Grands romans classiques : les meilleures adaptations au cinéma

Posté le 18 octobre 2020, par letournepage, dans Le coin cadeau

Les liaisons dangereuses

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Quand on aime lire, quand on passe son temps le nez dans les livres, on est parfois – souvent – aussi fan de cinéma. Et lorsqu’on a adoré un roman, quoi de plus magique que de retrouver un univers son univers sur grand écran, transposé en sons et images ?

Malheureusement, 90 % des adaptations de romans au cinéma sont des daubes qui trahissent le roman. Sacrilège !!! Et dans les 10 % qui restent, 9 % sont de simples décalques narratifs, une reprise de l’histoire, mais sans le style.

Heureusement, il reste les autres. Ceux qui, d’un bon, d’un excellent roman, ont fait un bon, un excellent film. Mais pour les repérer, il faut du temps, et il faut affronter bien des déconvenues. Voilà pourquoi je me suis décarcassé, pour vous mâcher le travail, et vous ai préparé une série de sélections thématiques de romans et de films à découvrir.

[Vous souhaitez accéder à la présentation générale et la synthèse des articles du Tourne Page consacrés aux meilleures adaptations de romans au cinéma ? Rendez-vous sur cet article : Les meilleures adaptations de livres au cinéma]

Grands romans classiques : les meilleures adaptations au cinéma
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Vous trouverez ci-dessous la liste thématique consacrée aux grands romans classiques et à leurs adaptations cinématographiques.

Cette liste est  classée par ordre chronologique remontant du présent vers le passé (c’est la date du film qui est prise en compte).

Sous une présentation des couvertures des œuvres (si vous cliquez dessus, vous accéder au site qui vous permet de les acheter en ligne de manière très simple), vous trouverez une présentation succincte du film et du livre.

Juste en dessous, la 4ème de couverture du livre (Le pitch) et, si une critique du livre existe sur Le Tourne Page (c’est généralement le cas), les premières paragraphes de cette critique (Mon avis).

En cliquant tout en bas sur ⇒ Lire la suite, vous accéderez à la fiche complète du roman.*


Gatsby le magnifique

Gatsby le magnifique – Baz Luhrmann (2013)

Acteurs : Leonardo di Caprio, Carey Mulligan

Mon avis : Certains préféreront l’adaptation de 1974 (il faut dire que Robert Redford en Gatsby, cela a du sens !), mais on retrouve dans cette lecture de Baz Luhrmann un peu de la folie géniale qui lui avait permis de faire de Moulin rouge un chef-d’oeuvre.

Et puis, Leonardo di Caprio, ce n’est pas mal non plus, n’est-ce pas !

Gatsby le magnifique

Gatsby le magnifique – F. Scott Fitzgerald (1925)

Folio – 208 pages – 5.70 €

Le pitch : Nous sommes au lendemain de la Grande Guerre, le mal du siècle envahit les âmes, c’est l’époque de la Prohibition et des fortunes rapides. En 1922, Jay Gatz, désormais Gatsby, se retrouve fabuleusement riche. Mille légendes courent sur son compte, qui n’empêchent pas les gens chics, et moins chics, de venir en troupes boire ses cocktails et danser sur ses pelouses. Gatsby le Magnifique joue la carte des folles dépenses comme un appât pour éblouir Daisy, mariée à Tom Buchaman, un millionnaire.

Le jour où l’espoir de reconquérir sa bien-aimée s’évanouit, la fête prend fin.

Mon avis :J’ai lu Gatsby très, très jeune, parce que ma mère était folle de ce roman et de ses personnages. Mais je n’ai vraiment saisi le sens de ce roman qu’une fois adulte, après être tombé amoureux.

C’est l’histoire d’amour, tragique, qui me séduit le plus dans ce roman phare de la première moitié du XX° siècle.

J’aime aussi sa peinture de l’époque, parce que je suis passionné par les années folles.

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Anna Karénine - Joe White

Anna Karénine – Joe White (2012)

Acteurs : Keira Kneightley, Jude Law

Mon avis : Jean-Pierre Jeunet, tout juste sorti du succès phénoménal d’Amélie Poulain,  adapte le beau roman de Sébastien Japrisot en reprenant ses acteurs fétiches (Audrey Tautou, Dominique Pinon) et en donnant un rôle important à la jeune Marion Cotillard (qui obtiendra un César du meilleur second rôle).

Le film est une vraie réussite avec une ambiance « à la Jeunet » et un grand succès commercial (plus de 4 millions d’entrée en France).

Anna Karénine

Anna Karénine – Léon Tolstoï (1877)

Folio – 1024 pages – 9.90 €

Le pitch : Russie, 1874, la belle et ardente Anna Karénine jouit de tout ce à quoi ses contemporains aspirent : mariée à Karénine, un haut fonctionnaire du gouvernement à qui elle a donné un fils, elle a atteint un éminent statut social à Saint-Pétersbourg. À la réception d’une lettre de son incorrigible séducteur de frère Oblonski, la suppliant de venir l’aider à sauver son mariage avec Dolly, elle se rend à Moscou.

Au cours de son voyage, elle rencontre la comtesse Vronski que son fils, un charmant officier de la cavalerie, vient accueillir à la gare. Quelques brefs échanges suffisent pour éveiller en Anna et Vronski une attirance mutuelle…

Mon avis : Je ne vais pas en faire des tonnes sur Anna Karénine, qui est certainement un des livres que j’emmènerais sur une île déserte si j’étais obligé de m’y réfugier, contraint et forcé.

L’objectif est simplement de vous convaincre de lire ce chef-d’oeuvre absolu. Vous n’avez pas encore lu Anna Karénine ? Vous ne savez pas la chance que vous avez !

Cette œuvre magnifique, ce fleuve de mille pages d’une richesse telle que chaque lecture, à différentes époques de sa vie, vous fait découvrir de nouvelles pistes, réflexions, détails, est une oeuvre monde.

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True Grit

True Grit – Ethan et Joël Cohen (2010)

Acteurs : Jeff Bridge, Matt Damon

Mon avis : Ah que voilà une splendide adaptation ! Les frères Cohen, dans un registre fort différent de celui de leurs films habituels, signent un film d’une sobriété exemplaire, très fidèle au magnifique de Charles Portis.

Jeff Bridge et Matt Damon.

