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Les livres destinés aux enfants sont innombrables.
Contes, fables, courts récits, romans, histoires illustrées, BD : une bonne partie de ce que publient les éditeurs chaque année est destinée aux enfants, petits ou grands, et aux adolescents.
Mais ce n’est pas de cette littérature là dont je souhaite m’entretenir avec vous aujourd’hui. La sélection de livres que je présente dans cet article n’est pas constituée d’ouvrages pour les enfants, mais bien de ceux qui parlent de l’enfance.
Période magique – et parfois dramatique – de la vie, l’enfance contient toutes les joies et tous les traumatismes qui forment ce que sera l’adulte. Et parler de cette période n’est pas si facile car la démarche oblige l’auteur, en quelque sorte, à s’autopsychanalyser.
Voici pour vous – et rien que pour vous ! – une vingtaine de romans classiques et graphiques qui, selon moi, méritent d’être lus ou relus, tant leur contenu et leur lecture révèlent et font écho, en quelque sorte, à l’enfant qui demeure en nous…
L’enfance : se souvenir des belles choses
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Les romans
La gloire de mon père & Le château de ma mère
Marcel Pagnol
De Fallois – 500 pages – 2*6.50 €
Le pitch : Un petit Marseillais d’il y a un siècle: l’école primaire ; le cocon familial ; les premières vacances dans les collines, à La Treille ; la première chasse avec son père…
Lorsqu’ il commence à rédiger ses Souvenirs d’enfance, au milieu des années cinquante, Marcel Pagnol est en train de s’éloigner du cinéma., et le théâtre ne lui sourit plus. La Gloire de mon père, dès sa parution, en 1957, est salué comme marquant l’avènement d’un grand prosateur. Joseph, le père instituteur., Augustine, la timide maman., l’oncle Jules, la tante Rosé, le petit frère Paul, deviennent immédiatement aussi populaires que Marius, César ou Panisse. Et la scène de la chasse à la bartavelle se transforme immédiatement en dictée d’école primaire…
Mon avis : Les deux premiers tomes de la quadrilogie autobiographique de Marcel Pagnol sont, probablement, les plus beaux textes jamais écrits sur la magie de l’enfance.
Et ne me dite pas que vous ne les avez pas lu lorsque vous étiez enfant, je ne vous croirais pas !
Le champ de personne – Daniel Picouly
Flammarion – 400 pages – 7.50 €
Le pitch : Comment affronter le monde quand on a dix ans, qu’on est le dernier d’une famille de douze enfants et qu’on vit dans un pavillon minuscule ? En s’inventant un monde extraordinaire, et en faisant toujours plus de bêtises, si c’est possible !
Comme oublier le vélo de maman, après l’avoir emprunté sans rien dire pour arriver fier comme un coq au Champ de personne et épater les copains qui attendent pour jouer au foot. Sauf qu’on a oublié de revenir avec, et qu’à présent, il va falloir tout dire à maman…
À dix ans, on fait des bêtises, et comme toutes les nuits le père se lève pour aller faire son mystérieux travail, on a vite fait de le transformer en héros : il n’est plus chaudronnier, il est Chaudrake et c’est bien sûr à lui que le général de Gaulle fait appel pour chaque mission importante..
Mon avis : Grand prix des lecteurs de Elle 1996.
Ce roman sur l’enfance qui a révélé Daniel Picouly, il y a vingt ans, est une petite merveille. Une alchimie parfaite qu’il ne retrouvera jamais tout à fait par la suite.
Une petite merveille d’humour (on rit énormément), de tendresse (c’est un hymne à la famille absolument formidable), de poésie.
Corps et âme – Franck Conroy
Gallimard / Folio – 704 pages – 10.20 €
Le pitch : A New York, dans les années quarante, un enfant regarde, à travers les barreaux du soupirail où il est enfermé, les chaussures des passants qui marchent sur le trottoir. Pauvre, sans autre protection que celle d’une mère excentrique, Claude Rawling semble destiné à demeurer spectateur d’un monde inaccessible.
Mais dans la chambre du fond, enseveli sous une montagne de vieux papiers, se trouve un petit piano blanc désaccordé. En déchiffrant les secrets de son clavier, Claude, comme par magie, va se découvrir lui-même : il est musicien.
