Rivages/noir : le meilleur du thriller et du polar

Posté le 5 juin 2025, par letournepage, dans Le coin cadeau

*

Pendant près d’un demi-siècle, le roman policier fut incarné, en France, par la prestigieuse collection Série noire, créée en 1945 par Marcel Duhamel et édité par la non moins prestigieuse maison d’édition Gallimard.

Et puis, 40 ans plus tard, un concurrent sérieux est apparu avec Rivages/noir, publié comme son nom l’indique par la maison d’édition Rivages (devenu Payot & Rivages en 1992).

[Rivages/noir est l’intitulé de la collection poche, Rivages/Thriller a été jusqu’en 2020 celui de la collection en grand format]

La collection s’est distinguée très vite de son illustre concurrent de plusieurs manières, la première étant la qualité des couvertures dans sa version poche. Une identité visuelle élégante, immédiatement reconnaissable, et une impression sur un papier épais et grainé très agréable au toucher.

Autre élément novateur : s’attacher à la meilleur traduction possible, respectant le texte d’origine. C’est comme cela que Rivages/noir publiera, à de nombreuses reprises, de nouvelles traductions de grands polars parus initialement dans la série Noire après avoir été tronqués, édulcorés, trahis…

Chez Rivages, on prend le polar au sérieux, comme un genre littéraire à part entière. Il ne suffit pas d’une intrigue pour entrer dans la collection, il faut aussi du style !

Dernier élément de fidélité : quand Rivages/noir découvre un auteur (pour l’essentiel des titres, un auteur anglo-saxon, il ne le lâche plus. L’idée est de publier tout ce qui vient d’un auteur/partenaire.

C’est comme cela que Rivages/noir deviendra, au fil des années, l’éditeur français des grands romans des maîtres du genre : Jim Thomson, James Ellroy, Dennis Lehane, Donal Westlake, James Lee Burke. Puis, plus tard, d’auteurs plus récents comme Thomas Mullen, Thomas Kelly, Emilie St. John Mandel, ou le français Hervé le Corre.

Voilà une sélection d’une trentaine de romans qui ont – selon mes goûts – marqués la collection, classés par ordre temporel croissant (date de publication originale). Du polar, du thriller, du noir pur : rien que du bon pour frissonner !

*

Rivages : du noir et du thriller pour frissonner

– Cliquez sur la couverture du livre pour accéder à la page Amazon afin de l’acquérir,

ou sur le lien « Lire la suite » pour accéder à la critique complète du livre 

Rappel : le modèle économique du Tourne Page repose sur le principe de l’affiliation. En cliquant sur le lien permettant d’accéder au partenaire du Tourne Page, Amazon, pour acquérir un livre conseillé, le visiteur permet au Tourne Page de percevoir une commission sur le chiffre d’affaires réalisé par son intermédiaire.

Le Tourne Page a été créé pour la promotion du livre et de la lecture. Pour que l’entreprise puisse vivre et prospérer (elle représente un investissement en temps quotidien considérable) mais aussi pour qu’elle garde son indépendance, il est essentiel que les visiteurs passent par ces liens pour acheter les livres qu’ils ont identifiés sur le site.


La nuit du Jabberwock

La nuit du Jabberwock (frederic Brown (1950)

Rivages/noir – 240 pages – 8.30 €

Le pitch : A Carmel City, il ne se passe rigoureusement rien de palpitant. C’est bien le drame de Doc Stoeger, propriétaire et unique rédacteur du journal local, le Carmel City Clarion. Fan absolu de Lewis Carroll, Doc soigne sa morosité au bar du coin où il retrouve son ami Al Grainger pour d’interminables parties d’échecs. Un soir, alors que le bouclage du journal approche, Doc se prend à rêver que des évènements extraordinaires se produisent enfin. Son voeu va être exaucé au-delà de ses espérances !

Livre culte, trésor de bibliothèque, classique inclassable, La Nuit du Jabberwock continue d’enchanter des générations de lecteurs.

Mon avis : Le grand Frédéric Brown, seigneur du fantastique, plonge dans le roman noir. Et le résultat est… tout simplement unique !

⇒ Lire la suite


L'assassin qui est en moi

L’assassin qui est en moi – Jim Thompson (1952)

Rivages/noir – 272 pages – 9.15 €

Le pitch : « Cela ne me viendrait pas à l’idée de te menacer, Lou, mon chéri, mais je suis bien décidée à ne jamais renoncer à toi. Jamais, jamais, jamais. Si tu es trop bien pour moi, alors je ferai ce qu’il faut pour que tu ne le sois plus. »

Je l’embrasse – un long baiser, brutal. Car Joyce ne le sait pas, mais elle est déjà morte, et d’une certaine façon, je ne pourrais pas l’aimer davantage.

Un classique de Jim Thompson dans une nouvelle traduction intégrale.

Mon avis : Les lecteurs fidèles de Jim Thomson savent tous que son univers était noir. Quand je dis noir, c’est noir d’encre. Obscurité d’une profonde nuit, ténèbres qui règnent au fin fond de l’enfer.