True Grit

True Grit – Charles Portis (1952)

Editions Le rocher – 253 pages – 6.70 €

Le pitch : Une adolescente très têtue venge la mort de son père. Elle se fait aider d’un marshal borgne et d’un texas ranger assoifé d’argent.

Mon avis : Le pitch de l’éditeur est un peu court. Mais s’il résume bien l’histoire, qui est d’une certaine façon d’une linéarité exemplaire, il ne met absolument pas en valeur ce petit chef-d’œuvre littéraire, connu uniquement en France pour l’adaptation (très fidèle) qu’en ont fait les frères Coen, mais publié uniquement en 2011 (avec une préface de Dona Tartt).

Un livre qui fait pourtant un carton aux États-Unis depuis sa sortie en 1968, où il est même devenu un vrai classique.

Inconnu ? Alors, précipitez-vous sur ce merveilleux livre, même si l’univers du « Far West » ne vous concerne pas du tout !

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Orgueil et préjugés - Joe Wright

Orgueil et préjugés – Joe Wright (2005)

Acteurs : Keira Knightley, Matthew MacFadyen

Mon avis : Très bonne adaptation d’un roman si subtil qu’il est impossible d’en restituer toutes les finesses.

Keira Knightley illumine le film de sa fraîcheur.

Orgueil et préjugés

Orgueil et préjugés – Jane Austen (1813)

Le livre de poche – 288 pages – 6.60 €

Le pitch : Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans achevés de Jane Austen. Son histoire, sa question, est en apparence celle d’un mariage : l’héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett qui n’est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ? Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui, encore, l’épousera-t-elle ? Mais il apparaît clairement qu’il n’y a en fait qu’un héros qui est l’héroïne, et que c’est par elle, en elle et pour elle que tout se passe.

Mon avisJane Austen est morte il y a deux siècles, et son génie (il n’y a pas d’autres mots) éclaire plus que jamais le monde de la littérature. Son écriture est d’une modernité stupéfiante, ce roman aurait pu être écrit par une romancière contemporaine.

Orgueil et préjugés est son roman le plus célèbre, car il est, de par sa construction, ses thèmes et la qualité de ses personnages principaux, universel. Ce n’est pas hasard si les adaptations et les « produits dérivés » (dont, depuis quelque temps, un nombre incroyable de romans de chick lit, genre dont Jane Austen est, en quelque sorte, l’inventeur à son corps défendant !) n’ont jamais été aussi nombreux.

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The hours

The hours – Stephen Daldry (2002)

Acteurs : Nicole Kidman, Julian Moore, Meryl Streep

Mon avis : je garde un souvenir fabuleux de ce film qui parvient, sans le trahir, à restituer une bonne partie de la finesse du roman.

Il faut dire que le réalisateur est bien aidé par un trio d’actrices exceptionnelles. C’est Nicole Kidman qui remportera finalement l’oscar de la meilleure actrice.

Les heures - Michael Cunningham

Les heures – Michael Cunningham (1998)

10/18 – 224 pages – 7.10 €

Le pitch : Clarissa, Laura et Virginia, bien que vivant à des époques et dans des lieux différents, sont réunies par un solide point commun. Clarissa, que ses amis surnomment Mrs Dalloway, est éditrice à New York et prépare une réception pour son ami Richard qui vient de recevoir la consécration littéraire au moment où il se meurt du sida , Laura vit en Californie et vole à sa famille des heures qu’elle passe à l’hôtel à lire Mrs Dalloway, et Virginia n’est autre que Virginia Woolf en 1923 à Londres, alors qu’elle s’apprête à écrire Mrs Dalloway.

Trois destins subtilement entrecroisés. Pour dire la difficulté mais aussi le bonheur de vivre.

Mon avis : Prix Pullitzer 1999. Prenez garde ! Si vous vous lancez dans la lecture de ce court roman (court, mais d’une densité extrême), vous n’en sortirez pas intact !

Sur un principe de construction apparemment simple (trois vies de femme, à des époques différentes, entrent en résonance par une alternance de chapitres, tout au long de l’oeuvre), mais profondément subtile dans sa mise en oeuvre, Michaël Cunningham met en perspective la coloration spleenesque de la vie de Virginia Woolf et des thèmes de son oeuvre.

L’écriture de Cunningham est d’une simplicité confondante (du moins, en apparence !), mais crée, peu à peu, une atmosphère douce-amère, désenchantée, qui gagne l’esprit du lecteur au point de l’immerger profondément dans ces histoires croisées.

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Raison et sentiments

Raisons et sentiments – Ang Lee (1995)

Acteurs : Emma Thompson, Hugh Grant, Kate Winslet

Mon avis : l’adaptation est si réussie que le film en remportera l’oscar. Une fois de plus, c’est une triplette d’acteurs fabuleux qui donnent toute la dimension au film.

Raison et sentiments

Raison et sentiments – Jane Austen (1811)

Le livre de poche – 288 pages – 6.60 €

Le pitch : Marianne Dashwood, ardente et romanesque, qui croit passionnément pouvoir s’affranchir des convenances, s’affiche avec le séduisant Willoughby dont elle est tombée amoureuse, tandis que sa sœur aînée, la raisonnable Elinor, cache le tendre sentiment que lui inspire son beau-frère, Edward Ferrars.

Marianne devra apprendre à surmonter la trahison des sentiments, dans la douleur et avec l’aide de sa sœur, qui, de son côté, refuse stoïquement de rêver et se dévoue à sa famille.

Mon avis : Je ne vais pas passer des heures à vous vendre Raison et sentiments, un des deux romans les plus connus (et les plus réussis) de Jane Austen : ce livre est un chef-d’oeuvre de la littérature, point barre ! Il serait simplement dommage de ne pas relever, à nouveau, la modernité du style de Jane Austen : bon dieu, ce bouquin a été écrit il y a deux siècles ! Impossible également de ne pas souligner sa science de la narration; si ce roman n’est pas un Tourne Page, que je sois bien pendu !

Il serait également stupide de ne pas vous rappeler à quel point la jeune auteure avait une profonde connaissance des ressorts du cœur féminin, ainsi que de la duplicité, de la stupidité, de l’inconstance et de la légèreté des hommes en amour. Jane Austen, la première des grandes féministes britanniques !