Ce livre est l ‘histoire d’un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage, à l’extrémité d’une route jalonnée de mille rencontres, amitiés, amours romantiques, le conduira dans les salons des riches et des puissants, et jusqu’à Carnegie Hall…
Mon avis : Si je ne devais emporter qu’une (grosse) valise de livres sur une île déserte, Corps et âme serait certainement dedans. L’histoire de cet enfant surdoué qui, parce que c’est son destin, parce qu’il a aussi la chance de rencontrer un homme formidable qui va le guider, va plonger dans la musique et en faire sa vie.
Roman d’apprentissage, roman de destinée, vaste fresque sur la musique sous toutes ces formes ou presque (classique, contemporaine, jazz bien sûr), Corps et âme est une oeuvre quasi universelle.
Si vous n’accordez aucune importance à la musique, lisez-le quand même, cela sera sans doute un peu moins extraordinaire, mais lisez-le quand même car c’est avant tout un chef d’oeuvre littéraire et sa lecture vous fera bourdonner le cœur !
Les aventures de Tom Sawyer – Mark Twain
Folio junior – 352 pages – 7.50 €
Le pitch : Pour Tom Sawyer, il y a des choses vraiment plus importantes que l’école ! Aller à la pêche, par exemple, se battre avec les nouveaux venus au village ou, plus important encore, retrouver son grand ami Huckleberry, qui mène une vie de bohème à l’image de son vagabond de père…
Mais à force de se prendre pour des bandits et de faire des expériences de sorcellerie à la nuit tombée, Tom et Huck vont être mêlés à un véritable crime, avec de vrais assassins et un authentique trésor…
Mon avis : Classique absolu de la littérature américaine, Tom Sawyer est considéré comme l’essence même du roman d’initiation.
En relisant récemment ce roman qui avait charmé mon enfance, j’ai retrouvé le plaisir d’un style d’une grande simplicité.
L’écriture de Twain est d’une efficacité parfaite, car elle est d’une épure totale, sans aucun effet.
Anne de Green Gables – Lucy Maud Montgomery
Monsieur Toussaint Louverture – 384 pages
Le pitch : Marilla Cuthbert et son frère Matthew décident d’adopter un jeune garçon pour les aider dans leur maison des Pignons verts. Mais c’est Anne Shirley, gamine rousse à l’inspiration débordante et à la langue bien pendue, qui les attend à la gare.
Anne grandit donc à Avonlea, sur l’île du Prince Edouard, et s’y fait beaucoup d’amis, ainsi que des rivaux, car son intelligence et son impétuosité lui jouent parfois bien des tours.
Vendu à 60 millions d’exemplaires à travers le monde, adapté des dizaines de fois , aimé par des générations de lecteurs, Anne de Green Gables est un hymne à la joie et au pouvoir de l’imagination.
Mon avis : Une fois de plus, l’adaptation d’un roman (ou d’une suite de romans) en série, grâce à Netflix, Amazon prime ou HBO, lui donne une seconde vie auprès d’un tout nouveau public. Car, aussi incroyable que cela puisse paraître, la série de romans canadiens de Lucy Maud Montgomery (11 au compteur, sauf erreur de ma part !) écrits au début du XX° siècle est restée jusqu’à son adaptation cinématographique quasiment inconnue du public européen, alors que les ventes ont dépassé les 60 millions d’exemplaires !
Grâce aux éditions Monsieur Toussaint Louverture, voici donc le premier tome de la saga. Avec, comme toujours chez cet éditeur, un résultat original, unique et vraiment réussi. Prenez l’objet en main : format A3, broché, avec une tranchefile, couverture cartonnée épaisse avec un revêtement en relief, couleurs irisées, gardes couleur bronze, et un papier épais couleur crème… un plaisir à toucher et manipuler !
Les quatre filles du docteur March – Louisa May Alcott
Gallmeister – 640 pages – 13.00 €
Le pitch : Dans une petite ville du Massachusetts, durant la guerre de Sécession, une famille modeste, quatre jeunes soeurs et leur mère, guette avec inquiétude chaque lettre du père parti au front. Mais rien ne peut arrêter la jeunesse, et la vie continue à façonner les destinées de Meg, l’aînée pragmatique, Jo, la romancière en herbe féministe avant l’heure, la douce Beth à la santé fragile et la frivole Amy.