Pas d’espoir, pas de rédemption. Que des personnages d’hommes et de femmes perdus, cassés par leur enfance, leur handicap, leurs phobies. Leur destin ? Nager en plein cauchemar, un peu plus chaque jour.

Une fois qu’on a lu des romans comme Nuit de fureurLes arnaqueurs ou Rage noire, vous croyez avoir tout lu : et pourtant… Rage noir, magnifique et terrifiant roman, était son dernier roman, écrit en 1972, L’assassin qui est en moi, quasiment son premier, en 1952.

⇒ Lire la suite


Nous avons toujours vécu au château – Shirley Jackson (1962)

Rivages/noir – 240 pages – 9.15 €

Le pitch : Je m’appelle Mary Katherine Blackwood. J’ai dix-huit ans, et je vis avec ma soeur, Constance. J’ai souvent pensé qu’avec un peu de chance, j’aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l’index est aussi long que le majeur, mais j’ai dû me contenter de ce que j’avais. Je n’aime pas me laver, je n’aime pas les chiens, et je n’aime pas le bruit. J’aime bien ma soeur Constance, et Richard Plantagenêt, et l’amanite phalloïde, le champignon qu’on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont décédés.

Ainsi commence le chef-d’oeuvre de la romancière Shirley Jackson (1915-1965), également auteur de la célèbre nouvelle «La loterie» et du roman «La maison hantée», porté à l’écran par Robert Wise («La maison du diable»).

Mon avis : Il est rare qu’un roman marque l’histoire de la littérature pour un point, un détail, une particularité qui le distingue de tous les autres œuvres écrites et publiées jusqu’alors. Nous avons toujours vécu au château en fait partie, grâce à son incipit.

Tout le monde connait celui d’A la recherche du temps perdu (Longtemps, je me suis levé de bonne heure) et beaucoup ont admiré, bouche bée, celui de Lolita, de Nabokov ( Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Lo. Li. Ta.).

Celui du roman que je tiens entre mes doigts ?

Tout simplement le pitch, que l’éditeur (Rivages/noir. ; what else ?) a eu l’intelligence de reproduire sur la quatrième de couverture.

⇒ Lire la suite


Les arnaqueurs

Les arnaqueurs – Jim Thompson (1963)

Rivages/noir – 192 pages – 7.50 €

Le pitch : Pour avoir voulu arnaquer un patron de bar, Roy reçoit un coup de batte au ventre. Malade, il ignore qu’il est atteint d’une hémorragie interne et ressasse son existence.

Roy a été élevé par sa mère, Lilly, une lionne n’aimant que l’argent et qui n’a jamais assumé son rôle. Parti tôt sans bagage, Roy a suivi la trace de Lilly qui lui a transmis son goût du lucre. Représentant pour la façade, il a accumulé un joli pécule après sept ans d’arnaques en tous genres.

Depuis un moment, il a une liaison avec Moira, une créature pulpeuse et trouble. Depuis que Lilly a débarqué chez lui, elle abuse d’emblée de son autorité maternelle. Dès lors, la vie de Roy devient une suite de plongeons dans un enfer abyssal.

Mon avis : Dire que Jim Thompson est un des papes du roman noir, c’est quasiment énoncer un lieu commun. Par contre, une fois que vous avez lu ou relu Les arnaqueurs, cela devient une évidence absolue.

J’avoue que, lorsque j’ai repris contact, avec Thompson, il y quelques temps, cela été pour moi une sacrée re-révélation. Je ne me rappelais pas les effets de la puissance du style de Thompson, qui vous colle par moment au mur tellement c’est bien écrit.

235 pages de déroulé imparable qui vous donne l’impression de visionner un des grands polars noirs des années 50… en noir et blanc justement

⇒ Lire la suite


Pottsville, 1280 habitants

Pottsville, 1280 habitants – Jim Thompson (1964)

Rivages/Noir – 270 pages – 8.00 €

Le pitch : Shérif de Pottsville, 1280 habitants, Texas, au début du vingtième siècle, Nick Corey mène une vie routinière pas trop fatigante dans la mesure où il évite de se mêler des affaires de ses administrés.

Débonnaire, apparemment pas très malin, il se laisse même contester et humilier en public. Comme si ça ne suffisait pas, il est cocu et aux prochaines élections, il pourrait perdre sa place.

Il décide donc de commencer à faire le ménage…

Mon avisPottsville, 1280 habitants, c’est le titre, revu en 2016, du célèbre roman de Jim Thompson paru sous la couverture du numéro 1000 de la série noire sous le titre saugrenu 1275 âmes. Saugrenu, puisque le titre original est POP. 1280. Pourquoi Marcel Duhamel avait-il soustrait cinq habitants au titre américain ? Mystère !

Mais je me demande tout autant aujourd’hui pourquoi Rivages/Noir, quitte à retraduire le titre (et aussi tout le roman, merci !), est presque aussi peu précis que la première version ?! Car, diantre, POP. 1280, cela se traduit par POP. 1280, un point c’est tout ! Erreur étonnante de la part de l’éditeur, mais qui n’est pas la seule, puisque le pitch du livre est carrément mal écrit, imprécis et même faux…

Bref : pouf, pouf, comme disait Desproges, en dehors de ces problèmes de couverture, qu’y a-t-il là dedans, ma bonne dame ? Eh bien, tout simplement une petite perle de roman policier ethnique et humoristique.