Enfin, il serait criminel de ne pas mentionner, pour ceux que la lecture d’un roman de la fin du XVIII° pourrait a priori effrayer, l’humour et la causticité de la romancière, qui parvient toujours à relativiser les choses amères de la destinée humaine et à moquer les petits et les grands travers de la bourgeoisie étriquée au sein de laquelle elle vivait.

Amour, humour : vive Jane Austen ! Un des livres que j’emmènerais à coup sur sur une île déserte, pour peut que je n’ai que deux valises pour loger mon choix…


Le Hussard sur le toit

Le hussard sur le toit – Jean-Paul Rappeneau (1995)

Acteurs : Juliette Binoche, Olivier Martinez

Mon avis : le film est bien loin du roman, inadaptable dans sa richesse et sa complexité. Mais c’est un très beau film (même si le fond est terrible), illuminé par la présence d’excellemment acteurs.

Peut-être le meilleur long métrage de Rappeneau, loin de ses comédies habituelles.

Le hussard sur le toit

Le hussard sur le toit – Jean Giono (1951)

Folio – 498 pages – 9.00 €

Le pitchLe hussard sur le toit : avec son allure de comptine, ce titre intrigue. Pourquoi sur le toit ? Qu’a-t-il fallu pour l’amener là ? Rien moins qu’une épidémie de choléra, qui ravage la Provence vers 1830, et les menées révolutionnaires des carbonari piémontais.

Le Hussard est d’abord un roman d’aventures : Angelo Pardi, jeune colonel de hussards exilé en France, est chargé d’une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque. Mais le choléra sévit : les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d’avoir empoisonné les fontaines ! Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque !

Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat. Une nuit, au cours d’une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme. Tous deux feront route ensemble, connaîtront l’amour et le renoncement.

Mon avis : Pour une fois, c’est par le cinéma que je suis arrivé à un livre (en général, je pratique plutôt le chemin inverse). C’est en visionnant il y a quelques années le beau film épique de Rappeneau que j’ai découvert tardivement Le hussard sur le toit, à côté duquel j’étais passé à côté jusqu’alors.

En suivant ce long roman du grand poète du sud, que je connaissais au travers de ses récits à la langue merveilleuse, si proche dans la narration poétique de Marcel Pagnol (même s’ils ne s’aimaient pas !), j’ai découvert un autre Giono. Un Giono du roman d’aventure, soucieux d’une reconstitution historique proche, sur le fond, d’un documentaire. Et j’avoue que j’ai été littéralement bluffé par cette plongée dans l’horreur totale d’une grande épidémie de choléra.

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Légendes d'automne

Légendes d’automne – Edward Zwick (1994)

Acteurs : Brad Pitt, Anthony Hopkins

Mon avis : un beau film d’aventure, avec la nature sauvage, de la violence réaliste, et des acteurs tout simplement parfaits.

Malgré le côté un peu (trop) mélo de la seconde partie du film, ne manquez pas l’occasion de le découvrir !

Légendes d'automne

Légendes d’automne Jim Harrison (1978)

10/18 – 336 pages – 7.80 €

Le pitch : « Les trois longues nouvelles de Légendes d’automne occupent une place singulière dans l’oeuvre de Jim Harrison. Chacune d’elles a la dureté limpide et tranchante d’un cristal de roche arraché tel quel aux profondeurs de la psyché humaine. Jamais sans doute l’écrivain ne retrouva ensuite la pureté et la puissance de ces nouvelles compactes, marquées au sceau de l’excès et de la démesure.

La vengeance est l’obsession de la première, la métamorphose le thème élégiaque de la deuxième, un destin tragique irrigue la dernière. Jamais non plus dans la production ultérieure, certes prolixe et généreuse de Jim Harrison, la folie, la mort, les carnages, les délires, l’errance et le vice, la cupidité et l’égoïsme, les aberrations du comportement et de l’Histoire ne s’entrelaceront avec autant de violence et de grâce aux beautés chatoyantes des êtres et du paysage américain. »


Les vestiges du jour

Les vestiges du jour – James Ivory (1993)

Acteurs : Anthony Hopkins, Emma Thomson

Mon avis : nom d’un chien, que ce film est délicat et émouvant ! Normal, après tout, car les acteurs sont prodigieux et le roman dont il est l’adaptation complètement déchirant !

Les vestiges du jour

Les vestiges du jour – Kazuo Ishiguro (1989)

Folio – 352 pages – 8.30 €

Le pitch :  » Les grands majordomes sont grands parce qu’ils ont la capacité d’habiter leur rôle professionnel, et de l’habiter autant que faire se peut ; ils ne se laissent pas ébranler par les événements extérieurs, fussent-ils surprenants, alarmants ou offensants. Ils portent leur professionnalisme comme un homme bien élevé porte son costume. C’est, je l’ai dit, une question de « dignité ». « 

Stevens a passé sa vie à servir les autres, majordome pendant les années 1930 de l’influent Lord Darlington puis d’un riche Américain. Les temps ont changé et il n’est plus certain de satisfaire son employeur. Jusqu’à ce qu’il parte en voyage vers Miss Kenton, l’ancienne gouvernante qu’il aurait pu aimer, et songe face à la campagne anglaise au sens de sa loyauté et de ses choix passés…

Mon avis : Un quart de siècle après ma première lecture, je viens de reprendre le très grand roman de Kazuo Ishiguro, alors qu’il vient de recevoir le Prix Nobel de littérature. Comme la première fois, je me suis littéralement régalé à chaque page, tant cette oeuvre est une perfection, tant sur le fond que sur le plan formel.

Attention : rien de spectaculaire dans ce récit à la première personne du singulier, le soliloque d’un homme sur le point d’entamer le dernier chapitre du roman de sa vie et qui se retourne sur son passé pour en évoquer quelques souvenirs. Ici, pas d’intrigue, pas de rebondissements, peu de personnages : juste les réflexions d’un majordome anglais qui, avec une certaine fierté, revient sur sa carrière exemplaire. Je dis bien : carrière, car de vie personnelle, il n’en eut pas, si absorbé fut-il par son métier, son devoir, le respect des « valeurs » attachées à sa charge.

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Germinal

Germinal Claude Berri (1993)

Acteurs : Gérard Depardieu, Renaud

Mon avis : voilà de la qualité à la française ! Claude Berri est un as pour les adaptations, et Depardieu au sommet de son art.