De l’enfance à l’âge adulte, confrontées à la découverte de soi, elles partagent une joie de vivre débordante et apprennent l’amour, l’amitié, mais aussi le sacrifice. Ensemble, ces quatre jeunes filles impétueuses sauront réclamer au monde bien plus qu’il ne semble pouvoir leur offrir.
Mon avis : Qui n’a jamais eu envie de relire un grand roman de son enfance ? C’est ce que j’ai fait grâce à la nouvelle traduction des éditions Gallmeister du célèbre roman de Louisa May Alcott, un des récits les plus célèbres du XIX° siècle.
Je ne suis pas certain que je me serais lancé dans une pareille entreprise si je n’avais gardé en mémoire le charme fou de l’adaptation cinématographique des années 90. Mais malgré les handicaps apparents (plus de 600 pages serrées, pour un roman a priori plus destiné aux jeunes filles), j’y suis allé avec un réel brin d’enthousiasme
Dès les premiers chapitres, une confirmation : le best seller de L.M. Alcott, au style fluide et vraiment agréable, est réellement destiné à la jeunesse.
La stratégie Ender – Orson Scott Card
J’ai lu – 380 pages – 6.90 €
Le pitch : Andrew Wiggin, dit Ender, n’est pas un garçon comme les autres. Depuis sa naissance, ses faits et gestes sont observés par l’intermédiaire d’un moniteur greffé dans son cerveau. Car ceux qui l’ont conçu ambitionnent de faire de lui rien de moins que le plus grand général de tous les temps, le seul capable de sauver ses semblables de l’invasion des doryphores.
Et alors qu’Ender suit pas à pas le dur chemin de son apprentissage de guerrier, ses créateurs mesurent la gravité de leur choix : en donnant naissance à un monstre, n’ont-ils pas damné l’humanité elle-même ?
Mon avis : Orson Scott Card est un des écrivains majeurs de la SF et de la Fantaisy contemporaines, mais il est avant tout connu pour ce roman (Prix Hugo et Prix Nebula lors de sa sortie) et pour le fait qu’il est mormon.
N’hésitons pas à la dire : La stratégie Ender est un chef d’oeuvre. Il s’agit d’un des meilleurs romans initiatiques que j’ai pu lire et relire (il est très rare que je relise) au fil du temps.
Qui a t-il de plus fascinant que de suivre un enfant franchir, peu à peu, toutes les étapes qui le mèneront à l’âge adulte ?
Zephyr, Alabama – Robert R. McCammon
Le livre de poche – 768 pages – 7.60 €
Le pitch : Ce que le petit Cory a vu ce matin froid de printemps, au fin fond de l’Alabama, jamais il ne pourra l’oublier : une voiture folle, surgie de nulle part, s’enfonçant dans les profondeurs du lac, un inconnu attaché au volant par des menottes. il luttera de toutes ses forces d’enfant pour découvrir la vérité et conjurer les puissances démoniaques que le mystère du lac a libérées. une étrange prêtresse noire, centenaire, tentera de le guider…
À la lisière du fantastique et du merveilleux, dans le décor mythique du sud profond, Le Mystère du lac évoque, au long d’un périlleux parcours initiatique, les sortilèges d’un pays à jamais disparu : celui de l’enfance.
Mon avis : Parfois, la découverte d’un auteur tient à pas grand chose. Une discussion, un titre évoqué à la radio ou à la télévision, un avis écrit sur un post-it… Avec Robert McCammon, c’est le destin. Un bouquin trouvé au fond d’une brocante. Improbable, tant les livres de l’auteur ont été soigneusement évités par l’édition française. Incroyable : comment un auteur aussi encensé et connu aux Etats-Unis – quasiment l’équivalent de Stephen King dans la littérature fantastique – peut-il être aussi ignoré en France ? Plus de vingt romans publiés aux US, et tout juste une demi-douzaine en France, la plupart étant épuisés depuis belle lurette ?!
Et pourtant… Zephyr Alabama (ancien titre : Le mystère du lac) est un grand roman de pur divertissement, tel qu’on rêve d’en lire enfant, adolescent, adulte… à tous les âges de la vie. Près de 800 pages qui vont vous entraîner dans un autre monde.
