se laisser envahir…

Eh bien, un des grands romans de ce bon vieux Jules où l’on ne peut pas l’accuser de logorrhée littéraire, c’est bien Le tour du monde en 80 jours !

Au delà, de l’idée de départ, absolument merveilleuse (un des meilleurs pitchs de l’histoire de la littérature d’aventure, et je ne parle même pas du célébrissime switch final, un des premiers de l’histoire !), c’est bien là le grand charme de ce texte qui, en à peine plus de deux cents pages, va faire cavaler le lecteur comme un dératé en compagnie des héros.

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20 000 lieues sous les mers

20 000 lieues sous les mers – Jules Verne

Folio – 400 pages – 5.90 €

Le pitch : Un monstre marin, « une chose énorme », ayant été signalé par plusieurs navires à travers le monde, une expédition est organisée sur l’Abraham Lincoln, frégate américaine, pour purger les mers de ce monstre inquiétant.

À bord se trouvent le Français Pierre Aronnax, professeur au Muséum de Paris, et Conseil, son fidèle domestique. Une fois parvenus en vue du monstre, deux immenses trombes d’eau s’abattent sur le pont de la frégate, précipitant Aronnax, Conseil et le harponneur canadien Ned Land sur le dos du monstre… qui se révèle être un fabuleux sous-marin, le Nautilus, conçu et commandé par un étrange personnage, le capitaine Nemo, qui paraît farouchement hostile à toute l’humanité !

Condamnés à ne plus jamais revoir leur patrie, leurs parents, leurs amis, la plus extraordinaire aventure commence pourtant pour les trois hommes…

Mon avis : J’ai pu expliquer par ailleurs, à propos de Jules Verne, comme un roman adoré alors qu’on était adolescent, peut parfois être décevant à la relecture, des années plus tard. Ce fut le cas pour Voyage au centre de la Terre.

Heureusement, les relectures sont parfois beaucoup plus heureuses, et c’est le cas pour Vingt mille lieux sous les mers ! Ce très gros roman n’est pas parfait, loin de là.

On y retrouve en effet le principal défaut – et le péché mignon – de Jules (vous permettez que je l’appelle Jules ?) : la propension à dérouler un savoir scientifique autodidacte (celui de l’époque, parfois très daté) sans y mettre de limites, au risque de casser, parfois, le cours du récit, et en décourager certains (j’ai pu remarquer à quel point la lecture peut rebuter, aujourd’hui, certains adolescents).*

Dans 20 000 lieues, il y a n’y a pas 20 000 lignes de ce type, mais cependant de nombreux passages trop longs où Jules se fait un peu trop plaisir. Mais à côté de ça, quelle aventure !

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Le bossu

Le bossu – Paul Féval (1858)

Le livre de poche – 698 pages – 6.60 €

Le pitch : Est-il besoin de présenter l’histoire du chevalier de Lagardère qui, pour venir en aide à la malheureuse Aurore de Nevers, privée de son père, de son nom et de sa fortune, affronte les ennemis les plus cyniques et les plus corrompus ? En faisant surgir, dans le Paris de la Régence (1715-1722), possédé par la fièvre financière du système de Law, l’inoffensif bossu qui prête son dos aux spéculateurs et aux agioteurs de tout poil, Paul Féval (1817-1887) a donné à la littérature française une de ses figures les plus populaires, avec Jean Valjean, d’Artagnan et Cyrano.

Intrigues, duels, guets-apens, coups de théâtre, sur la toile de fond d’un Paris aux ruelles sordides, menaçantes, et d’une Cour étincelante et dépravée : rien ne manque dans ce « roman de cape et d’épée », jusqu’au moment où la terrible « botte de Nevers » punira le crime et fera triompher la justice ?

Mon avis : Dire que ce roman historique de 700 pages, ce torrent, est un des sommets de la littérature d’aventure française, l’égal des grands classiques d’Alexandre Dumas, est-ce une exagération ou une évidence ? Mais c’est une évidence, voyons, mon bon monsieur !!


Moby Dick

 Moby Dick – Herman Melville (1851)

Folio – 9.90 €

Le pitch : Moby Dick (1851), le chef-d’oeuvre de Melville, est l’histoire d’une obsession : depuis qu’un féroce cachalot a emporté la jambe du capitaine Achab, celui-ci le poursuit sans relâche de sa haine. Ismaël, matelot embarqué à bord du baleinier le Péquod, se trouve pris peu à peu dans le tourbillon de cette folle vengeance : c’est par sa voix que se fera entendre l’affrontement final de l’homme et du grand Léviathan blanc.