⇒ Lire la suite


Luke la main froide

Luke la main froide – Donn Pearce (1965)

Rivages/Noir – 300 pages – 9.15 €

Le pitch : Envoyé au bagne pour avoir vandalisé des parcmètres, Luke Jackson s’y lie d’amitié avec un autre détenu, Dragline, et devient très populaire grâce à son flegme et sa joie de vivre contagieuse, mais aussi parce que c’est un homme insoumis.

Son personnage, symbole de la cool attitude et emblématique de son époque, finit par incarner une sorte de mythe anticonformiste. Un mythe que les forces de l’ordre ne toléreront pas très longtemps…

Mon avis : Comment ai-je pu passer à côté de ce fantastique bouquin jusqu’en 2014, alors que j’avais vu le film, comme beaucoup, trente ans plus tôt ?  Mystère. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour bien faire, et j’espère pouvoir ici vous faire gagner le temps que j’ai perdu de mon côté !

Ce roman est donc très peu connu. Pour quelle raison ? Je l’ignore, c’est une vraie énigme, car c’est une réussite totale, merci à Rivages/noir de m’avoir attiré l’œil avec sa belle couverture, avec ce grain de papier que j’adore !

Lancez-vous donc en toute confiance dans la lecture de ce récit absolument étonnant de la vie au jour le jour dans un bagne américain après-guerre.

⇒ Lire la suite


Les proies

Les proies – Thomas Cullinan (1966)

Rivages/noir – 592 pages – 9.00 €

Le pitch : En pleine guerre de Sécession, un caporal nordiste échappe à un brasier et trouve refuge dans un pensionnat pour jeunes filles confédéré. Mais l’intrusion soudaine d’un mâle vient perturber la vie des huit femmes qu’abrite encore l’institution, huit recluses pétries de valeurs puritaines et de pulsions refoulées.

Objet de tous les fantasmes, le soldat va s’employer à.. les incarner avec un art consommé de la manipulation, jusqu’à une nuit où tout bascule.

Mon avis : Ce roman publié en 1966 a été porté à deux reprises au cinéma, la première adaptation étant d’ailleurs un superbe film de Don Siegel relativement peu connu, à découvrir, et la seconde un film de Sofia Coppola qui a beaucoup fait parler de lui au festival de Cannes 2017.

Deux adaptations ? Pour quelle raison ? Très simple : l’idée dramatique développée par Thomas Cullinan est tout simplement formidable !

⇒ Lire la suite


Pierre qui roule

Pierre qui roule – Donald Westlake (1970)

Rivages/noir – 300 pages – 8.65 €

Le pitch : À peine sorti de prison, Dortmunder retrouve son vieil ami AndyKelp qui lui propose un coup fumant : subtiliser, au beau milieu d’une exposition, une émeraude de grand prix appartenant à un petit état africain. Facile ! Il suffit de réunir une bonne équipe et de concocter un plan à toute épreuve.

Aussitôt dit, (presque) aussitôt fait. Mais en dépit d’une implacable préparation, les choses ont comme une fâcheuse tendance à dévier de leur cours.

Il faut dire que l’un des complices de Dortmunder a la brillante idée d’avaler la pierre pour échapper à la police, alors forcément cela complique un peu la tâche.

Mon avisDonald Westlake est réputé être l’auteur de roman policier le plus drôle du monde. Si vous vous lancez dans la lecture de Pierre qui roule (et vous devez absolument le faire !), vous ne pourrez qu’en convenir; comme je l’ai fait, il y a quelques années.

Il s’agit du premier titre mettant en scène Dortmunder, le héros récurrent de Westlake, ce cambrioleur qui parvient toujours, toujours, à se retrouver dans des situations absolument impossibles.

Pour s’en sortir, Dortmunder va tenter des manœuvres improbables, toutes plus foireuses les unes que les autres, qui vont logiquement le plonger dans des situations encore plus inextricables (si ! si ! c’est possible !).

⇒ Lire la suite


Rage noire

Rage noire – Jim Thompson (1972)

Rivages/noir – 217 pages – 7.00 €

Le pitch : C’est l’histoire d’un jeune noir à New York, dont la mère est blanche et qui ne connaît pas son père. Il a donc déjà des rapports terribles avec sa mère et, en plus, celle-ci l’oblige à coucher avec elle et c’est absolument épouvantable. Il atteint un degré de violence quasiment jamais atteint par un personnage de Thompson…

Et ce môme a douze ou treize ans, et il joue au noir forcené, le couteau entre les dents. Chaque fois, tous les soirs, il s’écroule à cause du rôle qu’il est obligé de tenir. C’est réellement un concentré de toute l’oeuvre de Thompson.