La classe de neige – Emmanuel Carrère
Folio – 160 pages – 7.00 €
Le pitch : C’est sûr, Nicolas l’appréhendait, cette classe de neige… Quand une fois arrivé à la montagne il s’aperçoit qu’il n’a pas sa valise, il n’est pas loin de penser que ses pires cauchemars vont se réaliser.
Pourtant, ce que ce séjour avec ses camarades lui réserve, ce garçon à l’imagination débordante n’aurait jamais pu l’envisager. A croire que tous les sortilèges de la littérature se sont donné rendez-vous dans le chalet.
Ecrite à «hauteur d’enfant» pour mieux dévoiler l’horreur des adultes, cette oeuvre à la construction millimétrée et au suspens haletant n’en finit pas d’interroger le lecteur : l’ultime question du roman – «Que sera la vie de Nicolas ?» – le poursuit bien après qu’il a refermé le livre
Mon avis : Prix Femina 1995, ce bref récit, qui est le dernier roman d’Emanuel Carrère (qui se détournera par la suite de la fiction stricto sensu), a en une vingtaine d’années quasiment acquis le statut de petit classique de la littérature française. Est-ce mérité ? Sans conteste, oui.
Un petit classique. Pas un immense chef d’oeuvre, mais un roman solide, écrit par un auteur dont le talent transparaît à toutes les pages. Petit par la taille, puisqu’il faut moins de 150 pages pour traverser cette courte parenthèse de la vie d’un jeune enfant dont le destin, le temps d’une semaine loin de chez lui, pour la première fois, va basculer.
Toute la maîtrise d’Emmanuel Carrère tient dans sa capacité à plonger son lecteur dans la tête d’un enfant de dix ans.
Matilda – Roald Dahl
Folio junior – 272 pages – 8.90 €
Le pitch : Avant même d’avoir cinq ans, Matilda sait lire et écrire, connaît tout Dickens, tout Hemingway, a dévoré Kipling et Steinbeck. Pourtant son exercice est loin d’être facile entre une mère indifférente, abrutie par la télévision et un père d’une franche malhonnêteté. Sans oublier Mlle Legourdin, la directrice de l’école, personnage redoutable qui voue à tous les enfants une haine implacable.
Sous la plume tendre et acerbe de Roald Dahl, les événements vont se précipiter, étranges, terribles, hilarants…
Mon avis : Les Français pensent toujours que Roal Dahl est un des rois de la littérature pour enfants, alors que les Anglo-saxons connaissent aussi l’auteur pour adulte, tout aussi étonnant.
Matilda s’adresse très clairement aux jeunes têtes blondes (ou brunes, ou rousses, ne soyons pas sectaire…).Mais, à l’instar des romans de JK Rowling, je tiens à préciser que ce récit pétaradant est tout aussi agréable à lire lorsqu’on est adulte.
C’est un des romans les plus drôles de l’auteur, qui a toujours fait preuve d’un humour à la palette infinie : de l’humour gentil à l’humour le plus féroce et caustique.
E=mc², mon amour – Patrick Cauvain
Le livre de poche – 185 pages – 6.70 €
Le pitch : » Lui un peu voyou, elle un peu bêcheuse, ces deux bambins qui totalisent moins de vingt-trois printemps vont se rencontrer, se flairer, se reconnaître et vivre dans l’incompréhension générale ce qu’il est légitime d’appeler un grand amour.
J’aime dans le roman de Patrick Cauvin – outre toutes les qualités de fraîcheur, de légèreté, d’invention qu’il faut pour faire l’enfant sans faire la bête – j’aime ce qu’il dit sans avoir l’air d’y toucher et qui va beaucoup plus loin que son joli récit. » – François Nourissier
Mon avis : E=mc² Mon amour (quel joli titre !) est un des deux romans les plus connus de l’auteur (avec Monsieur Papa). Vendu par wagons entiers à sa sortie, en 1977, adapté par les américains au cinéma, ce petit volume est parfaitement emblématique du style, de l’ambiance et des thèmes développés par Patrick Cauvin.