Somme encyclopédique érigeant la baleine en un véritable mythe, récit hanté par l’énigme du bien et du mal, Moby Dick nous fait naviguer sur des mers interdites et accoster sur des rivages inhumains. Jamais on n’épuisera la science des baleines, suggère Melville. Jamais non plus on ne viendra à bout de la fascination qu’inspire ce roman sombre et puissant.

Mon avis : Je ne vais pas passer des heures à vous expliquer pourquoi, comment, Moby Dick est un chef d’oeuvre absolu de la littérature mondiale, un roman que vous devez lire, absolument !

Je me contenterais d’insister sur un point particulier, destiné à nos chères têtes blondes  – ou brunes, ou rousses -, enfin bref… aux jeunes, aux adolescents, aux jeunes adultes et, puis, tiens, à tout ceux qui, jusqu’à ce jour, n’ont pas franchi le pas, pas ouvert le livre :

  • parce qu’ils ont peur de se prendre un pavé pareil sur le pied (cela fait mal, 800 pages ultra-serrées);
  • parce qu’ils ont peur de se retrouver dans un récit ésotérique, une vaste parabole sur la vie, une métaphore tirée des saintes écritures (après tout, c’est cela que l’on lit, avant tout, dans les commentaires du livre sur les réseaux sociaux);

A tout ceux-là, je leur dit : ouvrez, ouvrez la cage aux cachalots ! Ce roman est avant tout un roman d’aventure, passionnant, saisissant ! Une plongée dans l’univers de la mer au même titre qu’un 20 000 lieues sous les mers, que vous avez surement lu, pour le coup !

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Le Comte de Monte-Cristo

Le Comte de Monte-Cristo – Alexandre Dumas (1844)

Folio – 2 500 pages (2 tomes) – 16.80 €

Le pitch : «On fit encore quatre ou cinq pas en montant toujours, puis Dantès sentit qu’on le prenait par la tête et par les pieds et qu’on le balançait.«Une, dirent les fossoyeurs.- Deux.- Trois !»En même temps, Dantès se sentit lancé, en effet, dans un vide énorme, traversant les airs comme un oiseau blessé, tombant, tombant toujours avec une épouvante qui lui glaçait le cœur. Quoique tiré en bas par quelque chose de pesant qui précipitait son vol rapide, il lui sembla que cette chute durait un siècle.

Enfin, avec un bruit épouvantable, il entra comme une flèche dans une eau glacée qui lui fit pousser un cri, étouffé à l’instant même par l’immersion. Dantès avait été lancé dans la mer, au fond de laquelle l’entraînait un boulet de trente-six attaché à ses pieds.La mer est le cimetière du château d’If.»

Mon avis : Alors ce pitch ? Extraordinaire, non ? Juste quelques lignes d’un roman monstre de 2 500 pages (!) qui reste, sans le moindre doute, un des piliers de la littérature mondiale, toutes époques confondues.

Monte Cristo est un mythe, et sa construction, géniale, un modèle absolue pour tout constructeur d’histoire. Aventure, trahison, vengeance, rédemption : autant de mots magiques qui riment avec Cristo. Enfin… vous avez saisi l’idée !

Combien de livres, de films, de séries, se sont inspirés (ont copié ?) le mécanisme imparable du roman fleuve d’Alexandre Dumas ? Vous ne croyez, ami lecteur ? Eh bien éprouvez mon jugement : je suis prêt à parier dix livres contre un que vous n’oserez pas venir éprouver mon jugement !


Deux années sur le gaillard d'avant

Deux années sur le gaillard d’avant – Richard Henry Dana (1840)

Payot – 640 pages – 11.50 €

Le pitch : A dix-neuf ans, Richard Henry Dana, alors étudiant à Harvard, décide de changer de vie. Il s’engage comme simple matelot sur un voilier de commerce à destination de la Californie pour un voyage de deux ans, en passant par le cap Horn. Deux années sur le gaillard d’avant développe certains des thèmes majeurs qui inspireront Herman Melville : le voyage initiatique, la lutte contre les éléments, l’ambiguïté de la vie primitive et sa trompeuse innocence.

Souvent considéré comme le plus beau livre de mer, il a valu à son auteur, dès sa parution en 1840, une célébrité prodigieuse, égale à celle de Dickens, qui l’a installé comme l’un des grands classiques de la littérature américaine du XIXe siècle.

Mon avis : Une ou deux fois par an, j’ai un coup de cœur absolu pour un livre. La plupart du temps, un roman; mais pas toujours : la preuve avec Deux années sur le gaillard d’avant.