Mon avis : Parfois, le titre français d’un roman trahit son esprit. Ici, ce n’est pas le cas, puisque le jeune héros (qui n’a pas douze ou treize ans, comme l’écrit Aain Corneau dans le pitch, mais dix-huit) est noir, et qu’il est en rage.

Mais je préfère tout de même le titre américain : Child of rage (enfant de la rage). D’abord, parce que c’est un titre magnifique, mais aussi parce que cette notion d’enfant est absolument au centre du propos développé par Jim Thomson.

Thomson, c’est le plus grand auteur de roman noir américain. Mais attention : du noir de chez noir ! A chaque fois que je termine un de ces livres, je crois avoir atteint le fond de sa « noircitude » qui est, ici, plutôt une « négritude » (mauvais jeu de mot, mais vous comprendrez mieux après avoir lu le roman), et à chaque fois, je découvre encore plus de profondeur à l’abîme. Mais avec Rage noir, l’auteur atteint vraiment le fond (c’est d’ailleurs son dernier livre, publié en 1972).

⇒ Lire la suite


Le dahlia noir

Le dahlia noir – James Ellroy (1987)

Rivages Noir – 558 pages – 10.70 €

Le pitch : Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d’une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée le Dahlia Noir, par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir.

Le meurtre est resté l’une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique. Quarante après, James Ellroy s’est penché sur l’affaire Betty Short et lui a donné une solution romanesque, qu’il dédie à sa propre mère, elle-même assassinée le 22 juin 1958.


L.A. confidential

L.A. confidential – James Ellroy (1990)

Rivages/noir – 75 pages – 11.20 €

Le pitch : Trois flics dans le Los Angeles des années cinquante… Ed Exley veut la gloire. Hanté par la réussite de son « incorruptible » de père, il est prêt à payer n’importe quel prix pour parvenir à l’éclipser. Bud White a vu son père tuer sa mère. Aujourd’hui, il est devenu un bloc de fureur, une bombe à retardement portant un insigne. « Poubelle » Jack Vincennes terrorise les stars de cinéma pour le compte d’un magazine à scandales. Un secret enfoui dans sa mémoire le ronge. Il fera tout pour ne pas le laisser remonter à la surface.

Trois flics pris dans un tourbillon, un cauchemar qui teste leur loyauté et leur courage, un cauchemar d’où toute pitié est exclue et qui ne permet à personne de survivre.


Dégâts des eaux

Dégâts des eaux – Donald Westlake (1994)

Le pitch : Tom Jimson, ancien compagnon de cellule de Dortmunder, veut le convaincre de l’aider à récupérer un gros butin. Hélas, pendant son incarcération, un barrage a été construit et le butin gît désormais sous vingt mètres d’eau.

Tom entend donc faire sauter le barrage pour assécher le réservoir et récupérer son magot. Que les populations locales périssent noyées dans l’histoire n’est pour lui qu’un détail. Horrifié, Dortmunder s’efforce de détourner Tom Jimson de ses projets..

Mon avis : Nouvelle aventure de Dortmunder, le cambrioleur le plus drôle du monde. Précision : si ses aventures font autant rire le lecteur, ce n’est pas parce que Dortmunder a de l’humour; non : c’est parce que le brave garçon a une capacité unique à se retrouver dans des situations impossibles.

Dortmunder, c’est un peu l’alter ego de Clouzot, inspecteur inénarrable dans la série des Panthères roses, incarné par Peter Sellers. Accumulant maladresses, manque de bol et – parfois – un manque de bon sens flagrant, ce cerveau capable de programmer les casses les plus compliqués de l’année finit toujours dans le pétrin, avec sa bande.

Dans Dégâts des eaux, la bande est au complet puisqu’on retrouve tous ses partenaires habituels.

⇒ Lire la suite


Gone, baby, gone

Gone baby gone – Dennis Lehane (1998)

Rivages/Noir – 560 pages – 9.65 €

Le pitch : Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont chargés de retrouver une petite fille de quatre ans, Amanda, mystérieusement disparue un soir d’automne. Curieusement, la mère d’Amanda paraît peu concernée par ce qui est arrivé à sa fille, qu’elle avait laissée seule le soir du drame pour aller dans un bar.

Sa vie semble régie par la télévision, l’alcool et la drogue. Patrick et Angie découvrent d’ailleurs que la jeune femme dealait pour le compte d’un dénommé Cheddar Olamon et qu’elle aurait détourné les deux cent mille dollars de sa dernière livraison. Olamon se serait-il vengé en kidnappant la fille de son «employée» ?

Cette nouvelle aventure de Kenzie et Gennaro distille une petite musique déchirante et se termine par une chute aussi inattendue que bouleversante.

Mon avis : Pendant une demi-douzaine d’années, Dennis Lehane a bâti sa carrière d’auteur de romans policiers sur un couple de héros, Kenzie et Gannaro, particulièrement original. Un couple qui, tant dans sa vie personnelle que professionnelle, n’a pas cessé d’évoluer.

Si près, si loin… un lien quasiment indéfectible qui a permis aux deux personnages de préserver leurs valeurs, leur morale, mis sans cesse à l’épreuve au travers des enquêtes plus que noires qu’ils ont traversé ensemble.