Germinal

Germinal Emile Zola (1885)

10/18 – 336 pages – 7.80 €

Le pitch : Étienne Lantier, mécanicien au chômage, erre sur les routes du nord de la France. Au hasard d’une rencontre, frigorifié et mort de faim, il finit par trouver un emploi dans la mine du Voreux. Il découvre alors les conditions inhumaines du travail et la misère de la vie de mineur. Mais, les conditions économiques étant au plus bas, la Compagnie propriétaire du Voreux essaie de baisser encore leurs maigres salaires.

Désespérés par une existence déjà misérable, faite de privations (ils ne mangent pas tous les jours, meurent de silicose, vivent dans des logements exigus…), Étienne entraîne ses camarades dans la grève. S’engage alors un bras de fer entre la direction intraitable et inconsciente des conditions affreuses des mineurs et une foule famélique de plus en plus révoltée prête aux pires extrémités pour se faire entendre. Le face à face s’éternise : qui cédera le premier ?

Mon avis : Un des très grands épisodes des Rougon-Macquart.

Lorsque Zola plonge en entomologiste dans les strates de la société française, il parvient à un niveau de rélisme dramatique absolument unique. Indispensable.


Le Dernier des Mohicans

Le dernier des mohicans – Michael Mann (1992)

Acteurs : Daniel Day-Lewis, Madeleine Stowe

Mon avis : un film absolument splendide. Un miracle et un chef-d’oeuvre esthétique.

La caméra de Michael Mann suit les courses des indiens à travers la forêt et Daniel Day-Lewis, charismatique, impressionne toute une génération de cinéphiles !

Le Dernier des Mohicans

James Fenimore Cooper – Le dernier des mohicans (1826)

Gallmeister – 473 pages – 12 €

Le pitch : 1757, la guerre franco-anglaise fait rage pour la conquête du Nouveau Monde tandis que les tribus indiennes se livrent une lutte sans merci. Le maréchal français Montcalm remonte le lac Champlain avec ses soldats pour prendre le fort William-Henry, tenu par le colonel Munro. Au même moment, les filles de ce dernier, Cora et Alice, sont en chemin pour le rejoindre. Egarées dans la forêt nord-américaine, elles rencontrent un chasseur blanc, Natty Bumppo, alias OEil-de-Faucon, et deux Indiens, Chingachgook et son fils Uncas, le dernier des Mohicans, qui deviennent leurs guides dans cette Amérique sauvage.

Ce livre sans pareil, immense roman d’aventures qui connu dès sa parution un succès international, annonce la disparition des Amérindiens et la naissance des États-Unis.

Mon avis : Même si le style de Fennimore Cooper a vieilli, au regard de nos canons de lecture contemporains – c’est normal, il s’est écoulé près de deux siècles depuis ! – , il n’en reste pas moins que Le dernier des mohicans restera sans doute dans l’histoire de la littérature comme le premier grand roman d’aventure historique et ethnique. Indispensable à votre culture !


Le Bûcher des vanités

Le bûcher des vanités – Brian de Palma (1991)

Acteurs : Tom Hanks, Mélanie Griffith, Bruce Willis

Mon avis : le principal inconvénient du film est d’être terriblement marqué par l’esthétisme de l’époque (vive la coiffure de Mélanie Griffith !).

Reste que les acteurs sont formidables, et que la dramaturgie du roman sert d’armature solide au travail de Brian de Palma, même s’il ne peut retranscrire à l’écran la force incroyable du style de Tom Wolfe.

Le bûcher des vanités

Le bûcher des vanités – Tom Wolfe (1987)

Le livre de poche – 917 pages – 9.90 €

Le pitch : Sherman McCoy mène une vie luxueuse entre Wall Street, dont il est l’un des jeunes lions, et Park Avenue. Un soir, revenant de l’aéroport avec sa maîtresse, il rate la sortie de l’autoroute, et se perd dans le Bronx. Au moment où il croit enfin échapper à ce quartier de tous les dangers, deux jeunes noirs s’avancent, menaçants, vers sa Mercedes… Le couple parvient à s’enfuir, mais écrase l’un des deux hommes.

Pour Sherman McCoy, c’est le début de la chute. Sa vie affective et professionnelle est pulvérisée, et l’univers dont il se croyait le maître flambe sur le bûcher de toutes les vanités. Graduellement, inexorablement, l’étau se resserre, sans que l’on sache, jusqu’aux toutes dernières pages, comment le cauchemar se terminera.

Mon avis : Lorsque Le bûcher des vanités est sorti, il y a tout jute trente ans, le monde littéraire s’est arrêté de tourner un moment, sidéré par l’impact incroyable de ce roman qui ne ressemblait à rien d’autre ; à rien ! Trois décennies plus tard, ce chef-d’oeuvre n’a pas perdu une miette de sa force, de sa puissance et doit être considéré comme un des grands romans américains du XX° siècle.

Que vous découvriez ce monstre en format broché (700 pages, un bon kilo et demi) ou en édition poche (plus de 900 pages), vous serez d’abord impressionné par  sa dimension physique. Mais cette impression sera vite effacé par le choc que vous recevrez en pleine tronche dès que vous aurez lu la première page et que vous aurez été confronté au style de Tom Wolfe.

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Cyrano de Bergerac

Cyrano de Bergerac – Jean-Paul Rappeneau (1990)

Acteurs : Gérard Depardieu, Anne Brochet

Mon avis : jamais un film ne pourra avoir la force, la puissance et l’incroyable maestria de la plus grande pièce de théâtre française.

N’empêche que Gérard Depardieu, même s’il n’ pas le physique de Cyrano, est parfait, et qu’Anne Brochet (qui était avant tout une actrice de théâtre) joue le rôle de sa vie (césar de la meilleure actrice).

Cyrano de Bergerac

Cyrano de BergeracEdmond Rostand (1897)

Librio – 250 pages – 8.20 €

Le pitch : Précédé en tout lieu par un nez imposant, que dis-je, péninsulaire, Cyrano de Bergerac est gascon, fine lame et poète.

Entre duels à l’épée et joutes verbales, Cyrano se retrouve bientôt placé devant un choix cornélien : aider Christian à séduire Roxanne, ou bien dévoiler son amour à la belle. Au risque d’être rejeté ?