L’histoire ? Toute bête : deux gamins de onze ans, Daniel, un petit français des banlieues et Lauren, une américaine du XVI°, se rencontrent fortuitement et vont tomber amoureux l’un de l’autre et iront jusqu’à une escapade à Venise pour vivre leur passion, sous l’auspice affectueuse d’un vieil homme original qu’ils ont rencontré entre temps.
Il est passionné de cinéma américain, elle adore la littérature classique. Particularité : ils sont tous les deux surdoués (même si Daniel est bien obligé d’avouer à un moment que Lauren est encore plus intelligente que lui !).
Le style de Patrick Cauvin, c’est avant tout sa capacité à faire parler les gens (et plus particulièrement les enfants, qu’il adore) comme dans la vraie vie. Un style direct, à la première personne (les chapitres alternent les récits de Daniel et Lauren), d’une fraîcheur et d’une drôlerie dont je ne vois qu’un exemple comparable dans la littérature française : René Goscinny, dans Le petit Nicolas.
Papa courait les paris – Louise Meriwether
10/18 – 240 pages – 8.20 €
Le pitch : À l’été 1934, nulle part les effets de la Grande Dépression ne sont plus criants qu’à Harlem, où sont établies Francie, douze ans, et sa famille. Dans l’incapacité de trouver un travail, le père s’adonne à une série de paris tandis que la mère essaie péniblement de joindre les deux bouts. Francie, elle, est une grande rêveuse, qui sent néanmoins dans sa naïveté d’enfant qu’il y a des risques partout, surtout pour une fille noire à l’aube de son adolescence.
Mais Harlem, source de tous les dangers, est avant tout un lieu d’amour et de tendresse où s’expriment l’humour, la colère et la vitalité d’une communauté solidaire.
Mon avis : Il a fallu plus d’un demi-siècle ( 53 ans, très précisément) pour le roman de Louise Meriwether, considéré comme un classique aux Etats-Unis, soit enfin traduit en français. Paradoxe : l’édition française, en mars 2023, précédera de six mois la mort de la grande auteure afro-américaine, décédée à l’âge de 100 ans, tout rond !
En dévorant et en savourant ce court roman, je n’ai pas arrêté de me dire qu’il était vraiment dommage d’avoir du attendre si longtemps pour lire ce merveilleux récit, et je ne peux que remercier Philippe Rey de l’avoir enfin édité.
Je ne vais pas passer des heures à tenter de vous convaincre de lire cette petite merveille : je vous somme (méthode dure), je vous supplie (méthode soft) de vous plonger dans ce récit raconté à la première personne.
Monsieur Papa – Patrick Cauvain
Le livre de poche – 155 pages – 5.20 €
Le pitch : Franck Lanier avait tout arrangé pour les vacances. Il casait son fils chez son ex-femme et lui filait à Bangkok. Mais son petit garçon, Laurent, n’est pas du tout d’accord. Il veut, lui aussi, partir pour Bangkok.
Tous les moyens seront bons pour parvenir à ses fins, des plus drôles aux plus désespérés et des aventures peu banales se succèdent dans une vie quotidienne pleine de tendresse entre le père et le fils.
Mon avis : Monsieur Papa est un des deux romans les plus connus de Patrick Cauvain (avec E=mc² Mon amour). Comme ce dernier, il s’en est vendu par centaine de milliers d’exemplaires et a été adapté au cinéma.
Dans ce ce court roman on retrouve tout ce qui faisait le charme des feel good books (avant l’heure !) de Patrick Cauvin.
Tout d’abord, sa capacité à faire parler les gens (et plus particulièrement les enfants, qu’il adore) comme dans la vraie vie. Un style direct, à la première personne, d’une fraîcheur et d’une drôlerie dont je ne vois qu’un exemple comparable dans la littérature française : René Goscinny, dans Le petit Nicolas.
Sans famille – Hector Malot
Le livre de poche – 418 pages – 5.70 €
Le pitch : » Né sous une bonne étoile » : à première vue, ce n’est pas le cas de Rémi, enfant trouvé, qui passe son âge tendre chez des parents nourriciers avant d’être vendu à une sorte de vagabond saltimbanque, musicien des rues et montreur de chiens savants.