 Gone baby gone est le cinquième de la série et, à mon goût, le meilleur. Le plus noir, aussi, au point que je le déconseille aux lecteurs trop jeunes et aux lecteurs facilement impressionnables.

⇒ Lire la suite


Le ventre de New York

Le ventre de New York – Thomas Kelly (1998)

Rivages/Noir – 469 pages – 10.60 €

Le pitch : Les frères Adare ont grandi dans une famille ouvrière du Bronx. A la mort du père, Paddy Adare est élevé par son oncle et devient le bras droit d’un chef de gang irlandais. Son frère Billy suit une autre voie et entre à l’université. Pour financer ses études, il travaille au creusement d’un tunnel qui doit alimenter la ville de New York en eau potable. Deux itinéraires, deux mondes incompatibles qui vont s’affronter.

Mêlant étroitement fiction et réalité, Thomas Kelly dépeint l’univers hallucinant des tunnels où des hommes-taupes creusent au péril de leur vie, un univers qu’il a côtoyé de près pour y avoir lui-même travaillé.

Mon avis : Le ventre de New York est le premier des – seulement – trois romans écrits par Thomas Kelly au cours des vingt dernières années (quel dommage que sa productivité soit si faible !). Et, dès le premier roman, le lecteur sait qu’il a affaire à un auteur exceptionnel, que je ne saurais mieux comparer qu’à un Dennis Lehanne doté d’une fibre particulièrement sociale.

Kelly, comme tout grand auteur américain de romans noirs, se nourrit de ses origines et de ses expériences. Il est irlandais – on s’en doutait un peu avec un nom pareil ! – et ses personnages principaux le sont aussi (il y a donc beaucoup de flics parmi eux !).

Il a travaillé dans le bâtiment, et ses héros sont des ouvriers – mineurs de fond pour construire une canalisation d’alimentation en eau ici, constructeurs de gratte-ciel dans Les bâtisseurs de l’empire.

Il a passé son enfance et sa jeunesse et son adolescence dans le Bronx, et ses romans sont autant de plongées hyper réalistes dans le New York populaire.

Irlandais, manœuvres, flics et voyous, New York… voilà de quelle chair sont composés les romans rares et les rares romans de Thomas Kelly. Et le résultat est assez exceptionnel.

⇒ Lire la suite


Mystic River

Mystic river – Dennis Lehane (2001)

Rivages/noir – 592 pages – 9.65 €

Le pitch : Ce jour de 1975, Sean, Jimmy et Dave sont loin de se douter que leur destin va basculer de façon irrémédiable. Une voiture s’arrête à la hauteur des enfants, deux hommes qui se prétendent policiers font monter Dave avec eux sous prétexte de le ramener chez lui. Il ne reparaîtra que quatre jours plus tard. On ne saura jamais ce qui s’est passé pendant tout ce temps.

Vingt-cinq ans après les faits, les trois garçons ont fondé des familles. Comme un écho au kidnapping de Dave, l’assassinat de Katie, la fille de Jimmy, va les mettre de nouveau en présence. À mesure que Sean, qui est devenu flic, mène l’enquête, ce sont autant de voiles qui se lèvent sur de terribles vérités.

Mon avis : Avant de lire Mystic River, il faut prendre une grande, une large inspiration; un peu comme vous vous apprêtez à plonger en apnée, le plus longtemps possible. Car les eaux de la rivière Mystic sont bien noires et glacées, et le roman de Dennis Lehane est d’une longueur (près de 600 pages) et d’une noirceur comme on en rencontre peu dans l’histoire du roman policier.

Si vous êtes un familier de l’auteur, vous connaissez sa capacité à fabriquer, pièce par pièce, des intrigues souvent subtiles et compliquées.

C’est ce qui fait en partie le sel de la demi-douzaine de romans mettant en scène le « couple » de détectives Kenzie et Gennaro, l’autre piment étant sa capacité à développer des personnages et des atmosphères d’une complexité à peu près inégalée dans le genre (du polar).

⇒ Lire la suite


Polars pour les vacances

Au pire, qu’est-ce qu’on risque ? – Donald Westlake (2001)

Rivages / Noir – 406 pages – 9.15 €

Le pitch : Surtout, ne contrariez pas Dortmunder. Même si vous êtes milliardaire. Surtout si vous êtes milliardaire. Car Dortmunder a son propre code de l’honneur et Max Fairbanks est allé un peu trop loin.

Son crime ? Interrompre Dortmunder en plein cambriolage, ce qui est déjà grave en soi. Mais avoir l’audace de lui voler sa bague porte-bonheur, et ce, sous le nez de la police, c’est TROP !

Le tout-puissant Max Fairbanks ne sait pas qu’il vient de se faire un ennemi. Malgré tout, Dortmunder n’a pas l’intention de se laisser arrêter par deux vulgaires flics, il s’empresse donc de leur fausser compagnie grâce à la fermeture éclair de sa braguette (on est ingénieux ou on ne l’est pas). Après quoi, il rassemble ses troupes.