Mon avis : Chef-d’œuvre instantané d’Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac est la plus grande pièce écrite depuis la fin du XIX° siècle (sa première représentation eu lieu en décembre 1897).

Si je m’avance ainsi (si vous n’êtes pas d’accord, n’hésitez pas à me le dire !), c’est que ce chef-d’oeuvre est porteur d’un mythe universel. Un mythe relayé dans le monde entier depuis cent vingt ans sous toutes ses formes.

Souvenez-vous : reprises sur les planches (j’ai eu la chance de la voir avec Jacques Weber, un souvenir inoubliable…), adaptations au cinéma, plus ou moins sérieuses (Roxane, avec Steve Martin, vaut bizarrement le coup d’œil), citations, chansons (Roxane de Police, évidemment). L’amour impossible, non partagé, quel merveilleux et déchirant sujet…

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Les liaisons dangereuses

Les liaisons dangereuses – Stephen Frears (1988)

Acteurs : Glenn Close, John Malkovitch, Michelle Pfeiffer

Mon avis : un film tout simplement parfait, à voir et à revoir.

Une mise en scène à la fois moderne et fidèle au roman (contrairement au Valmont, de Milos Forman, qui est raté). Et le meilleur rôle de leur carrière pour les trois acteurs principaux, époustouflants.

Les liaisons dangereuses

Les liaisons dangereuses – Choderlos de Laclos (1782)

Folio – 448 pages – 4.60 €

Le pitch : La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, deux aristocrates libertins qui furent amants, s’adonnent au jeu dangereux de l’amour et de la séduction.

« De tous les romanciers qui ont fait agir des personnages lucides et prémédités, Laclos est celui qui place le plus haut l’idée qu’il se fait de l’intelligence. »

Mon avis : le plus imparable des romans épistolaires, le chef-d’œuvre absolu du genre. Deux siècles et demi d’existence et l’oeuvre n’a pas pris une ride. Une lecture foudroyante d’intelligence, de modernité, d’intemporalité.

Si je ne vais emmener qu’une valise de livres sur une île déserte, cette oeuvre immense en ferait partie. Fermez le ban !


 

Jean de Florette + Manon des Sources

Jean de Florette/Manon des sources – Claude Berri (1986)

Acteurs : yves Montand, Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart

Mon avis : coup double pour Claude Berri : son adaptation des deux romans composant l’eau des collines est tout aussi déchirante et superbe que l’œuvre de Pagnol… et ce n’est pas peu dire !

Jean de Florette

Jean de Florette/Manon des sources

– Marcel Pagnol (1962)

Folio – 448 pages – 4.60 €

Le pitch : Récit simple et puissant d’une lutte pour la vie, histoire d’un crime et de son châtiment, drame d’une vengeance, tragédie familiale, conflit des coeurs purs et des âmes fortes, opposant un jeune citadin plein de fraîcheur et d’enthousiasme à deux paysans durs, âpres, sournois, fermés, implacables, peinture exacte et magnifique des hommes de la terre, chant du monde, poème de l’eau, du vent, des saisons, des collines, Jean de Florette et Manon des sources sont tout cela et ils sont beaucoup plus que cela, un des sommets de l’oeuvre de Pagnol : le livre de la faute, de l’innocence et du pardon.

Mon avis : Cela paraîtra peut-être évident à certains lecteurs avisés, mais je pense nécessaire de le réaffirmer : Marcel Pagnol est un génie sous estimé de la littérature française. Dire que certains ne le savent pas encore ! Le diptyque de L’eau des collines constitue le sommet de son œuvre romanesque, dont on parle peu, à côté de son oeuvre de dramaturge et autobiographique.

Comme dans une tragédie antique, les « premiers actes » servent à mettre en place les éléments qui généreront, plus tard, le drame.

Dans Jean de Florette, il y a, bien entendu, tout l’amour de Pagnol pour sa Provence, mais il y a surtout des personnages forts, inoubliables, de l’humour et de l’amour, de la haine et du drame.

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Out of africa

Out of Africa – Sydney Pollack (1986)

Acteurs : Robert Redford, Meryl Streep

Mon avis : Un des plus grands films d’aventure des années 80, porté par les décors admirables d’Afrique du sud et une interprétation exceptionnel de Meryl Streep et Robert Redford.

7 oscars à la clé !

La ferme africaine

La ferme africaine – Karen Blixen (1937)

Folio – 508 pages – 9.10 €

Le pitch : «Quand le souffle passait en sifflant au-dessus de ma tête, c’était le vent dans les grands arbres de la forêt, et non la pluie. Quand il rasait le sol, c’était le vent dans les buissons et les hautes herbes, mais ce n’était pas la pluie. Quand il bruissait et chuintait à hauteur d’homme, c’était le vent dans les champs de maïs.

Il possédait si bien les sonorités de la pluie que l’on se faisait abuser sans cesse, cependant, on l’écoutait avec un plaisir certain, comme si un spectacle tant attendu apparaissait enfin sur la scène. Et ce n’était toujours pas la pluie. Mais lorsque la terre répondait à l’unisson d’un rugissement profond, luxuriant et croissant, lorsque le monde entier chantait autour de moi dans toutes les directions, au-dessus et au-dessous de moi, alors c’était bien la pluie. C’était comme de retrouver la mer après en avoir été longtemps privé, comme l’étreinte d’un amant.»


La Route des Indes

La route des Indes – David Lean (1985)

Acteurs : Peggy Ashcroft, Judy Davis

Mon avis : encore un David Lean. Eh oui, le réalisateur est et restera longtemps le roi de l’adaptation de grands romans historiques.

Un poil en dessous de ces autres films (sans doute un brin d’académisme dû à l’âge…) mais tout de même un magnifique livre d’images (si je puis dire !).

Route des Indes

Route des Indes – E.M. Forster (1924)

Le bruit du temps – 453 pages – 25 €

Le pitch : Publié en 1924 et traduit en français dès l’année suivante, Route des Indes est le dernier et le plus complexe des romans de Forster.

La tentative de relier deux mondes que tout oppose, déjà au cœur de ses livres antérieurs, y acquiert une tout autre dimension, confrontant cette fois la réalité infiniment confuse et mystérieuse, insaisissable, de l’Inde à l’orgueil et aux préjugés britanniques.