Car bien que ce récit soit aussi passionnant que le plus accrocheur des romans d’aventures, ce très épais volume dont on fêtera dans quelques années le bicentenaire de la parution (!), est bien un essai.

Et pas n’importe quel essai : le plus extraordinaire, le plus complet et le mieux écrit de tous les récits consacrés à la mer, au voyage. Un récit d’apprentissage et un témoignage unique sur une multitude de sujets.

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Les aventures d'Arthur Gordon Pym

Les aventures d’Arthur Gordon Pym – Edgar -Allan Poe (1838)

Le livre de poche – 352 pages – 7.40 €

Le pitch : Un jeune Américain de seize ans, Arthur Gordon Pym, se lie d’amitié avec Auguste Barnard, fils d’un capitaine de navire, et tous les deux prennent l’habitude de s’embarquer pour de folles équipées sur un canot à voile. Un soir, tandis qu’ils sont couchés, nais non dégrisés de l’alcool qu’ils ont bu, Auguste décide que l’on ne peut dormir quand souffle une si belle brise, et, cette nuit-là, le canot heurte un baleinier. Bien d’autres aventures suivront, plus lointaines et envoûtantes.

Ce roman publié en 1838 est présenté par Pym lui-même comme sa propre histoire qu’Edgar Poe raconte en son nom, à la première personne et, très vite, autre marque d’authenticité, le récit fait place à une sorte de journal de bord. Mais ces effets de réel n’atténuent rien de l’étrangeté des événements et des lieux où se trouve entraîné le lecteur : tout au contraire, le fascinant pouvoir du livre tient à la profondeur de cet imaginaire donné pour réel, et Borges, non sans raison, considérait ces Aventures comme le chef-d’oeuvre de l’auteur.

Mon avis : Pour la quasi totalité des lecteurs, le nom d’Edgar Allan Poe est indéfectiblement attaché au genre de la Nouvelle. Impossible, en effet, de passer à côté du génie permanent déployé tout au long des centaines de pages de ses Histoires extraordinaires.

Pourtant, il serait dommage de passer à côté du seul roman du maître du fantastique car, si l’oeuvre n’est pas formellement parfaite, il s’agit pourtant d’un texte inoubliable et un des récits fondateurs du fantastique. J’irais même plus loin : sans Les aventures d’Arthur Gordon Pym, qu’aurait créé H.P. Lovecraft  ?

Et Melville aurait-il écrit Moby Dick de la même manière s’il n’avait lu auparavant ce roman d’aventures maritimes ? No way ! Quant à Jules Verne, il n’a jamais été si « fantastique » que dans son roman Le sphynx des glaces, suite-hommage explicite que le génie français dédia à ce roman.

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Le Dernier des Mohicans

James Fenimore Cooper – Le dernier des mohicans (1826)

Gallmeister – 473 pages – 12 €

Le pitch : 1757, la guerre franco-anglaise fait rage pour la conquête du Nouveau Monde tandis que les tribus indiennes se livrent une lutte sans merci. Le maréchal français Montcalm remonte le lac Champlain avec ses soldats pour prendre le fort William-Henry, tenu par le colonel Munro. Au même moment, les filles de ce dernier, Cora et Alice, sont en chemin pour le rejoindre. Egarées dans la forêt nord-américaine, elles rencontrent un chasseur blanc, Natty Bumppo, alias OEil-de-Faucon, et deux Indiens, Chingachgook et son fils Uncas, le dernier des Mohicans, qui deviennent leurs guides dans cette Amérique sauvage.

Ce livre sans pareil, immense roman d’aventures qui connu dès sa parution un succès international, annonce la disparition des Amérindiens et la naissance des États-Unis.

Mon avis : Même si le style de Fennimore Cooper a vieilli, au regard de nos canons de lecture contemporains – c’est normal, il s’est écoulé près de deux siècles depuis ! – , il n’en reste pas moins que Le dernier des mohicans restera sans doute dans l’histoire de la littérature comme le premier grand roman d’aventure historique et ethnique.

Indispensable à votre culture !


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Votre commentaire

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  1. Quelle merveille que le Tourne-Page ! Merci pour vos très précieux conseils, je ne m’en lasse pas.

    1. letournepage dit :

      Je vous remercie à mon tour pour votre soutien, très motivant pour continuer ainsi !

  2. benoit pirlot de corbion dit :

    Grand merci pour vos choix et commentaires avisés

    1. letournepage dit :

      Merci pour vos encouragements !