Un objectif : la vengeance. Un choix de cibles : les somptueuses résidences du milliardaire, disséminées entre Manhattan et Las Vegas. L’une après l’autre, elles seront mises à sac par Dortmunder et compagnie dans l’espoir de retrouver la fameuse bague.

Mon avis : Donald Westlake, l’auteur de romans policiers le plus drôle du monde ? Vous serez d’accord avec cette opinion, si vous lisez par exemple ce délicieux roman où Dortmunder, le héros favori de Westlake, prend tout le monde à rebours.

Je m’explique : l’humour de l’auteur repose d’habitude sur le fait que ses héros (Dortmunder et sa petite bande) sont les champions du monde de la loose : il suffit qu’ils montent un plan pour que cela tourne au cauchemar, non pas parce que le plan n’est pas bon (quoique…), mais parce qu’ils ont la pire déveine du monde.

Lire la suite


Shutter isalnd

Shutter Island – Dennis Lehane (2003)

Rivages noir – 392 pages – 8.15 €

Le pitch : Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l’allure sinistre. C’est un hôpital psychiatrique pour assassins.

Le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l’une des patientes, Rachel Solando, manque à l’appel. Comment a-t-elle pu sortir d’une cellule fermée à clé de l’extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d’une malade ou cryptogramme ?

Progressivement, les deux policiers s’enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu’au choc final de la vérité.

Mon avisShutter island est un livre un peu à part dans la bibliographie de Dennis Lehane.

Tout d’abord, comme pour Mystic river, il s’agit d’un « one shot », une histoire sans lendemain. ici, point de personnages récurrents comme dans la série des Patrick Kenzie et Angela Gennaro, où le tryptique allant de Un pays à l’aube à Ce monde disparu.

⇒ Lire la suite


Les bâtisseurs de l'empire

Les bâtisseurs de l’empire – Thomas Kelly ( 2004)

Rivages/Noir – 590 pages – 9.65 €

Le pitch : New York, 1930. Comme un pied de nez à la Grande Dépression, commence l’édification du plus haut gratte-ciel du monde, l’Empire State Building. Sur ce chantier colossal se pressent des milliers de vies minuscules, simples pions entre les mains des politiques et des puissances d’argent.

Michael Briody, immigré irlandais déchiré entre son désir de refaire sa vie dans ce pays neuf et son devoir d’amasser armes et argent pour la cause républicaine dans sa patrie, s’échine sur le monstre d’acier. Il n’échappe pas longtemps à la mafia irlandaise, par laquelle il rencontre Grace, qui vit de ses talents de peintre dans une petite maison flottante. Briody s’en éprend, mais elle entretient une liaison avec un homme redoutable : Johnny Farrell, l’homme du maire de New York, son relais auprès de la douteuse machine du parti démocrate.

Plus l’Empire State s’élève vers le ciel, plus Briody prend conscience que ses fondations reposent sur un bourbier d’argent sale…

Mon avis : Thomas Kelly (né en 1961) est un auteur quasiment inconnu en France, et je me demande encore pourquoi la notoriété ne s’est pas abattue sur lui comme cela aurait dû. Peut-être est-ce dû au fait qu’il n’a publié que trois romans, le dernier (celui-ci) datant de 2005 ?

Je n’en suis pas convaincu, car, d’une part, il semble avoir publié d’autres romans postérieurement aux États-Unis (non traduits à ce jour) et, d’autre part, car les trois romans disponibles chez Rivages Noir sont tellement enthousiasmants qu’il devrait être connu de tous les amateurs de romans noirs.

⇒ Lire la suite


51lgsvpbk3l-_sx322_bo1204203200_

Un pays à l’aube – Dennis Lehane (2008)

Rivages/noir –864 pages –  10.65 €

Le pitch : Septembre 1918. L’Amérique se remet difficilement de la Première Guerre mondiale. L’économie est ébranlée, l’inflation fait des ravages. Les luttes syndicales fleurissent, les groupes anarchistes et les premiers mouvements de défense de la cause noire prospèrent.

Luther Laurence, jeune ouvrier noir, est amené à disputer une partie de base-ball face à l’étoile montante Babe Ruth, une expérience qu’il n’oubliera jamais. L’agent de police d’origine irlandaise Danny Coughlin, est chargé par le lieutenant McKenna d’infiltrer les milieux syndicaux et anarchistes de Boston pour repérer, puis expulser les « fauteurs de troubles ».

Tandis que Luther fuit son passé, Danny cherche désespérément le sens de sa vie présente, en rupture avec le clan familial. Dans une ville où gronde la révolte, la grève des forces de police va mettre le feu aux poudres.

Mon avis : Dennis Lehane est, depuis maintenant de nombreuses années, un des auteurs majeurs du polar américain contemporain (je vous invite d’ailleurs à lire l’intégralité de son oeuvre, que je chroniquerai peu à peu sur le site). Mais avec Un pays à l’aube, publié en 2010, l’auteur change carrément de braquet et de dimension, l’oeuvre romanesque qu’il livre est d’une très grande ambition… et le résultat est à la hauteur de l’ambition !