Sous les ordres de ce patron, le jeune garçon « sans famille » va endurer les rigueurs de la vie itinérante et affronter toutes sortes d’épreuves. Pour autant, il ne se découragera pas : son arme est de posséder cette force de caractère qui, tôt ou tard, vous attire la bienveillance du sort.
Le lecteur, quant à lui, vibre et espère de toute son âme qu’au terme de ce parcours très noir, compliqué d’une intrigue policière, la chance finira par sourire à Rémi, qui le mérite amplement.
Mon avis : Je ne présenterai pas le roman d’Hector Malot, universellement connu, qui a bercé l’enfance de tant de générations depuis sa sortie, en 1880.
Rappelons juste qu’il s’agit d’un classique absolu, l’équivalent en France des Aventures de Tom Sawyer pour les US et d’Oliver Twist pour l’Angleterre.
Publié dans la Collection Hetzel, il fut réédité à de multiples reprises, compte tenu du succès formidable rencontré au tournant du siècle.
L’élégance du hérisson – Muriel Barbery
Folio – 416 pages – 9.40 €
Le pitch : « Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.
Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »
Mon avis : L’élégance du hérisson est la rencontre parfaite entre un roman charmant et un énorme succès de librairie (plus d’un million d’exemplaires venus en France, si mes souvenirs sont bons !).
C’est ce type de succès qui maintien ma foi en la littérature.
Métaphysique des tubes – Amélie Nothomb
Le livre de poche – 160 pages – 7.50 €
Le pitch : Jusqu’à deux ans et demi, Amélie se décrit comme un tube digestif, inerte et végétatif.
Puis vient l’évènement fondateur qui la fait chuter dans l’univers enfantin. Durant six mois s’ensuit la découverte du langage, des parents, des frères et soeurs, des nourrices japonaises, du jardin paradisiaque, des passions (le Japon et l’eau), des dégoûts (les carpes), des saisons, du temps. Tout ce qui, à partir de trois ans, constitue la personne humaine à jamais.
Car à cet âge-là, tout est joué, le bonheur comme la tragédie… Tel est le message que nous envoie ce bébé à l’oeil noir observant fixement le monde avec acuité.
Mon avis : Métaphysique des tubes est un des romans les plus réussis d’Amélie Nothomb. Cela se lit en une heure, mais c’est suffisant, car le thème est mince comme une feuille de papier à cigarette (c’est aussi la limite de ce récit).
Comme pour toutes les œuvres d’Amélie Nothomb qui dépassent le statut d’anecdote annuelle (c’est à dire tout ce qu’elle a publié avant l’an 2000), c’est un exercice de style, et l’auteure n’est jamais meilleure que quand son intelligence est sollicitée pour jongler avec des contraintes formelles.
Les romans graphiques
Le journal de Samuel – Emilie Tronche
Casterman BD – 320 pages – 23.00 €
Le pitch : Samuel a un problème, mais il ne veut pas trop en parler. Cet écolier de 10 ans préfère se confier à son journal intime, dans lequel il tient la chronique de cette fin de l’enfance qui précède l’entrée en 6ᵉ et les premiers émois adolescents.
Amitié, jalousie, premier amour, deuil : tout y passe, y compris ses goûts musicaux ou sa passion pour la danse.
Mon avis : Le journal de Samuel c’est, d’abord, une série d’animation sur ARTE, 21 épisodes de 3 minutes. Succès incontestable, grâce à un bouche à oreille formidable : il faut dire que ces petits épisodes de la vie d’un garçon de dix ans qui raconte dans son journal sa vie de tous les jours, sont tour à tour drôles, émouvants, surprenants.
Le journal de Samuel c’est, désormais, un épais roman graphique (plus de 300 pages) qui reprend, tels quels, les épisodes de la série. Et c’est tout aussi réussi.
Le petit Nicolas – Sempé & Goscinny
Folio – 156 pages – 8.50 €
Le pitch : Chef d’oeuvre de notre littérature, Le Petit Nicolas est l’oeuvre de deux humoristes de génie : René Goscinny et Jean-Jacques Sempé. Des milliers d’ enfants ont appris et apprennent à lire en découvrant les facéties du petit écolier et de son chouette tas de copains.
La force de cette oeuvre, recommandée par le Ministère de l’Éducation nationale et prescrite par les instituteurs et les professeurs de collège, est de séduire les enfants comme les adultes : les premiers se retrouvent, les seconds se souviennent.
Mon avis : Le petit Nicolas représente pour tout un chacun beaucoup de choses : un souvenir d’enfance, des heures de rire délicieux, simple, sans arrière-pensée, partagées avec ses parents, des parties de rigolade – mais oui, enfin ! – à l’école, une délicieuse relecture à l’âge adulte…
Le petit Nicolas, pour les français, c’est une oeuvre universelle, que tout le monde a lu et relu.
Non ? Si vous êtes en train de lire ces lignes, peut-être est-ce dû au fait que vous venez de débarquer de votre bateau, après cinquante ans de croisière solitaire au tour du monde ?
Les beaux étés – Cap au sud – Zidrou & Jordi Lafevre
Dargaud – 56 pages – 10.50 €
Le pitch : Août 1973. Zidrou et Lafebre nous font une place dans la 4L rouge Esterel de la famille Faldérault : entre les parents et les 4 enfants, nous voici en route vers le Midi pour de « beaux étés » ! Chaque année, les mêmes rituels : Pierre, le père, rend ses planches de B.D. en retard, les chansons de vacances, l’étape pique-nique…
Un mois pour oublier le quotidien, le couple qui bat de l’aile, Tante Lili malade. Des souvenirs à engranger qui font que la vie est plus belle, des moments précieux pour se rappeler l’essentiel. Cap au sud !
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Mon avis : Zidrou et Jordi Lafebre forment un couple scénariste/graphiste depuis 2010, date à laquelle ils ont publié leur premier album one shot, Lydie, Depuis, ils ont enchaînés sur une série intitulé Les beaux étés, dont voici le premier tome. C’est une réussite.
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L’idée de départ est tout simple : suivre une petite famille belge durant leurs vacances d’été, à différentes époques de leur vie. Un père, dessinateur de BD, une mère, vendeuse, et leurs quatre enfants.
Une soeur – Bastien Vivès
Casterman – 212 pages – 20 €*
Le pitch : « – Y a beau avoir plein de monde, j’ai toujours l’impression d’être toute seule.
– Même quand t’es avec nous ?
– Non, avec vous c’est chouette. »
Après Polina, le nouveau roman graphique de Bastien Vivès !
Mon avis : Une histoire toute simple. L’été, en Bretagne. Les vacances dans la maison de famille. Un jeune couple et leurs deux garçons, Antoine, 13 ans, et son petit frère.
Comme chaque année, les deux mois de villégiature seront occupés à profiter de la plage, manger des classes, traquer les pokémons. Sauf qu’Hélène, une adolescente plus âgée qu’Antoine, la fille d’amis, débarque dans la maison, et plus rien n’est comme avant.
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Ballet des cœurs, des corps, troubles d’adolescents, émois amoureux et sensuels, l’été restera comme un souvenir inoubliable dans leur mémoire.
Voilà. Le roman graphique de Bastien Vivès n’est rien de plus que cela. La chronique d’un été adolescent, la douce parenthèse enchantée des premiers pas vers l’age adulte.
L’arabe du futur (6 tomes) – Riad Sattouf
Allary éditions – 5*160 pages + 1*280 pages – 140 € au total
Le pitch : Né en 1978 d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile.
En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n’aide pas…), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui, n’a qu’une idée en tête : que son fils Riad aille à l’école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur.
Mon avis : Le premier tome d’un époustouflant roman graphique. Il s’agit de l’autobiographie de Riad Sattouf, auteur, illustrateur, réalisateur, connu notamment pour sa BD Pascal Brutal. Il tient désormais également une page hebdomadaire dans l’Obs (Les cahiers d’Esther) avec un succès grandissant.
Ce roman est une plongée tout à la fois drôle, nostalgique et parfois très dure dans le Moyen-Orient des années 80. C’est, en quelque sorte, le pendant libyen (premier tome) et syrien (deuxième tome) du roman graphique de Marjane Satrapi Persépolis qui se déroule en Iran exactement à la même époque.
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Le style graphique de Riad Sattouf, très BD belge (donc sans aucun réalisme) est immédiatement reconnaissable.
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