Le roman est ici suivi d’Au fil de l’Inde, recueil d’articles écrits par Forster à la suite de ses voyages, en 1914 et 1923, et réunis par lui sous ce titre en 1936.

Mon avis : Le roman le plus connu de Forster avec Howard’s end, et c’est mérité.

Forster a vécu en Indes, et cela se sent… l’Inde d’avant l’indépendance, l’Inde anglaise…


Amadeus

Amadeus – Milos Forman (1984)

Acteurs : F. Murray Abraham, Tom Hulce

Mon avis : Ce film est une des plus grandes réussites de l’histoire du cinéma musical.

Grâce à la mise en scène formidable de Milos Forman et le jeu de grands acteurs, il parvient à nous faire saisir, littéralement, le génie de Mozart. Indispensable !

Amadeus

Amadeus – Peter Schaffer (1979)

Avant-scène théâtre- 136 pages – 13.20 €

Le pitch : Le jeune musicien Antonio Salieri fait un pacte avec Dieu. Qu’il obtienne gloire et reconnaissance dans son art, et il promet de mener une vie d’une absolue piété.

Quelques années plus tard, à Vienne, le compositeur italien jouit des faveurs de l’Empereur d’Autriche François-Joseph II. Mais en cette fin de XVIIIe siècle, la Providence accouche d’un génie : Wolfgang Amadeus Mozart. L’Europe l’acclame. Salieri s’incline.

Dupé, dépossédé de son éclat, il prépare sa vengeance…

Mon avis : Grande pièce de théâtre, que j’ai eu la chance de voir jouer sur scène avec le grand Jean Piat dans le rôle de Salieri et Laurent Deutsch dans celui de Mozart. Un excellent souvenir…


Mort à Venise

Mort à Venise – Luschino Visconti (1979)

Acteurs : Dirk Bogarde, Romollo Valli

Mon avis : Un des plus grands films de Visconti, un film déchirant magnifié par la musique de Mahler.

Un film qui ne s’oublie pas…

La Mort à Venise

La mort à Venise – Thomas Mann (1912)

Livre de poche – 188 pages – 5.90 €

Le pitch : La Mort à Venise est le récit de la passion folle et fatale qui saisit un écrivain d’âge mûr à l’apparition d’un gracieux adolescent d’une extraordinaire beauté.

Dans Tristan, le dilemme qui s’offre à l’héroïne est de tenter de vivre en étouffant ses dons d’artiste ou « mourir de musique ». La fin de Lobgott Piepsam dans Le Chemin du cimetière prouve que la vie est dure aux faibles, mais que la mort vaut mieux que la débâcle d’une constante lâcheté.

C’est peut-être dans ses nouvelles que Thomas Mann, l’un des plus célèbres écrivains allemands de ce siècle, a mis le meilleur de sa verve ironique et de sa sensibilité musicale, de son émotion discrète et dominée, qui se drape volontiers de sarcasme.

Mon avis : La mort à Venise est une longue nouvelle (ou un court roman) tiré d’un évènement réel, survenu alors que Thomas Mann voyageait à Venise avec sa femme. Mahler est mort une semaine avant ce voyage.

La plume exigeante de Thomas Mann est magnifique et le sujet, intemporel.


on achève bien les chevaux

On achève bien les chevaux – Sidney Pollack ( 1969)

Acteurs : Jane Fonda

Mon avis : Un film tragique qui marque l’esprit encore plus que le roman. Malheureusement, il est difficile de trouver une version de bonne qualité technique sur le marché…

On achève bien les chevaux

On achève bien les chevaux –  Horace McCoy (1935)

Folio – 210 pages – 6.90 €

Le pitch : Hollywood avant la Seconde Guerre mondiale. Robert Syberten rencontre Gloria Bettie. Comme elle, il est figurant au cinéma. Mais loin d’avoir réalisé leurs rêves, ils n’ont eu qu’un long parcours chaotique semé d’échecs. Désœuvrés et sans argent, ils décident de s’inscrire à un marathon de danse dans l’espoir de décrocher les 1 000 dollars de récompense et de se faire remarquer par un des producteurs formant le public quotidien de ces soirées. Il ne leur reste plus qu’à tournoyer des semaines entières au rythme de l’orchestre.

Écrit à la suite de la grande dépression de 1929, On achève bien les chevaux est le premier roman noir d’Horace McCoy. Ce texte intemporel, qui n’a rien perdu de sa force évocatrice, est une violente dénonciation du rêve américain.

Mon avis : On achève bien les chevaux est un film mythique des années 60, aujourd’hui rarement visionné, mais avant tout un superbe roman noir, presque complètement oublié.

Le roman est court, dense, aussi noir et amer que le café le plus concentré d’un spécialiste italien.  Peu de mots, essentiellement des dialogues.

Le narrateur, c’est Robert Syberten. Il va vous raconter (c’est comme cela que son récit débute) par quel enchaînement de circonstances il a été amené à tuer Gloria; pour lui rendre service.

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L'Armée des ombres

L’armée des ombres – Jean-Pierre Melville (1969)

Acteurs : Lino Ventura, Paul Meurisse, Simone Signoret

Mon avis : Magnifique – magnifique ! – film de Jean-Pierre Melville, porté par interprétation somptueuse des meilleurs acteurs français des années 70.

Fidèle au roman de Joseph Kessel, tant dans la forme que sur le fond. Un chef-d’oeuvre.

L'armée des ombres

L’armée des ombres – Joseph Kessel (1943)

Pocket – 253 pages – 5.50 €

Le pitch : Londres, 1943, Joseph Kessel écrit L’Armée des ombres, le roman-symbole de la Résistance que l’auteur présente ainsi :

 » La France n’a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n’a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie. (…)

Jamais la France n’a fait guerre plus haute et plus belle que celle des caves où s’impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d’où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres.

Tout ce qu’on va lire ici a été vécu par des gens de France. « 

Mon avis : Joseph Kessel était un très grand écrivain. C’était aussi, avant tout peut-être, un immense journaliste. Ce fut aussi un » homme de terrain », n’hésitant jamais à se coltiner avec les dangers de la vie réelle, dans les contrées les plus lointaines et les plus dangereuses. Et un homme de conviction, qui en fit un grand résistant durant la seconde guerre mondial.

Voilà pourquoi L’armée des ombres (sous la couverture admirable de l’édition poche chez Pocket) est un chef-d’oeuvre qui restera dans l’histoire de la littérature.

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Le docteur Jivago

Le docteur Jivago – David lean (1965)

Acteurs : Omar Sharif, Julie Christie, Géraldine Chaplin

Mon avis : Un des chefs-d’œuvre du cinéma mondial. Film inoubliable : acteurs, histoires, prises de vue (réalisées en grande partie en Espagne, visualisez le making off !), et la musique, off course…

Une adaptation hors concours, loin du roman, mais tellement romantique !

 

Le docteur Jivago

Le docteur Jivago – Boris Pasternak (1957)

Folio – 703 pages – 10.20 €

Le pitch : « Ma charmante, mon inoubliable ! Tant que le creux de mes bras se souviendront de toi, tant que tu seras encore sur mon épaule et sur mes lèvres, je serai avec toi. Je mettrai toutes mes larmes dans quelque chose qui soit digne de toi, et qui reste. J’inscrirai ton souvenir dans des images tendres, tristes à vous fendre le cœur. Je resterai ici jusqu’à ce que ce soit fait. Et ensuite je partirai moi aussi. »

Mon avis : attention, le roman de Pasternak est infiniment moins accessible que son adaptation au cinéma, aux accents hollywoodiens.

A retenir : le portrait d’une époque cruciale de l’histoire de la Russie et – bien entendu – d’une grande histoire d’amour.


 

Sa Majeste des Mouches

Sa majesté des mouches – Peter Brook (1963)

Acteurs : James Aubrey,  Tom Chapin

Mon avis : adaptation extrêmement soigné et fidèle du roman de Golding, avec de jeunes acteurs.

Sa majesté des mouches

Sa majesté des mouches – William Golding (1954)

Belin Gallimard – 336 pages – 6.50 €

Le pitch : Soit un groupe d’enfants, de six à treize ans, que l’on isole sur une île déserte. Qu’advient-il d’eux après quelques mois ? William Golding tente l’expérience. Après les excitantes excursions et parties de baignade, il faut s’organiser pour survivre. C’est au moins la réflexion de Ralph, celui qui fut élu chef au temps heureux des commencements, et du fidèle Piggy. Mais c’est ce que refusent de comprendre Jack, le second aspirant au « trône », et les siens.

Cette première division clanique n’est pas loin de reproduire un schéma social ancestral. S’ensuivent des comportements qui boudent peu à peu la civilisation et à travers lesquels les rituels immémoriaux le disputent à une sauvagerie d’une violence sans limite.

Mon avis : Sa majesté des mouches est un des piliers de la littérature anglaise du XX° siècle en Angleterre, où le livre possède une dimension quasi mythique que l’on ne connaît pas en France.

William Golding (Prix noble de littérature en 1983) y est là-bas vénéré, et son livre est étudié dans toutes les écoles du pays. Dur, dur, de se confronter à un tel monument.

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Le guépard

Le guépard – Luschino Visconti (1963)

Acteurs : Burt Lancaster, Alain Delon, Claudia Cardinale

Mon avis : un des chefs-d’oeuvre de Visconti, avec une photo somptueuse et des acteurs inoubliables : Delon dans toute la gloire de sa jeunesse et Claudia Cardinale, incandescente, à son acmé !

Le guépard

Le guépard – Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1958)

Points – 384 pages – 7.80 €

Le pitch : En 1860, une aristocratie décadente et appauvrie, sourde aux bouleversements du monde, règne encore sur la Sicile. Mais le débarquement des troupes de Garibaldi amorce le renversement d’un ordre social séculaire. Conscient de la menace qui pèse sur les siens, le prince de Salina se résigne à accepter l’union de son neveu Tancrède avec la belle Angélique, fille d’un parvenu. Ultime concession qui signe la défaite du Guépard, le blason des Salina…

Mon avis : Tout simplement un des plus grands livres de la littérature d’après-guerre, écrit par un des derniers grands aristocrates de la péninsule.

Une oeuvre unique dans sa carrière, marquée par par la décadence d’un monde…


Lolita

Lolita – Stanley Kubrick ( 1962)

Acteurs : James Mason, Shelly Winters

Mon avis : Excellente adaptation par Kubrick d’un roman formidable.

Les deux ont fait scandale à leur époque et le sujet fait – c’est normal – toujours polémique.

Lolita – Vladimir Nabokov (1955)

Folio – 550 pages – 9.70 €

Le pitch : «Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois, contre les dents. Lo. Lii. Ta.

Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l’école. Elle était Dolores sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita.»

Mon avis : Rien que pour son incipit – à mon avis, le plus beau de la littérature mondiale – ce roman mérite de rester dans l’histoire.

Mais quoiqu’il en soit Nabokov avait un talent fou et son œuvre mérite d’être redécouverte.


Un Singe en Hiver

Un singe en hiver – Henri Verneuil (1962)

Acteurs : Jean-Paul Belmondo, Jean Gabin

Mon avis : Film inoubliable, tout simplement, un véritable chef d’œuvre, d’une fidélité stupéfiante à la forme et au fond du roman !

Un singe en hiver

Un singe en hiver – Antoine Blondin (1959)

Folio – 224 pages – 6.90 €

Le pitch : Le jeune Fouquet, père d’une petite fille et divorcé, échoue à Tigreville en Normandie. Il loge au Stella, un hôtel tenu par M. et Mme Quentin. Une amitié, qui confine à celle qui unit un père et un fils, se noue entre les deux hommes. Tous deux font des rêves d’ailleurs (la Chine pour l’ancien combattant, l’Espagne pour le jeune homme) : mais si Fouquet aime la boisson, Quentin a juré de n’y plus toucher.

Dans ce cadre spectral d’une station balnéaire normande, Un singe en hiver narre le rapprochement de ces deux êtres ; qui, à leur manière, éprouvent bien du mal à vivre dans ce monde, pétri de douleur et de solitude. Ils trouveront le réconfort, communieront, lors d’une soirée épique, où ayant abjuré, M. Quentin se saoule et entraîne Fouquet dans son délire.

Mon avis : Lorsqu’on relit Un singe en hiver, il est impossible de ne pas regretter qu’Antoine Blondin n’ait pas consacré un peu moins de temps au journalisme – par passion et par obligation économique – et un peu plus à la littérature, pour l’art.

Car, tout de même, quel sacré talent dans cette plume trempée dans l’encrier de la foi dans l’humanité !

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Le bossu

Le bossu – André Hunebelle ( 1959)

Acteurs : Jean Marais, Bourvil

Mon avis : le plus grand film de cap et d’épée du cinéma français. Souvenir d’enfance extraordinaire, grâce à Bourvil mais aussi et surtout à Jean Marais, dans un double rôle fabuleux.

NB : surtout ne pas confondre avec l’adaptation plus récente de Philippe de Broca, correcte, mais sans la même magie.

Le bossu

Le bossu – Paul Féval (1858)

Le livre de poche – 698 pages – 6.60 €

Le pitch : Est-il besoin de présenter l’histoire du chevalier de Lagardère qui, pour venir en aide à la malheureuse Aurore de Nevers, privée de son père, de son nom et de sa fortune, affronte les ennemis les plus cyniques et les plus corrompus ? En faisant surgir, dans le Paris de la Régence (1715-1722), possédé par la fièvre financière du système de Law, l’inoffensif bossu qui prête son dos aux spéculateurs et aux agioteurs de tout poil, Paul Féval (1817-1887) a donné à la littérature française une de ses figures les plus populaires, avec Jean Valjean, d’Artagnan et Cyrano.

Intrigues, duels, guets-apens, coups de théâtre, sur la toile de fond d’un Paris aux ruelles sordides, menaçantes, et d’une Cour étincelante et dépravée : rien ne manque dans ce « roman de cape et d’épée », jusqu’au moment où la terrible « botte de Nevers » punira le crime et fera triompher la justice ?

Mon avis : Dire que ce roman historique de 700 pages, ce torrent, est un des sommets de la littérature d’aventure française, l’égal des grands classiques d’Alexandre Dumas, est-ce une exagération ou une évidence ?

Mais c’est une évidence, voyons, mon bon monsieur !!


La Chatte sur un toit brûlant

La chatte sur un toit brulant – Richards Brooks (1959)

Acteurs : Elisabeth Taylor, Paul Newman

Mon avis : Richard Brooks à la réalisation, Elisabeth Taylor et Paul Newman devant la caméra : une fois de plus, une pièce de Tennessee Williams bénéficie d’une adaptation somptueuse (6 oscars)

La chatte sur un toit brûlant

La chatte sur un toit brulant – Tenessee Williams (1955)

10/18 – 288 pages – 6.60 €

Le pitch : Naufragés des tempêtes matrimoniales, Brick et Margaret semblent avoir touché le fond. Véritable « scandale vivant », Brick éteint ses angoisses à coups de whisky… Comme une chatte sur un toit brûlant, Margaret tente de ranimer leur couple…

Mais le fantôme de Skipper, ami défunt de Brick et amant malheureux de Margaret, persiste à semer la discorde…

Mon avis : La chatte sur un toit brûlant se prête particulièrement bien à l’adaptation cinématographique car la pièce se déroule sur un plateau terriblement « ouvert », avec une chambre, et des portes qui donnent sur plusieurs pièces : salle de bains, couloir, une véranda (visible).

En fait, la pièce est un véritable script de cinéma, tout est déjà là pour le metteur en scène, et les spectateurs de la pièce en auront pour leur argent puisqu’ils auront une pièce et un film mêlés…

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Le Pont de la rivière Kwai

Le pont de la rivière kwaï – David Lean (1957)

Acteurs : William Holden, Alec Guiness

Mon avis : Un des grands films des années 50, à voir et à revoir pour la réalisation de David Lean (encore lui !) et l’interprétaion d’Alec Guiness (sans doute le sommet de sa carrière)

*

Le pont de la rivière Kwaï

Le pont de la rivière Kwaï – Pierre Boulle (1952)

Pocket – 256 pages – 5 €

Le pitch : Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont mis au travail des milliers de prisonniers anglais pour construire la voie ferrée de Bangkok-Rangoon.

Vivant symbole de la tradition britannique, le colonel Nicholson oppose à ses geôliers une résistance stoïque, jusqu’au jour où ceux-ci consentent à respecter les conventions internationales sur les prisonniers de guerre. Il se met alors à leur service pour édifier un pont d’une importance stratégique capitale. Mais les services spéciaux britanniques ont décidé de tout mettre en oeuvre pour faire obstacle à ce projet…

Qui sortira vainqueur de cette lutte où l’idéal humain du « travail bien fait » s’oppose au patriotisme ?

Mon avis : Quel est l’intérêt de lire Le pont de la rivière Kwaï, quand on a vu une, ou plusieurs fois, le célèbre film de David Lean, car bien sûr, tout le monde l’a vu… ? Mais pour le plaisir de lire, tout simplement !

Dans un style classique d’une grande sobriété, Pierre Boulle déroule cette histoire incroyable où l’on voit un colonel britannique perdre peu à peu la tête en confondant les priorités : construire un pont à tout prix, y compris les intérêts de son propre pays, alors qu’il n’est qu’un prisonnier exécutant le travail de l’ennemi, pour le plaisir du travail bien fait et pour la démonstration de la supériorité de la race anglaise sur la Japonaise. Un glissement progressif dans une sorte de folie, tout à fait glaçante par sa crédibilité.

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Autant en emporte le vent

Autant en emporte le vent – Victor Fleming (1939)

Acteurs : Vivian Leigh, Clark Gable

Mon avis : parfaite adaptation d’un roman inadaptable, ce film est, selon moi – et je ne suis pas le seul ! -, l’archétype total du grand film de cinéma. Fermez le ban.

Autant en emport le vent – Margaret Mitchell (1936)

Gallimard – 1 222 pages – 30.50 €

Le pitch : Le roman et le film les plus populaires de tous les temps. Plus de dix millions d’exemplaires vendus dans le monde. Traduit dans 18 langues.Autant en emporte le vent est une fresque historique, jamais surpassée, sur la société des États sudistes et les tragédies de la guerre de Sécession.

C’est aussi un roman d’amour dont les héros, Scarlett O’Hara et Rhett Butler, sont entrés à jamais dans la galerie des amants légendaires.

Mon avis : Un des plus grands romans d’aventure et d’amour de tous les temps.

La fresque historique est fabuleuse et la narration… à lire et à relire toute sa vie, un des dix livres que j’emmènerais sur une île déserte.


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