Soyons franc, direct et catégorique : ce roman doit être considéré comme une oeuvre majeure de la littérature américaine de ce nouveau siècle ! Mais qu’est-il arrivé à Lehane ? La réponse est simple : il est tout simplement passé de l’écriture de romans racontant des histoires, à une fresque romanesque racontant l’Histoire, avec un grand H.

⇒ Lire la suite


La fête des fous

La fête des fous – James Lee Burke (2011)

Rivages/Noir – 626 pages – 9.50 €

Le pitch : Dans les terres âpres de la frontière entre le Texas et le Mexique, un étonnant récit se propage : celui de Danny Boy Lorca, un ivrogne un peu illuminé qui dit avoir vu un coyote poursuivre deux hommes et abattre l’un d’eux.

Élucubrations dues à l’abus de mescal ? Le fait est que l’on retrouve un mort et que son compagnon a pris la fuite. Hackberry Holland et son adjointe Pam Tibbs engagent une course-poursuite pour le retrouver.

Ils vont croiser des personnages terrifiants et inoubliables : le prêcheur Jack Collins, le non moins redoutable révérend Cody Daniels, le mercenaire Krill, et Anton Ling, dite = La Magdalena « , une étonnante figure féminine qui protège les clandestins…

Mon avis : Une virée d’une bonne dizaine d’heures dans l’enfer du fin fond du Texas, cela ne vous fait pas peur ? Non ? Alors cet imposant thriller rural de James Lee Burke est pour vous !

Quand je dis rural, le mot est un peu faible, puisque la totalité du roman se déroule dans, ou à la frontière du désert.

Vous visualisez ? Dans cette zone minérale où, suivant les légendes rurales (et non pas urbaines, pour une fois !), prospèrent les serpents à sonnettes et les pires malfrats de l’Amérique profonde…

James Lee Burke, le pape du thriller/polar de ce monde là, ce monde qui n’a rien à voir avec celui dans lequel nous vivons, met le grand talent de sa plume trempée dans le vitriol pour dépeindre une galerie de personnages trop méchants pour être totalement vrais.

⇒ Lire la suite


Darktown

Darktown – Thomas Mullen (2016)

Rivages/noir – 480 pages – 9.80 €

Le pitch : Atlanta, 1948. Répondant aux ordres d’en haut, le département de police d’Atlanta est forcé d’embaucher ses premiers officiers noirs. Parmi eux, les vétérans de guerre Lucius Boggs et Tommy Smith. Mais dans l’Amérique de Jim Crow, un flic noir n’a pas le droit d’arrêter des suspects, de conduire des voitures de police ou de mettre les pieds dans les locaux de la police…

Quand une femme métisse disparaît après avoir été vue pour la dernière fois dans la voiture d’un édile Blanc, Boggs et Smith soupçonnent leurs collègues de vouloir étouffer l’affaire. Leur enquête les confrontera à un policier brutal qui dirige depuis longtemps le quartier.

Mon avis : La lecture du pitch vous a donné l’eau à la bouche ? Oui ? C’est tout à fait normal, car l’idée de situer un roman policier dans le contexte historique – parfaitement véridique ! – d’un état ségrégationniste ayant permis à quelques noirs de devenir officiers de police est parfaitement géniale !

Alors n’hésitez pas une seconde à acheter cet épais roman (près de 500 pages bien denses) car les promesses du pitch sont tenues, largement.

Darktown mérite son beau titre car son intrigue est digne d’un grand roman noir, et son atmosphère est souvent irrespirable.

⇒ Lire la suite


Temps noirs

Temps noir – Thomas Mullen (2018)

Rivages/noir – 528 pages – 10.40 €

Le pitch : L’officier Denny Rakestraw et les « officiers nègres » Lucius Boggs et Tommy Smith ont du pain sur la planche dans un Atlanta surpeuplé et en pleine mutation. Nous sommes en 1950 et les tensions raciales sont légion alors que des familles noires, y compris la sœur de Smith, commencent à s’installer dans des quartiers autrefois entièrement blancs.

Lorsque le beau-frère de Rake lance un projet visant à rallier le Ku Klux Klan à la « sauvegarde » de son quartier, les conséquences deviennent incontrôlables, forçant Rake à choisir entre la loyauté envers sa famille et la loi. Parallèlement, Boggs et Smith tentent d’arrêter l’approvisionnement en drogues sur leur territoire, se retrouvant face à des ennemis plus puissants que prévu : flics et ex-détenus corrompus, chemises noires nazies et voyou

Mon avis : En 2016, Thomas Cullen crée un petit évènement dans le microcosme du roman policier haut de gamme en publiant Darktown. Son succès a été tel que l’auteur en a repris le cadre et les héros pour le second volume de ce qui se révélera finalement être une trilogie.

Deux ans se sont écoulés depuis les premiers évènements et les problèmes de ségrégation ne se sont pas améliorés, loin de là, car les forces réactionnaires réagissent de plus en plus violemment, au fur et à mesure que la population noire croit et s’étend dans Atlanta, menaçant l’intégrité territoriale des quartiers blancs.

Le lecteur découvre alors, effaré, que dans ce contexte d’exaspération, les fanatiques du Ku Kux Klan se révèlent être quasiment des enfants de cœur, à côté des milices néonazies qui préemptent le terrain de la lutte raciale.

⇒ Lire la suite


L'hôtel de verre

L’hôtel de verre – Emily St. John Mandel (2020)

Rivages/noir – 444 pages – 10.50 €

Le pitch : Au milieu d’une nature sublime, un hôtel de luxe comme une tentation mortifère. Inspirée par l’escroquerie de Bernard Madoff, Emily St. John Mandel raconte le point de bascule des vies de ses personnages dans un suspense sous hypnose.

« Et si vous avaliez du verre brisé ? » Comment cet étrange graffiti est-il apparu sur l’immense paroi transparente de la réception de l’hôtel Caiette, havre de grand luxe perdu au nord de l’île de Vancouver ? Et pourquoi précisément le soir où on attend le propriétaire du lieu, le milliardaire américain Jonathan Alkaitis ? Ce message menaçant semble lui être destiné. Ce soir-là, une jeune femme prénommée Vincent officie au bar ; le milliardaire lui fait une proposition qui va bouleverser sa vie.

Mon avis : Tout ceux qui, ces dernières années, ont croisé sur leur route de lecture le roman Station eleven savent qu’Emily St. John Mandel est une auteure qui compte désormais dans le paysage de la littérature anglosaxonne (voir ma critique ailleurs sur le site).  Avec L’hôtel de verre, l’auteure canadienne confirme qu’elle doit être considérée comme une des meilleures plumes contemporaines sévissant de l’autre côté de l’Atlantique.

Dans cet impressionnant récit, aussi touffu et complexe que Station eleven, Emily (appelons la par son prénom, sinon c’est trop compliqué !) embarque le lecteur vers une destination inconnue.

⇒ Lire la suite


Minuit à Atlanta

Minuit à Atlanta – Thomas Mullen (2021)

Rivages/Noir – 288 pages – 20.00 €

Le pitch : Atlanta, 1956. L’ex-agent de police nègre Tommy Smith a démissionné pour rejoindre le principal journal noir d’Atlanta en tant que reporter. Mais alors que le Atlanta Daily Times couvrait le boycott organisé par Rosa Parks à Montgomery, son directeur est retrouvé mort dans son bureau, et sa femme injustement accusée d’assassinat par la police.

Qui pourrait en avoir après le principal patron de presse noir d’Atlanta ? Et qui était-il vraiment ? FBI, flics racistes, agents Pinkerton, citoyens opposés à la déségrégation : beaucoup de monde, en vérité, semble s’intéresser à cette affaire d’un peu trop près.

Après le succès de Darktown et Temps noirs, voici le troisième opus d’une saga criminelle qui explore les tensions raciales au début du mouvement des droits civiques.

Mon avis : Avec Minuit à Atlanta, voilà le troisième (et dernier) volet de cette trilogie d’Atlanta. Coup de bol pour les amateurs de polars historiques intelligents et documentés : c’est une réussite absolue et – sans doute – le meilleur de la série !

L’histoire se déroule en 1956, huit ans après le premier roman. Et si Mullen reprend une nouvelle fois ses personnages principaux, il a l’intelligence de déplacer le centre de gravité de l’histoire du milieu policier  vers le milieu journalistique. Smith a quitté la police et il est devenu journaliste. Mais, être journaliste à Atlanta dans les années 50, quand on est noir, ce n’est pas plus facile – voire moins ! – que d’être flic.

Thomas Mullen développe largement le thème du rôle du journalisme noir dans ces années terribles où le pasteur Martin Luther Ling Jr lutte contre la discrimination, entrainant une partie de la population dans le début d’une révolte active qui ne va pas arrêter de s’amplifier (le roman se situe pendant la fameuse affaire Rosa Parks).

=> Lire la suite


♠ Les autres sélections et articles du

Tourne Page sur le roman policier ♠


Les Aventures de Sherlock Holmes

Polars, thrillers : le meilleur du roman noir

Ne le dis à personne…

Thrillers, polars : les meilleures adaptations au cinéma

Le silence des agneaux

10 polars à dévorer en vacances

Le coin cadeau ** Les livres du jour**L’actualité des sorties

**Les meilleures ventes** La vie d’un lecteur


Rappel : Le modèle économique du Tourne Page repose sur le principe de l’affiliation. En cliquant sur le lien permettant d’accéder au partenaire du Tourne Page, Amazon, pour acquérir un livre conseillé, le visiteur permet au Tourne Page de percevoir une commission sur le chiffre d’affaires réalisé par son intermédiaire.

Le Tourne Page a été créé pour la promotion du livre et de la lecture. Pour que l’entreprise puisse vivre et prospérer (elle représente un investissement en temps quotidien considérable) mais aussi pour qu’elle garde son indépendance, il est essentiel que les visiteurs passent par ces liens pour acheter les livres qu’ils ont identifié sur le site.

Votre commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *